Ce crétin de Malec (The Saphead)
Herbert Blaché (1920)
Ce crétin de Malec est le premier long-métrage de Buster Keaton. C'est Douglas Fairbanks, créateur du personnage sur les planches de Broadway (le film est tiré d'une pièce de théâtre "The new Henrietta") qui recommanda Keaton pour le rôle dans l'adaptation cinématographique, rôle qui lança sa carrière.
L'intrigue du film est assez confuse en particulier parce qu'elle s'appuie beaucoup sur des liens familiaux compliqués et un quiproquo autour du prénom Henrietta. Il s'agit du nom donné à une mine d'argent appartenant à un riche financier Nick Van Alstyne mais aussi du prénom de la maîtresse cachée de l'homme de confiance, gendre et quasi fils adoptif de Nick, Mark Turner. Enfin ce prénom'désigne une danseuse dont Bertie, le fils biologique de Nick (Buster Keaton) a acheté le portrait pour se donner un genre auprès d'Agnès, la fille adoptive de Nick dont il est amoureux.
On peut deviner à la lecture de ce scénario que le père préfère son gendre à son fils qu'il considère comme un bon à rien vivant à ses crochets. De fait Bertie est tellement lunaire qu'il ne sait même pas à quoi sert une bourse (il n'a aucune notion de l'argent). Sa naïveté, son étourderie et sa candeur l'exposent à toutes les gaffes et humiliations qu'il subit sans broncher et que parfois même il détourne de façon cocasse (la scène des chapeaux à la bourse ou des alliances qu'il a acheté en 5 exemplaires pour ne pas les perdre.) Cependant il ne se défend jamais ce qui fait de lui un masochiste de première catégorie. Ce personnage auquel Buster Keaton prête son corps d'acrobate et son visage énigmatique est le principal intérêt du film.
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