Vacances à Venise (Summertime)
David Lean (1955)
"Vacances à Venise" de David Lean sorti en 1955 est un peu l'ancêtre de "Chambre avec vue" de James Ivory ou encore des comédies "cartes postales d'Europe" ("Vicky, Christina Barcelona", "To Rome with love", "Midnight in Paris") de Woody Allen. Ce rapprochement est d'autant plus pertinent que:
-Ivory est un américain fasciné par les us et coutumes de la bonne société britannique qu'il a abondamment filmé.
-Woody Allen est le plus européen des cinéastes américains.
-David Lean est à l'inverse un britannique qui a connu la gloire internationale en tournant des superproductions à Hollywood.
C'est pourquoi "Vacances à Venise" est le film passerelle par excellence. Entre l''Amérique et l'Europe, entre ses films britanniques intimistes majoritairement noirs et blancs et petits formats et ses fresques épiques en technicolor et cinémascope. "Vacances à Venise" qui précède "Le pont de la rivière Kwai" est en effet le premier film que Lean n'a pas tourné dans son pays d'origine. Et s'il garde un format 1,33 classique, il utilise le technicolor pour magnifier la ville sous toutes ses coutures, connues et moins connues.
Mais le principal intérêt du film est d'offrir un beau portrait de femme. Certes aujourd'hui les rêves et le puritanisme du personnage sont un peu surannés. L'amant est falot. La romance est pleine de clichés. Mais la solitude et le désarroi de cette femme d'âge mûr laissée sur le carreau ne peuvent que toucher. D'autant plus que Lean prend le temps de filmer ses errances, ses moments de vide et de souffrance dans une ville qui ne fait pas de cadeaux aux célibataires. Katherine Hepburn est superbe.

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