Les Virtuoses (Brassed Off)
Mark Herman (1996)
"Les Virtuoses" s'inscrit dans la veine de la comédie sociale britannique des années 90 tout comme "The Full Monty" (1997) et "Billy Elliot" (1999). Moins désopilant que le premier, moins profond que le second, Il est néanmoins porté par un très bon casting d'où se détache la figure de Danny, l'ancien mineur chef d'orchestre joué par Pete Postlethwaite. Miné par la maladie de la mine, sa raison de vivre repose tout entière sur l'espoir de participer à la finale du championnat de brass band pour pouvoir jouer dans le célèbre Albert Hall de Londres.
En effet le film repose sur un double mouvement, souvent représenté par le montage alterné. D'un côté la dislocation d'une communauté de mineurs broyés sur l'autel du thatchérisme. Une dislocation qui touche aussi les familles. La brutalité des créanciers qui viennent saisir les biens de Phil, le fils de Danny n'est pas sans rappeler "Raining Stones", le film qui a rendu célèbre Ken Loach sur le plan international en 1993. La descente aux enfers de Phil ,implacable, commence par la perte de son travail puis de ses biens et de son foyer, le conduisant au désespoir. De l'autre, le parcours de la fanfare représente au contraire une ascension autant qu'un moyen de ressouder la communauté. Même s'il ne s'agit que d'un échappatoire éphémère et non d'une véritable alternative à la crise et au chômage qui mine leur environnement. On remarquera au passage que comme dans "The Full Monty" et "Billy Elliot" c'est l'art qui permet de sortir de la sinistrose (en anglais sinistre se dit grim et la commune où se déroule le film se nomme Grimley, ce n'est pas un hasard). Les passages musicaux sont d'ailleurs les moments les plus émouvants du film.
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