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Moi, moche et méchant (Despicable Me)

Publié le par Rosalie210

Chris Renaud et Pierre Coffin (2010)

Moi, moche et méchant (Despicable Me)

Pour se démarquer de ses concurrents (Disney-Pixar, la Fox, Dreamworks), Illumination entertainment, filiale d'Universal a décidé de choisir un "Détestable moi" ("Despicable me" en VO) pour héros. Gru est un méchant de la vieille école, socialement et écologiquement incorrect. Il pollue avec son véhicule mastodonte, chasse la faune protégée pour peupler sa maison de trophées, pistogèle les clients pour ne pas faire la queue, emboutit leurs voitures pour se garer, menace de tuer le chien de son voisin qui a fait ses besoins sur ses plate-bandes et fait tourner en bourrique un petit garçon innocent. Il doit cependant lutter pour ne pas se faire complètement ringardiser par le jeune Vector, un méchant 2.0 qui est en quelque sorte la caricature du geek. Un surdoué en informatique entouré de gadgets high-tech qui passe son temps vautré sur le canapé en train de grignoter d'où une bedaine peu glorieuse qui accompagne une coupe au bol et de grosses lunettes du meilleur effet!

Cette caractérisation originale des méchants est le meilleur aspect du film avec les gags potaches des inénarrables minions qu'on ne présente plus. Avec leur 2 ans d'âge mental et leur sabir incompréhensible, on ne peut que s'attendrir lorsqu'ils offrent une "papuche" alors que les plus jeunes s'esclafferont à les voir se photocopier les fesses. Les plus rationnels pourront s'interroger sur le sens à donner à leur présence. Minion signifie en VO larbin (et non adorable) et en effet ils occupent tour à tour le rôle de domestique, soldat, cobaye, ouvrier le tout dans la joie et la bonne humeur puisqu'ils ne peuvent vivre sans maître comme le dévoilera le spin-off. On est pas loin des slogans racistes et paternalistes du genre "battu et content" avec le hit de Pharrell Williams en prime dans le 2.

Enfin je ne suis pas du tout fan de l'histoire des orphelines, trop convenue. Même si la petite Agnès est très attachante ("J'aime les licornes, beaucoup, beaucoup") et qu'il y a de belles scènes de tendresse avec Gru il est dommage que l'aspect sentimental prenne autant de place, spectacle familial oblige. On sent déjà dans ce premier volet la contradiction entre la volonté de se démarquer avec un aspect grinçant et satirique et celle de plaire à tous en rentrant dans le rang. Le deuxième film accentuera encore plus l'aspect papa-gâteau de Gru et se chargera de parachever sa métamorphose en lui trouvant une épouse, anéantissant partiellement ce que le premier film pouvait encore avoir de réjouissant et d'original.

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