Mission impossible: Fallout
Christopher McQuarrie (2018)
Avec la saga "Mission impossible" qui en est à son sixième opus, Tom CRUISE s'est lancé un défi surhumain qui nous tient en haleine, épisode après épisode: défier le temps et la mort.Tom CRUISE n'est autre que le Buster KEATON du XXI° siècle, celui qui à l'ère numérique paye de sa personne en effectuant lui-même des cascades toujours plus dangereuses alors que la limite d'âge le rattrape (il a maintenant 56 ans et s'est fracturé la cheville sur "Fallout"). C'est la mise en scène de la condition humaine à une époque où l'on tend à la déréaliser qui fascine. Comme le dit Chris MARKER à propos du jeu "Pac-Man" (mais cela vaut aussi pour le "Cops" de Keaton): "Même s'il y a quelque honneur à livrer le plus grand nombre d'assauts victorieux, au bout du compte, ça finit toujours mal."
Le combat de Tom CRUISE n'étant pas encore achevé (mais pour combien de temps encore?) c'est entre les lignes qu'il faut lire le drame sous le divertissement: dans la surenchère des cascades où la mort guette à chaque pas (il y en a d'époustouflantes dans "Fallout" comme le saut en parachute sans oxygène au-dessus du Grand Palais, la traversée à moto du rond-point de l'arc de Triomphe à contresens ou la course-poursuite en hélicoptère dans les montagnes du Cachemire), dans l'allusion à l'Odyssée d'Homère (Ethan Hunt comme Tom CRUISE sont lancés dans une véritable fuite en avant), dans le fait qu'Ethan Hunt privilégie toujours la question humaine sur les aspects techniques des opérations ce qui entraîne forcément des erreurs et des imperfections, comme chez l'acteur qui l'interprète.
Commenter cet article