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L'Argent de poche

Publié le par Rosalie210

François Truffaut (1976)

L'Argent de poche

L'argent de poche est le troisième film de Truffaut explicitement consacré à l'enfance après les 400 coups et l'Enfant sauvage. Film à petit budget, il met en scène une communauté filmée avec un réalisme quasi-documentaire. Par petites touches, à l'aide de saynètes n'ayant pas forcément de rapport entre elles il dresse la chronique d'un groupe d'enfants de la ville de Thiers à la fin d'une année scolaire et au début des vacances dans les années 70. Ces séquences tendent à croquer la poésie de l'enfance en butte à un monde adulte qui cherche à rèprimer ses élans. Néanmoins l'école est montrée sous un jour plus positif que dans ses autres films.
Bien que l'Argent de poche soit un film choral, trois personnages se détachent plus particulièrement et servent de fil conducteur au récit. L'instituteur Richet tout d'abord interprété par Jean-François Stevenin dont c'était le premier grand rôle au cinéma. Richet est en effet le porte-parole de Truffaut et son discours final à résonance autobiographique s'inspire de celui de Chaplin dans Le Dictateur. Patrick et Julien ensuite, deux jeunes garçons qui ont un certain nombre de points communs. Tous deux issus d'une famille monoparentale, ils prennent en charge leur père ou leur mère reclus et sont leur seul lien avec le monde extérieur. Patrick est un rêveur amoureux de la mère d'un de ses copains mais qui fait au cours du film ses premières expériences amoureuses avec les filles de son âge. Julien est un exclu de sa société, un enfant maltraité et livré à lui-même. Son aspect physique, sa solitude, son repli sur lui-même, son relatif mutisme et la baraque perchée dans laquelle il vit rappellent Victor, l'enfant sauvage. Patrick et Julien représentent également deux facettes d'Antoine Doinel (Baisés volés pour le premier et Les 400 coups pour le second).
A noter que Truffaut parsème son film de clins d'œil à son maître Hitchcock avec un caméo au début du film et des allusions à Fenêtre sur cour.

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