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John Wayne, l'Amérique à tout prix

Publié le par Rosalie210

Jean-Baptiste Perétié (2018)

John Wayne, l'Amérique à tout prix

Documentaire critique différent de ceux auxquels on est habitués, "John Wayne, l'Amérique à tout prix" aurait pu s'appeler "Comment Marion Morrison est devenu John Wayne, l'incarnation de l'Amérique réac?" La thèse sur laquelle repose toute la démonstration du documentaire est la suivante: il ne s'est jamais remis de la seconde guerre mondiale. Non pas celle qu'il a faite mais celle qu'il n'a pas faite. En effet après avoir galéré des années dans le cinéma de série B, la carrière de John WAYNE décolle avec "La Chevauchee fantastique" (1939). Mais voilà que l'attaque de Pearl Harbour obligent les USA à entrer en guerre. Les stars confirmées s'engagent. John WAYNE tergiverse et choisit finalement de rester à Hollywood. Un choix payant au niveau de sa carrière mais qui le plonge ensuite dans un profond sentiment de culpabilité. John FORD qu'il appelle "Pappy" parce qu'il considère qu'il lui doit tout le couvre en effet de honte. Alors John WAYNE se spécialise dans les rôles de cow-boy ou de soldat conservateurs et ultra-patriotiques, parfois pour le meilleur dans "La Prisonniere du desert" (1956) mais souvent pour le pire comme dans "Les Berets verts" (1968). Parallèlement, il tente de réparer sa "faute" en s'engageant dans la guerre froide. Mais c'est pour assister le maccarthysme en dénonçant les communistes d'Hollywood: pas très glorieux. Dans les années 60, sa croisade réac en pleine guerre du Vietnam devient carrément pathétique tant il apparaît comme un dinosaure complètement déconnecté de son époque. Il devient la parfaite caricature du beauf sexiste, raciste, homophobe, multipliant les déclarations à l'emporte pièce jusqu'à ce que la maladie ne l'emporte. Jusqu'au bout, John WAYNE apparaît comme un costume XXL cachant un type déphasé, incertain, jouant les patrons tout en étant sous la coupe sévère de l'éternel paternel de substitution John FORD, se faisant appeler "le Duke" pour mieux cacher le fait de porter un prénom féminin et mort d'un cancer provoqué au moins en partie par les retombées radioactives mal contrôlées d'une armée américaine qu'il vénérait tant.

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