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Terminator 2: Le Jugement dernier (Terminator 2: Judgement Day)

Publié le par Rosalie210

James Cameron (1991)

Terminator 2: Le Jugement dernier (Terminator 2: Judgement Day)

Le premier "Terminator" était déjà une réussite qui allait bien-au delà de son genre initial de blockbuster d'action et de science-fiction pour proposer un récit à la résonance universelle plongeant dans les grandes angoisses collectives de l'humanité. James CAMERON a élaboré une suite qui reprend le même canevas mais en change les paramètres. Le canevas, rappelons-le, c'est le syndrome de Frankenstein de la créature qui se retourne contre son créateur, le paradoxe du grand-père consistant à remonter le temps pour éliminer à la racine une engeance ennemie et le paradoxe de l'écrivain consistant également à remonter le temps pour expliquer à une personne des actes ou des événements qu'elle n'a pas encore commis ou connus. James CAMERON élargit ce concept dans son deuxième film qui forme une boucle temporelle avec le premier. En effet on y découvre que ce sont les restes du robot T-800 détruits par Sarah Connor (Linda HAMILTON) à la fin du premier Terminator qui ont servi de base à la mise au point de l'IA ayant déclenché l'apocalypse nucléaire, puis la guerre des machines contre la résistance humaine. Par conséquent cet effet de boucle temporelle ne peut qu'entraîner la répétition du même schéma de transposition d'une guerre du futur dans le passé: l'envoi d'un second Terminator plus élaboré que le premier (un T-1000) pour détruire John Connor avant qu'il ne devienne adulte et par effet miroir, d'un protecteur chargé de contrecarrer ses desseins par John Connor lui-même. La différence avec le premier film, c'est qu'au lieu d'envoyer son propre père, John Connor envoie un robot, plus précisément le T-800 reprogrammé. Ce qui s'avère être un coup de maître, tant sur le plan scénaristique que sur le plan humain. Sur le plan scénaristique car le T-800 n'est pas seulement chargé d'éliminer le T-1000, il a également pour mission de détruire toute trace de son passage, tant dans le premier film que dans le second, bref de s'anéantir lui-même. Une problématique que traitait également la saga "Retour vers le futur" aboutissant logiquement à la destruction de la DeLorean. Mais James CAMERON nimbe ce scénario d'humanité. Le T-800 reprogrammé dans une mission d'autodestruction mais aussi de protection peut de son propre aveu évoluer au contact des humains -ce que permet sa nature de cyborg- et plus le film avance, plus il gagne en humanité au contact de John enfant (Edward FURLONG). Leurs dialogues se rapprochent de nombre d'oeuvres où les robots se posent des questions sur leur propre nature. Et à l'inverse Sarah Connor remarque qu'il représente un père de substitution plus efficace que tous les humains à qui elle a tenté de donner ce rôle: troublant. Pour Arnold SCHWARZENEGGER, c'est l'occasion d'endosser un rôle de personnage positif (même si habilement le doute plane un certain temps sur son rôle exact), émouvant et drôle avec des répliques devenues cultes comme le "hasta la vista baby". Enfin on ne peut pas évoquer cet opus sans parler de la performance technologique incroyable attachée au T-1000 (Robert PATRICK). Incroyable parce qu'au service encore une fois du récit et complètement en harmonie avec l'univers cameronien. Le T-1000 fait de métal liquide et qui ressemble à l'état brut à une boule de mercure est un incroyable métamorphe qui peut changer de forme comme d'état (solide ou liquide) à sa guise. Seules les températures extrêmes peuvent avoir raison de lui et encore, à condition de l'y maintenir. L'obsession cameronienne pour l'eau trouve dans ce film l'une de ses expressions les plus achevées et les plus marquantes.

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