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Et les mistrals gagnants

Publié le par Rosalie210

Anne-Dauphine Julliand (2016)

Et les mistrals gagnants

Ce film m'a fait penser à la série documentaire de 2006 "L'hôpital des enfants" dans laquelle Gilles de Maistre s'immergeait dans le quotidien du personnel soignant et des patients de l'hôpital Robert Debré. La série de Gilles De Maistre alternait les séquences dans les services de soins aux enfants malades et celles dans la maternité. Qui pouvaient également être éprouvantes (accouchements difficiles, bébés prématurés ou morts-nés...) Le film en partie à cause de la différence de format est resserré sur cinq enfants, tous atteints de maladies graves. On les suit à l'hôpital Robert Debré mais aussi chez eux. Cela permet de constater qu'ils viennent de milieux très différents mais qu'ils ont beaucoup en commun. Ce sont les héros d'un film qui se place juste à leur hauteur.

Et ils ont beaucoup à nous dire. Non seulement ils sont plus matures que les enfants de leur âge mais ils sont bien plus courageux que la plupart des adultes qui fuient devant la maladie et la mort. Plus courageux, plus altruistes, plus philosophes, bref de meilleures personnes. Il y a Imad qui souffre entre autre d'insuffisance rénale et a dû quitter l'Algérie pour se faire soigner en France. Tugdual qui souffre d'un cancer. Ambre qui souffre de problèmes cardiaques et pulmonaires et doit porter sur elle une pompe reliée à son cœur et cachée dans un sac à dos. Charles, atteint d'une maladie génétique de la peau qui la rend très fragile et doit porter d'importants pansements sur une grande partie du corps. Et enfin Camille qui a un cancer.

On suit chacun d'eux dans son parcours de soin mais aussi dans sa vie d'enfant. Celle-ci est perturbée par la maladie (aucun ne peut suivre une scolarité normale par exemple) mais chacun parvient à préserver l'essentiel, ce qui rend la vie digne d'être vécue. Ambre est passionnée de théâtre et adore porter des robes de princesse, Tugdual qui vit à la campagne fait du piano et se ressource en jardinant, Imad rêve d'être pompier, Charles s'est trouvé un copain plus fragile moralement que lui et qu'il soutient (la partie de dobble où il le laisse gagner témoigne de cette solidarité enfantine), enfin Camille passionné de foot a cette phrase prémonitoire "Quand je serai mort, je ne serai plus malade."

Dans un tel contexte la chanson de Renaud prend un relief particulier, surtout la fin "Il faut aimer la vie/Et l'aimer même si/Le temps est assassin et emporte avec lui le rire des enfants/Et les mistrals gagnants."

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