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La Salle des profs (Das Lehrerzimmer)

Publié le par Rosalie210

Ilker Catak (2024)

La Salle des profs (Das Lehrerzimmer)

Après avoir vu "La Salle des profs", l'enseignant français mal payé, déconsidéré et prié de la boucler pour ne pas faire de vagues se sent un peu moins seul en constatant qu'outre-Rhin, leurs compatriotes ne sont pas mieux traités. Par ailleurs le film de Ilker CATAK est un véritable thriller scolaire qui ne sort jamais du collège où s'inscrivent les faits relatés ce qui en fait un concentré d'efficacité dramatique. C'est à la fois sa force et sa limite. Sa force car on est happé par l'engrenage dans lequel est entraîné Carla (Leonie BENESCH), jeune professeure trop naïve dont l'initiative pour démasquer le voleur qui plombe l'ambiance de l'établissement se retourne contre elle, au point qu'elle devient le bouc-émissaire de tous les dysfonctionnements de l'institution scolaire et à travers elle, de la société allemande en crise. Sa limite car à force de charger la barque, celle-ci devient trop lourde à porter pour rester crédible jusqu'au bout. Aucun collègue ne peut supporter un tel déferlement de défiance, de haine et de violence de la part des groupes sociaux qui constituent le collège (direction, collègues, élèves et parents) en restant aussi isolé sans finir par se mettre en arrêt maladie voire par changer de métier. Par ailleurs le prisme des origines immigrées s'il est un élément déterminant des fractures qui pourrissent le climat scolaire et social est tellement appuyé au détriment de tous les autres (la jeunesse, l'origine sociale, le fait d'être une femme etc.) qu'il donne au film un caractère paranoïaque. En effet, l'élément le plus problématique à mes yeux est le caractère unanimement détestable des gens qui entourent Carla dans son milieu professionnel. Tout le monde cherche à l'enfoncer ou à se débiner et on dirait que les acteurs ont eu une prime à celui qui se montrerait le plus lâche ou le plus odieux. Alors certes, cela sert la mécanique oppressante du film, Carla tombant de Charybde en Scylla mais au détriment d'une description un peu plus humaine et réaliste du milieu.

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