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La Fièvre du samedi soir (Saturday night fever)

Publié le par Rosalie210

John Badham (1977)

La Fièvre du samedi soir (Saturday night fever)

La discothèque où danse Tony Manero (John TRAVOLTA) s'appelle le "2001 Odyssey". Le passage culte où il s'élève jusqu'à la stratosphère sur la musique non moins culte des The BEE GEES (qui ont composé 5 titres pour le film, tous passés à la postérité) et les lumières psychédéliques du dancefloor n'en finit plus de retomber en pluie d'étoiles filantes sur la culture pop. A commencer par son king. Les pavés du clip "Billie Jean" qui s'illuminent quand Michael JACKSON pose le pied dessus ne sont-ils pas un hommage direct à cet autre extraterrestre de l'apesanteur que de son propre aveu, il admirait? Steven SPIELBERG dans ce merveilleux best of pop qu'est "Ready Player One (2018)" envoie le dancefloor de pavés lumineux multicolores valdinguer dans l'espace alors que le jeu vidéo de World of Warcraft à Fortnite s'est emparé à son tour du mythe (et de sa relecture par Quentin TARANTINO dans "Pulp Fiction (1993)" pour Fortnite).

Tony Manero ça résonne un peu comme Tony Montana et ce n'est pas surprenant. Certes, Brian De PALMA n'avait pas encore réalisé le remake de "Scarface (1983)" mais il avait fait débuter John TRAVOLTA dans "Carrie au bal du Diable (1976)" et d'autre part l'un des modèles d'identification de Tony est Al PACINO dans "Serpico (1973). Même si l'article sociologique sur les affrontements entre bandes de jeunes new-yorkais d'origine italienne, portoricaine ou afro-américaine à l'origine du film de John BADHAM s'est avéré complètement bidon, l'intrigue (et la danse) rappelle la guerre des gangs ethniques de "West side story (1960)". Et l'envie de s'arracher des bas-fonds pour tutoyer les étoiles grâce à un talent exceptionnel est une référence directe à "Rocky (1976)" de Sylvester STALLONE dont Tony a également le poster dans sa chambre. Si l'on subsistue le rap au disco, Détroit à New-York et l'usine au marchand de couleurs, on constate que "La Fièvre du samedi soir" préfigure "8 mile (2001)" avec EMINEM. En dépit de son emballage disco chatoyant (certains diront kitsch mais comparé à "Grease (1978)", "La Fièvre du samedi soir" est très sobre), c'est en effet un film assez sombre et déprimant sur une jeunesse défavorisée, inculte qui végète dans sa fange. La rencontre entre Tony et Stéphanie (Karen Lynn GORNEY) qui veut s'en sortir par tous les moyens (y compris peu recommandables mais le film ne porte pas de jugement et s'avère nuancé) aboutit à un fragile espoir. Le personnage de Tony, très Kéké bourrin au premier abord gagne beaucoup en maturité au cours du film (nourri par le drame personnel de l'acteur qui a perdu sa compagne sur le tournage).

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