Robin des Bois (Robin Hood)
Allan Dwan (1922)
S'il ne s'agit pas de la première adaptation cinématographique du mythe du justicier hors la loi qui vole aux riches pour donner aux pauvres, il s'agit de l'une des premières superproductions de l'histoire: 2h20, un budget de 1,4 millions de dollars, des milliers de figurants, le plus grand décor alors jamais construit pour un film muet et le plus grand succès de l'année 1922. A cela il faut ajouter la première superstar de la cascade, Douglas Fairbanks dans l'un de ses rôles les plus célèbres. Et pour cause, il livre une prestation en apesanteur, multipliant les prouesses acrobatiques et interprète un Robin des bois joyeux, léger et perpétuellement en mouvement d'un charme irrésistible: 100 ans après, il crève toujours l'écran. Eternel adolescent, on le voit s'amuser avec ses ennemis de façon très cartoonesque (on pense aussi à la façon dont Astérix sous potion et Obélix envoient valser les romains dans les airs). Cependant, il faut attendre plus d'une heure avant de voir surgir le diablotin bousculant une mise en scène bien trop sage. La faute à un prologue fastueux pour ne pas dire fastidieux (que l'on appellerait aujourd'hui une préquelle) essayant de donner une explication réaliste à l'origine du personnage avant que la légende telle qu'on la connaît se déploie dans toute sa splendeur, entraînant une nette accélération du rythme du film.
Commenter cet article