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Billy le menteur (Billy liar)

Publié le par Rosalie210

John Schlesinger (1963)

Billy le menteur (Billy liar)

"Billy le menteur" est le deuxième film de John Schlesinger et le premier rôle marquant de Julie Christie (il lui offrira ensuite deux autres rôles dans "Darling" et "Loin de la foule déchaînée"). Son personnage, Liz apporte un vent de fraîcheur dans l'atmosphère d'une petite ville anglaise étouffant sous les conventions. Billy (Tom Courtenay, furur partenaire de Julie Christie dans "Le Docteur Jivago") aimerait bien faire comme cette jeune fille émancipée qui n'a pas peur de partir à l'aventure. Seulement, il n'en a pas le courage. Par conséquent, il s'échappe dans le rêve et la mythomanie dans laquelle il s'empêtre. Il faut dire que son quotidien est insupportable entre ses parents aigris et intrusifs, son employeur qui le retient littéralement prisonnier, ses deux fiancées Rita et Barbara dont l'une est toujours en train de râler quand l'autre est pudibonde à l'excès. Ironiquement, leur rencart a lieu dans un cimetière et Billy travaille aux pompes funèbres. Seule Liz apparaît vivante mais il s'avère impossible de vivre un quelconque amour authentique dans un lieu où tout le monde est sous le regard de tout le monde. On le comprend, le film est une satire des moeurs provinciales conservatrices britanniques alors qu'au début des années soixante, la jeunesse aspirait clairement à plus de liberté, jeunesse dont John Schlesinger faisait partie. C'est pourquoi sa trilogie anglaise ("Un amour pas comme les autres", "Billy le menteur" et "Darling") est une oeuvre phare de la nouvelle vague britannique. Hélas, Billy n'est pas à la hauteur de la situation. Certes, il rejette le modèle de ses parents et même le subvertit de façon amusante si l'on pense aux entourloupes qu'il commet à son travail ou à sa façon de mener en bateau ses deux fiancées. Mais ses rêves de grandeur mégalomaniaque relèvent davantage du narcissisme réparateur que d'une véritable envie de changer le monde ou même de changer sa propre vie ce que sa confrontation au réel ne fait que confirmer: Billy n'est qu'impuissance. Bref c'est l'anti bildungsroman, un "Faux mouvement" à l'anglaise.

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