Les Minions 2: Il était une fois Gru (Minions: The Rise of Gru)
Kyle Balda (2020)
Ayant été déçue par "Les Minions" (2014) et par "Moi, moche et méchant 3" (2017), je n'avais aucune espèce d'attente pour celui-ci, ayant été le voir uniquement pour faire plaisir à mon cadet. Sans casser des briques, celui-ci est néanmoins meilleur que son prédécesseur et ce pour une raison très simple: il s'agit d'une préquelle là où "Les Minions" était un spin-off. La différence ne réside pas dans la chronologie, antérieure à "Moi, moche et méchant" dans les deux films mais dans l'équilibre entre les protagonistes. L'erreur fondamentale de "Les Minions" comme celle de "Solo: A Star Wars Story" (2018) était d'avoir transformé les adjuvants du héros (selon le schéma actanciel de Greimas) en héros sans adjuvants. Les minions, comme Han Solo sont les "sidekicks" de Gru et de Luke Skywalker et comme tout sidekick qui se respecte, ils sont chargés de faire rire (comme le fait Ron auprès de Harry Potter par exemple). Mis au centre des récits, ces personnages perdent tout intérêt car ils ne peuvent tenir la distance d'un long-métrage et a fortiori quand ils sont dénués de langage intelligible comme c'est le cas des minions. Dans ce deuxième opus, le schéma actanciel est beaucoup mieux respecté ce qui donne de l'efficacité au récit: Gru enfant est le héros/anti-héros, les minions sont à son service et une bande de (vrais) méchants joue le rôle d'opposant. Il y a même un adjuvant-mentor en la personne du vieux Will Karnage, un ex super-vilain lâché par la bande que rêve d'intégrer Gru. Les autres personnages de la saga (la mère de Gru, le professeur Nefario) sont présents mais font de la figuration. Le contexte seventies bien mis en valeur dans les costumes, les coiffures et la musique donne un petit cachet au film ainsi que quelques références cinématographiques disséminées ici et là, de "King Kong" (1931) à "Le Jeu de la Mort" (1978). Rien de transcendant mais au moins on passe un moment agréable.
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