La traversée du temps (Toki o kakeru shōjo)
Mamoru Hosoda (2007)
Comme Un jour sans fin, le film culte d'Harold Ramis sorti en 1993, La traversée du temps de Mamoru Hosoda explore le paradoxe temporel pour montrer la métamorphose de son héroïne adolescente vers l'âge adulte. Si dans le film de Ramis la répétition en boucle du jour de la marmotte finissait par faire grandir humainement son protagoniste, dans celui de Hosoda, la répétition du 13 juillet offre autant de variations sur les possibles destins qui s'ouvrent devant Makoto, lui permettant au final de tirer des leçons de son expérience et de grandir. Ces destins s'incarnent dans les nombreux carrefours qui ponctuent le film et dans le triangle amoureux qu'elle forme avec ses deux amis Chiaki et Kosuke. Véritable garçon manqué passant son temps à jouer au baseball avec ses deux "potes", la voilà soudain confrontée à la nécessité de se déterminer par rapport à chacun d'eux. Longtemps incapable de le faire, elle choisit la fuite, agissant sans réfléchir et enchaînant catastrophe sur catastrophe. Car le film rappelle que le passage est risqué. L'une des routes mène tout simplement à la mort, aussi bien la sienne que celle de ses amis. En effet si le film commence sur un ton léger et utilise abondamment le comique de répétition, il laisse entrevoir un arrière-plan tragique qui prend toute son ampleur dans la dernière partie du film. Alors c'est à la Jetée de Chris Marker et à ses amoureux "désyncronisés" que l'on pense d'autant que l'un d'entre eux vient d'un futur apocalyptique où toute beauté a disparu.
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