Le Parfum vert
Nicolas Parisel (2022)
"Le Parfum vert", louable tentative de proposer un film français sortant des sentiers battus est hélas une déception. Le film souffre d'un défaut de rythme et de problèmes d'écriture. Ainsi la façon dont le personnage de Sandrine Kiberlain est intégré au scénario ne m’a pas paru crédible et les références à Hitchcock, parsemées à la truelle alourdissent le film au lieu de le servir (comme dans « Le grand saut » des frères Coen). Il n’y a d’ailleurs pas que « La mort aux trousses » qui est abondamment pillé mais aussi « L’Homme qui en savait trop » (les mots du mourant assassiné et la fin à suspense dans une salle de spectacle). J’ai trouvé que cela s’articulait mal avec les questions identitaires et mémorielles de personnages d'origine juive, tiraillés entre Europe et Israël, thème traité trop sérieusement alors que le reste s'apparente à une BD d'aventure (référence également récurrente dans le film qui cite "Tintin" et "Chlorophylle"). Le réalisateur a en réalité bien du mal à jongler entre le drame et la comédie. Par exemple Rudiger Vogler reprend le même rôle de nazi que celui de « 0SS 117 Rio ne répond plus » qui était lui aussi bourré de références à Hitchcock mais Hazanavicius en tirait une comédie d’espionnage autrement plus délicieuse et futée! Vincent Lacoste et Sandrine Kiberlain font ce qu'ils peuvent mais ils ne peuvent faire de miracles avec des personnages aussi mal définis dans un film qui a lui-même le cul entre deux chaises.
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