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Rémi sans famille

Publié le par Rosalie210

Antoine Blossier (2018)

Rémi sans famille

On ne compte plus les adaptations de "Rémi sans famille" le roman le plus célèbre de Hector Malot que ce soit au cinéma, à la télévision ou encore en bande dessinée. La dernière en date qui sortira en décembre 2018 pour les fêtes de noël est pour moi une déception. Certes il y a de jolies images et Daniel AUTEUIL (qui comme on peut s'en douter se taille la part du lion) est excellent dans le rôle de Vitalis mais les maladresses scénaristiques plombent le film qui manque cruellement de rythme. De manière assez étrange, tantôt il reproduit quasiment à la virgule près les pages du roman et s'étire trop en longueur (les premières séquences chez les Barberin, l'achat des vêtements de saltimbanque de Rémi, son apprentissage de la lecture, l'arrestation de Vitalis, la mort de Joli-Coeur), tantôt au contraire il s'en éloigne au point de devenir invraisemblable. La palme du ridicule est atteinte quand Vitalis et Capi débarquent chez les Driscoll au moment où ils s'apprêtent à tuer Rémi (histoire d'accélérer le rythme mollasson, ils ne prennent plus le temps d'en faire un voleur et vont droit au but). Le premier (censé être mourant) terrasse le père, le second (pas vraiment du genre pitbull pour ceux qui connaissent le roman) neutralise le fils. Mais le pire est l'ajout de passages larmoyants dont le roman d'Hector Malot n'avait vraiment pas besoin, tels que le background chargé de Vitalis ou un Rémi âgé qui dirige un orphelinat. Ce Rémi âgé fait étrangement penser d'ailleurs à Pierre Morhange, le héros du film "Les Choristes" (2004). D'une part parce qu'il est joué par Jacques PERRIN et de l'autre parce que le scénario redistribue les cartes entre les personnages. Vitalis qui dans le livre est un ancien chanteur d'opéra devient violoniste, Matthia qui est violoniste est supprimé du scénario et c'est Rémi qui devient un grand chanteur d'opéra. D'autre part le réalisateur Antoine BLOSSIER avoue s'être inspiré de la série animée japonaise de 1980 "Rémi sans famille" qui elle aussi faisait pleurer dans les chaumières. Seulement il n'a pas le lyrisme tragique du génial réalisateur Osamu DEZAKI dont la mise en scène expressionniste a marqué les esprits si bien que les grosses ficelles ont beaucoup de mal à passer.

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