Un américain à Paris (An American in Paris)
Vincente Minnelli (1951)
Un américain à Paris n'est pas un chef-d'oeuvre car il est trop inégal pour cela. La faute à un scénario bourré de clichés qui tient sur un timbre-poste assorti avec un Paris de carte postale reconstitué en studio et donc assez figé. Mais dans ce médiocre canevas sont incorporés des morceaux de génie qui composent à la fois une invitation au rêve et un hommage à l'art sous toutes ses formes. A ce titre l'Américan in Paris Ballet final, morceau de bravoure de 17 minutes est une des expérience d'art total les plus réussies du cinéma avec son hommage aux grands peintres dont le style donne lieu à une ambitieuse tentative de correspondance avec la musique et la danse. Autre morceau mythique le concerto en fa où Oscar Levant se duplique pour jouer tous les rôles à l'intérieur d'une salle de concert. Enfin les pas de deux sous les ponts du duo Kelly-Caron sont magiques et gracieux.
Ces moments de grâce on les doit à la collaboration de plusieurs talents. Gershwin pour la musique, Gene Kelly pour les chorégraphies et la danse, Minelli pour la mise en scène et le sens de la couleur. Ancien peintre, il conçoit le film comme une sucession de tableaux. Enfin le producteur Arthur Freed a joué un rôle important dans la création du film. Dommage que celui-ci n'ait pas bénéficié d'un scénariste à la hauteur.
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