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Avanti!

Publié le par Rosalie210

Billy Wilder (1972)

Avanti!

Avanti est l'un des films de Billy Wilder que j'aime le moins. Non qu'il soit mauvais. On y trouve les qualités d'écriture habituelle de Wilder et Diamond avec de multiples allusions ironiques au contexte international de l'époque, l'atmosphère enchanteresse du sud de l'Italie en été et son invitation à la flânerie, un mélange de comédie et de sourde mélancolie, des acteurs toujours aussi bien dirigés... Mais le choc des cultures entre les USA et l'Italie est dépeint de façon vraiment trop caricaturale. D'un côté un homme d'affaires overbooké et puritain, de l'autre une micro-société où règne le fameux déjeuner latin qui dure trois heures, où les tracasseries administratives n'en finissent plus et où l'hédonisme est roi. Si l'on rajoute pour le pittoresque quelques mafieux et une sicilienne vengeresse et moustachue on a une belle enfilade de clichés dont l'effet comique paraît forcé. A cela on peut rajouter quelques longueurs (le film dure 2h20!) et un aspect vaudeville issu de la pièce de théâtre d'origine que Wilder ne parvient pas tout à fait à gommer.

Mais ce qui m'a le plus dérangé lorsque je l'ai vu pour la première fois c'est l'aspect néo-conservateur et fataliste du film. Au point d'ailleurs de ne pas reconnaître le Wilder subversif de Certains l'aiment chaud ou de la Garçonnière. Le site DVD classik a d'ailleurs bien résumé ce sentiment "Le personnage de Wendell Ambruster (joué par Jack Lemmon) pourrait être le CC Baxter de la Garçonnière dix ans après s'il avait vendu son âme à Sheldrake." Le couple Wendell-Pamela découvre en effet le plaisir de vivre en reproduisant à la virgule près le modèle des parents fait de double vie donc de mensonges et de secrets. 11 mois de convenances sociales pour un mois de bonheur loin de la réalité. Le mode de vie du bourgeois qui une fois par semaine va s'encanailler. Et un bonheur très formaté lui aussi puisque se résumant en des vacances de luxe au soleil avec une petite touche libertaire inoffensive due à l'époque de sortie du film (le début des années 70). Wilder lui-même considérait son film de cette manière "La révélation aurait été beaucoup plus audacieuse et dramatique si le fils avait découvert que son défunt père passait ses vacances en Italie non pas parce qu'il avait une maîtresse mais parce qu'il était homosexuel. Alors le film aurait vraiment été courageux. Tel quel, il est tout simplement trop pépère, trop sage, trop vieux."  

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