Les Conquérants (Dodge City)
Michael Curtiz (1939)
"Les Conquérants" s'inspire très librement de l'histoire de Wyatt Earp, personnage légendaire que le cinéma a souvent mis en scène. En effet il symbolise le moment où la loi parvenait à triompher du chaos régnant au Far West. Mais ici le récit est volontairement idéalisé pour emporter largement l'adhésion. Par conséquent les personnages sont tracés à gros traits, sans nuances. Ce manichéisme (loin de la finesse d'un John Ford par exemple) est la principale limite du film car il s'accompagne d'un discours réactionnaire sur le traitement à réserver aux criminels et aux déviants. Le tout justifié par des scènes d'assassinat brutales et révoltantes ou par des comportements inconscients mettant en danger la vie d'autrui.
Pour le reste, "Les Conquérants" est un travail de professionnel, un grand spectacle maîtrisé de bout en bout. On ne s'ennuie pas une seconde. La mise en scène est rythmée, les scènes d'action ont une amplitude qui en font de véritables morceaux de bravoure (la charge du troupeau, la destruction du saloon, le dénouement dans le train en flammes), les têtes d'affiche du casting sont charismatiques et s'équilibrent parfaitement (Errol Flynn le beau gosse aux dents étincelantes, Alan Hale le comparse clownesque, Olivia de Havilland, la femme de caractère, Bruce Cabot le méchant au sourire bien retors etc.) les dialogues sont efficaces, enfin le technicolor magnifie l'ensemble.
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