Directed by Blake Edwards
Gérard Goldman (2021)
Intéressant décryptage de la filmographie de Blake EDWARDS par des spécialistes du septième art qui soulignent son mélange de sophistication et de trivialité, de même que son talent pour marier le vaudeville et le slapstick. Le "gag à combustion lente" dont il s'est fait une spécialité est analysé notamment à travers "La Party" (1968), bijou de satire sociale et burlesque et sommet de sa collaboration avec Peter SELLERS (sa principale "muse" avec Julie ANDREWS). Mais on parle aussi beaucoup de "Diamants sur canape" (1961), la musique de Henry MANCINI, son compositeur attitré et l'art de camoufler une histoire de prostitution sous des airs de comédie romantique. Car les intervenants évoquent la parenté évidente du cinéaste avec Billy WILDER (alcoolisme, grivoiserie, travestissement, satire du monde hollywoodien et jusqu'à un plan d'ascenseur quasi-identique) mais aussi avec Robert ZEMECKIS notamment dans "La Mort vous va si bien" (1992). Blake EDWARDS a inventé des personnages devenus en effet des stars du cartoon, à commencer par la panthère rose dont une peluche se promène dans les décors du documentaire, mais aussi les "Les Fous du volant" (1968) dérivés de "La Grande course autour du monde" (1965). Mais Blake EDWARDS n'était pas qu'un prince de la comédie et l'un des meilleurs réalisateurs burlesque du parlant, il s'est également essayé à d'autres genres, du western ("Deux hommes dans l'Ouest") (1971) au thriller ("Experiment in Terror" (1962) qui a influencé David LYNCH pour "Twin Peaks") et au drame avec "Le Jour du vin et des roses" (1962) qui évoque l'addiction à l'alcool dont il a souffert. Un autre de ses tourments majeurs concerne l'identité sexuelle. Le mâle alpha y est particulièrement malmené, ses pulsions le menant dans une incertitude proprement vertigineuse comme dans "Victor Victoria" (1982) ("un homme amoureux d'une femme se faisant passer pour un homme qui interprète des rôles de femme") quand il n'est pas obligé de se réincarner "Dans la peau d'une blonde" (1991).
Commenter cet article