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Emma l'entremetteuse (Emma)

Publié le par Rosalie210

Douglas McGrath (1996)

Emma l'entremetteuse (Emma)


"Emma l'entremetteuse" est une adaptation américaine du roman de Jane Austen "Emma" surfant sur la austenmania de la seconde moitié des années 1990. Il y a d'ailleurs un clin d'œil appuyé à "Orgueil et Préjugés" (1995), la mini-série de la BBC avec la reprise à l'identique d'une musique et d'une danse de bal mettant en relation Emma et l'homme qu'elle aime sans le savoir. Il est par ailleurs assez évident que le film lorgne du côté de celui de Ang LEE qui avait réussi une superbe adaptation de "Raison et sentiments" (1995) en collaboration avec Emma Thompson.

Néanmoins le film de Douglas McGRATH fait pâle figure aux côtés de ces références. Le roman de Jane Austen n'offre certes guère de faits saillants et se concentre sur une étude de mœurs et sur l'évolution intérieure des protagonistes principaux. Il faut donc de la subtilité pour accrocher l'intérêt du spectateur. Or je me suis ennuyée pendant les 3/4 du film qui se contente d'une restitution plate et littérale donc superficielle du roman. Et le casting n'aide pas. Gwyneth PALTROW était alors à la mode mais son jeu limité transforme Emma en caricature. Elle ne donne jamais corps à ce personnage peu sympathique au départ (snob, hypocrite, immature, intrusif voire manipulateur) mais qui est censé évoluer. Il lui sert de prétexte à exhiber ses éternels tics de jeu (sourire charmeur, moue et froncement de sourcil). Face à elle, Jeremy NORTHAM est bien meilleur, il est même le seul à m'avoir sortie de ma torpeur mais il n'a pas l'âge du rôle ce qui ne permet pas de saisir en quoi il pallie les déficiences éducatives de Emma en jouant un rôle de père de substitution auprès d'elle. Dans les deux cas les considérations économiques ont clairement prévalu (offrir des acteurs bankables à tout prix même s'ils étaient trop jeunes, non british etc.) Il en va de même
pour les autres personnages. Ils sont tout simplement inexistants car peu mis en valeur, mal caractérisés et donc eux aussi caricaturaux. Harriet Smith, l'indécise influençable jouée par Toni COLLETTE (aussi peu british que sa partenaire de jeu) devient juste une grosse gourde, le séducteur Frank Churchill est ridiculisé par la perruque que semble porter Ewan McGREGOR sur la tête et il faut attendre les 2/3 du film pour comprendre qu'Elton le chasseur de dot est vicaire.

 

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