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Dans l'ombre de Mary: la promesse de Walt Disney (Saving Mr. Banks)

Publié le par Rosalie210

John Lee Hancock (2013)

Dans l'ombre de Mary: la promesse de Walt Disney (Saving Mr. Banks)

J'adore Emma Thompson et "Mary Poppins", donc j'avais un a-priori favorable sur ce film qui s'avère néanmoins inégal. Il est en effet entièrement construit sur le principe d'un montage alterné entre présent (la difficile genèse du film "Mary Poppins") et passé (la reconstitution de l'enfance de Pamela L. Travers, l'auteure du roman).

Les scènes du présent sont de loin les plus intéressantes car elles reposent sur l'affrontement de deux personnalités que tout oppose, celle de la psycho-rigide et névrosée Pamela L. Travers (magistralement interprétée par Emma Thompson) et celui du diplomate et roublard Walt Disney (joué de façon convaincante par Tom Hanks). Le réalisateur ne prenant parti ni pour ni pour l'autre, on se régale devant ce choc des cultures. D'un côté, l'austère et revêche anglaise d'adoption qui prend tout le monde de haut et veut tout contrôler. De l'autre, l'équipe hollywoodienne chevronnée dont le sourire commercial est à peine entamé par les remarques constamment désobligeantes de P.L. Travers et ses refus réitérés d'à peu près tout ce qui fait l'ADN du film (les acteurs, les chansons, les séquences animées).

Les scènes du passé en revanche sont maladroites. On voit bien où le réalisateur veut en venir: montrer que Mary Poppins est une créature inventée par Pamela Travers pour réparer sa famille fracassée par l'alcoolisme et la mort du père ainsi que la dépression de la mère (le titre du film en VO est "Saving M. Banks"). Il s'agit de comprendre pourquoi P.L. Travers a tant de mal à digérer l'irruption de l'entertainment dans une oeuvre qui relève de l'autothérapie. Cependant, toute cette partie est assez mièvre. Le réalisateur épouse le regard idéalisé que l'auteure porte à son père. Parfois on frise le ridicule (le papa et sa fi-fille en extase qui galopent dans le soleil couchant). Enfin, c'est beaucoup trop long. Et ce d'autant plus que seul cet aspect de la personnalité de Travers est exploré alors qu'il y en avait bien d'autres que le film passe sous silence. 

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