Un jour à New-York (On the Town)
Stanley Donen et Gene Kelly (1949)
"Un jour à New-York", le premier film du duo Stanley Donen-Gene Kelly est une sorte de brouillon de l'âge d'or de la comédie musicale des années 50 dont le chef d'œuvre absolu, "Chantons sous la pluie" est signée par ce même duo.
"Un jour à New-York" est une sorte de laboratoire où sont expérimentées des idées nouvelles. Quelques scènes sont tournées en extérieurs pour aérér le film. Le surgissement particulièrement dynamique des marins hors du bateau dans le port de New-York fait penser aux ouvertures des films de Jacques Demy. L'harmonie des couleurs et la stylisation des décors préfigurent également l'esthétique des années 50. La musique est signée Léonard Bernstein que l'on associe à la modernité de "West side story". Et puis il y a les passages où Gene Kelly danse et qui sont prodigieux.
Mais il y a une énorme carence du côté du scénario. Celui-ci est inconsistant et on suit cette histoire très premier degré, sans enjeux forts avec un enthousiasme plus que modéré. D'autre part les personnages sont trop caricaturaux. Certes en dehors de Miss Métro (Vera Allen) tout droit sortie d'une pub pour ménagère de moins de 50 ans, les femmes sont assez anti-conformistes. Mais elles traitent leurs marins comme des hommes-objets ce qui n'est qu'une autre forme de sexisme. Brunehilde (Betty Garrett) "lève un mec" (Chips alias Frank Sinatra, très effacé) grâce à son métier de chauffeur de taxi alors que Claire (Ann Miller) jette son dévolu sur Ozzie (Jules Munshin, plutôt marrant) en tant que "spécimen d'homme des cavernes". Ça ne fait pas vraiment rêver.
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