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Les Révoltés (Outside the Law)

Publié le par Rosalie210

Tod Browning (1920)

Les Révoltés (Outside the Law)

"Outside the law" (traduit par "Les Révoltés" mais je préfère le titre en VO, plus significatif) est la deuxième collaboration entre Tod BROWNING et son acteur fétiche Lon CHANEY, spécialiste des métamorphoses (souvent monstrueuses). Comme dans leur premier film en commun, "Fleur sans tache" (1919), le personnage féminin est joué par Priscilla DEAN, se situe dans le milieu de la pègre et a pour thème principal celui de la rédemption. Mais contrairement à "Fleur sans tache" dans lequel Lon CHANEY jouait seulement le rôle du truand, dans "Les Révoltés", il joue deux rôles. Le second, celui d'un chinois* au service d'une sorte de philosophe bouddhiste est aux antipodes du premier. Il est d'un côté le mal absolu sous les traits de Black Mike Sylva qui n'a de cesse que de perdre "Silent" Madden et sa fille Molly qui veulent s'en sortir. De l'autre, sous les traits de Ah Wing il est au service du bien, Chang Lo ne cessant par sa sagesse de tenter de désamorcer la violence qui gangrène le chinatown de San Francisco (du côté des flics comme du côté des voyous). Entre le film de gangsters et le cabinet de philosophie orientale**, Tod BROWNING introduit une pause (un peu longuette) lorgnant du côté de la comédie avec la découverte par Molly et son ami dans leur planque des joies de la parentalité avec un gamin craquant qui fait penser à celui du film de Charles CHAPLIN (il y a aussi toute une portée de chiots plus mignons les uns que les autres). La bagarre de la fin (tout comme la fusillade du début) bénéficie d'un rythme haletant avec un science du montage parfaite, dommage que la pellicule soit très abîmée dans les quinze dernières minutes. Le film est donc inégal avec des morceaux de grand cinéma et d'autres plus moyens et le film ne fait pas partie des meilleurs opus du tandem mais il vaut la peine d'être découvert. A noter que dix ans plus tard, Tod BROWNING fera un remake de son film comme cela se pratiquait quand il y avait une révolution technologique, ici le parlant.

* Comme les noirs, les asiatiques étaient interprétés à l'époque par des blancs grimés dans le cinéma hollywoodien.

** Bien que ne se déroulant pas dans les mêmes villes, l'ambiance m'a fait penser à des films néo-noirs alliant pègre et orientalisme ("Chinatown" (1974) et "Il était une fois en Amérique") (1984).

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