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Juré no 2 (Juror #2)

Publié le par Rosalie210

Clint Eastwood (2024)

Juré no 2 (Juror #2)

Présenté comme le dernier film de Clint EASTWOOD, "Juré n°2" est un film de procès certes de facture classique mais doublé d'un thriller à twists scénaristiques qui tient en haleine. L'habileté du scénario fait que le vérité se dérobe constamment au spectateur. En effet le meurtre n'est jamais montré et jusqu'à la dernière image, plusieurs hypothèses crédibles tiennent la corde. Si le film adopte la subjectivité de Justin Kemp, le juré n°2 (Nicholas HOULT) qui est persuadé d'être coupable, il est tellement hanté par un passé qui semble le poursuivre comme une fatalité qu'on ne peut pas tout à fait prendre ses croyances pour argent comptant. Par ailleurs le comportement peu rassurant de l'accusé, James Michael Sythe (Gabriel BASSO) qui lui aussi traîne un lourd passé ne permet pas de le mettre complètement hors de cause. Enfin l'hypothèse d'un accident n'impliquant aucun tiers ne peut pas non plus être complètement exclue. Néanmoins, le film n'est pas sans défauts. N'ayant pas vu "Le Septieme jure" (1961) dont il s'inspire, je ne peux dire si l'emprunt est habile. En revanche, celui qui concerne "Douze hommes en colere" (1957) apparaît bien lourd et artificiel d'autant que ce qui est une véritable dramaturgie au service d'un discours humaniste dans le film de Sidney LUMET n'est qu'un passage obligé dans le film de Clint EASTWOOD qui interroge quant à lui les rapports entre justice et vérité. Sur les tourments du pauvre Justin, le scénariste en rajoute, le mettant sous pression à chaque fois qu'il est sur le point d'être père et le mettant toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Il y a des poissards mais quand même! L'interprétation est inégale. J'ai eu beaucoup de plaisir à revoir Toni COLLETTE dans le rôle d'une avocate générale ambitieuse mais intègre et même JK SIMMONS dans un rôle autrement plus sympathique que dans "Whiplash" (2014). Mais j'ai trouvé Nicholas HOULT trop lisse, trop mécanique à l'image de son foyer aseptisé alors qu'une bonne partie du film repose sur ses épaules.

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