The Assassin (Nie Yinniang)
Hou Hsiao-hsien (2015)
Visuellement, c’est magnifique. On voit que les plans ont été travaillés à l’extrême, que la disposition des personnages dans le cadre est très réfléchie, tout comme le sont les effets atmosphériques, les jeux de lumières ou l’harmonie des couleurs. La bande-son, également est splendide (en particulier le chant de la fin qui ressemble à un hymne celtique). Bien que se rattachant au genre du wu xia pian (les arts martiaux chinois), les scènes d'action sont rares, elliptiques à l'image du reste du film qui est avant tout contemplatif. Ce n'est pas là qu'est le problème à mes yeux. Le véritable problème est que sur le fond c’est un film complètement hermétique avec des personnages réduits à des silhouettes hiératiques dont le cinéma asiatique est friand (les « hommes portemanteaux ») et une intrigue décousue et illisible. C'est sans doute voulu puisqu'une bonne moitié des plans sont "filtrés", "tamisés" par des rideaux de tissus ou d'arbres comme s'il fallait chercher à entretenir quelque mystère ésotérique mais dans un cadre historique qui nécessite un minimum de repères, cela ne fonctionne pas et j'ai trouvé ce positionnement agaçant. J’ai à peine compris qui était qui sans parler de sous-intrigues qui rendent l’ensemble encore plus confus. Sans la lecture du synopsis, je n'aurais même pas saisi les liens entre les personnages c'est dire s'ils n'ont rien d'évident. Quant aux enjeux, j'ai vaguement saisi que l'héroïne, justicière, doit choisir entre son devoir et ses sentiments (variante, la vie ou la mort). Pas très original. Bref c’est abscons, abstrait, froid comme la mort, ennuyeux comme la pluie et finalement assez creux comme si tout ce décorum pompeux se prétendant philosophique voire géopolitique ne dissimulait en réalité que de la vacuité. Dommage.
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