Black Dog (Gou zhen)
Guan Hu (2025)
Avis mitigé sur ce film chinois qui pèche par un scénario très mal ficelé, défaut en partie compensé par sa splendeur visuelle. Il y a beaucoup de longueurs, dont une fin interminable, de nombreuses répétitions et des développements annexes inutiles (le cirque et l'histoire d'amour sont particulièrement mal exploités). L'histoire s'en trouve éparpillée à l'extrême ce qui nuit au propos essentiel, à savoir la réintégration difficile d'un repris de justice dans sa communauté alors même que la ville dont il est originaire est en voie de désertification avancée. Sa population a en effet migré vers les villes de l'est plus prospères, l'histoire se situant au moment des JO de Pékin en 2008. Une déprise urbaine symbolisée par de somptueux paysages désertiques (la ville se situant aux confins du désert de Gobi), les nombreux bâtiments vides et promis à la démolition et surtout par le retour du "règne animal" à travers les hordes de chiens errants abandonnés par leurs maîtres, bientôt rejoints par ceux du zoo. Seuls les vieux et quelques paumés dont Lang qui est sous contrôle judiciaire et n'a pas le droit de quitter la ville sont restés sur place. L'idée de placer l'intrigue dans ce décor de western digne d'une fiction post-apocalyptique à la Mad Max créé une atmosphère assez fascinante auquel participe le mutisme du personnage principal même s'il est parfois à la limite de la parodie. Le lien autant affectif que symbolique qui se noue entre Lang et le chien noir qui donne son titre au film apporte les seuls moments d'émotion dans un film qui sinon tend vers l'abstraction.
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