Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Enfermés dehors

Publié le par Rosalie210

Albert Dupontel (2006)

Enfermés dehors

Comédie burlesque, plans et scènes cartoonesques, réalisation nerveuse en forme de trip hallucinogène, le tout oscillant entre réalité sociale et poésie urbaine, voilà le cocktail explosif concocté par Dupontel. A défaut d'être grand public, ce film brut de décoffrage explore plusieurs voies et offre de beaux moments.

L'hommage au burlesque muet est évident. Le héros est un SDF candide comme Chaplin mais son goût des cascades, notamment en hauteur le rapproche plutôt d'Harold Lloyd. Ces cascades prennent un caractère complètement déjanté qui fait penser aux cartoons, lesquels ne sont finalement qu'une extension du burlesque hors des limites physiques. Le héros s'en prend plein la figure et se relève presque sans une égratignure, certains gags prenant un caractère répétitif comme la dévastation de l'épicerie ou la collision avec le scooter. Enfin beaucoup de scènes drôles ou poétiques flirtent avec le surréalisme et l'absurde comme le commissariat improvisé dans le squat ou les petits spectacles de rue que Marie improvise pour sa fille séquestrée par ses grands-parents. Mais la plus belle idée provient des affiches publicitaires qui prennent vie sous substance psychotrope. Dupontel s'appuie sur la présence au casting de membres de deux troupes maniant cette forme d'humour, l'une française et l'autre britannique: les Deschiens (Yolande Moreau et Bruno Lochet) et les Monty Pythons (Terry Gilliam et Terry Jones).

Cet amalgame ne tourne pas à vide car il est trempé dans la rage. Celle de l'injustice sociale: le héros enfile un costume de policier et devient un justicier qui attaque les possédants pour venir en aide aux plus faibles. La rage du groupe Noir Désir également dont les morceaux ("En route pour la joie", "Seven minutes", "Oublié") innervent le film.   

Commenter cet article