Une heure de tranquillité
Patrice Leconte (2014)
Il s'agit de l'adaptation d'une pièce de théâtre vaudevillesque qui ne brille pas par son originalité. Dans le rôle principal, Christian Clavier interroge dans le sens où Fabrice Luchini (l'interprète de la pièce) était beaucoup plus crédible dans le rôle d'un misanthrope mélomane. Et ce même s'il s'avère beaucoup plus ignare et imbu de lui-même que véritablement cultivé (ce que suggère le disque qu'il rêve d'écouter "Me, myself and I" soit "Moi, moi-même et je" par Neil Youart soit "tu n'es rien"). Clavier connaît son métier et imprime un rythme soutenu à l'ensemble du film mais sa prestation est stéréotypée (en gros c'est De Funès pour les crise de colère + les précédents personnages de Clavier, fourbes, mesquins, lâches et racistes).
D'autre part la prestation de Clavier est affaiblie par le fait que la bande de fâcheux qui contrarie son ego trip constitue une enfilade de clichés: l'épouse adultère et neurasthénique (Carole Bouquet), la maîtresse hystérique (Valérie Bonneton), le fils rebelle altermondialiste (Sébastien Castro), l'organisateur de la fête des voisins, un raseur à lunettes (Stéphane de Groodt) dont on se demande ce qu'il fait dans cet immeuble cossu, un plombier polonais, une bonne espagnole, des sans-papiers philippins etc. Bref nous sommes en présence de la réactualisation superficielle d'un savoir-faire comique centenaire à la mécanique bien éprouvée. Une mécanique à base d'ascenseurs bloqués, de sonneries inopportunes de téléphone fixe, de rupture de canalisations et de déclenchements de musiques sur un tourne-disque qui rappelle les vieux gramophones du XIX° siècle. Ca sent un peu trop la poussière en dépit du ripolinage de façade pour vraiment me séduire.
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