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Julie (en 12 chapitres) (Verdens verste menneske)

Publié le par Rosalie210

Joachim Trier (2021)

Julie (en 12 chapitres) (Verdens verste menneske)

Le principal intérêt de "Julie (en 12 chapitres)" (2020) se situe sur le plan formel avec quelques jolies idées de mise en scène (ô temps, suspend ton vol). J'ai également aimé la performance de Anders Danielsen LIE dans le rôle d'Aksel qui donne un peu de gravité au film, même si Joachim TRIER semble l'avoir abonné à des rôles de morts en sursis. Pour le reste, c'est un film très dispensable, d'une superficialité digne du journal de Bridget Jones, en 12 chapitres de longueur inégale (mais en plus raffiné, le public visé n'étant pas le même). Une part essentielle en revient à l'héroïne, même si Aksel essaye de nous convaincre du contraire ("tu es une fille super"; "on a des conversations super" etc.) Le titre original est "La pire fille du monde" et je suis assez d'accord avec cela. Julie est une enfant pourrie-gâtée qui ne sait pas choisir et n'est jamais satisfaite. Son égocentrisme est à la mesure de la vacuité de sa personnalité. Derrière sa luminosité de façade (qui a valu à son actrice un prix d'interprétation pour son joli minois qui est de tous les plans ou presque), il s'agit d'un être stérile qui ne parvient pas à construire quoi que ce soit ni à tisser la moindre relation. Il faut dire qu'entre celui qui lui fait trop d'ombre et celui qui ne flatte pas assez son ego, il ne reste guère de place pour quiconque. Je pense que Joachim TRIER a voulu faire une satire de son époque à travers cette jeune femme, néanmoins celle-ci est bien trop paresseuse pour atteindre son objectif. Paresseuse et tendancieuse car le dénigrement d'un certain féminisme idéologique et sociologique est généralisé à l'ensemble des mouvements qui s'en réclame. La question des droits des femmes est trop grave pour être réduite à "la fellation à l'ère de metoo", à des posts d'hystériques vegan-yoga ou assimilée à de la cancel culture. Une expression fourre-tout parmi d'autres qui évite de réfléchir au fait que si certaines causes nuisent à la liberté d'expression, d'autres préservent les droits et les dignités des personnes ("on ne peut plus parler" = on ne peut plus faire de blagues racistes, antisémites, homophobes ou sexistes en toute tranquillité).

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