Jamais plus toujours
Yannick Bellon (1976)
A l'hôtel Drouot, dans la salle des ventes, Claire, une jeune femme triste déambule mélancoliquement au milieu des piles d'objets. Elle reconnaît ça et là ceux qui appartenaient à Agathe, son amie disparue. A l'inverse un fringant jeune couple vient acheter des meubles pour équiper l'appartement dans lequel ils viennent de s'installer. Ils arrêtent leur choix sur un paravent de miroirs qui appartenait justement à Agathe. Car sans le savoir ils partagent avec elle un goût pour le style japonisant. Claire achète également quelques objets témoignant de son passé commun avec Agathe. Elle retrouve à Drouot un ancien ami perdu de vue depuis dix ans Mathieu...
Ce film délicat et sensible est un joyau pour ceux qui aiment les univers contemplatifs, les réflexions nostalgiques sur le temps qui passe, l'éphémère de toute chose, la mémoire qui en conserve des traces et la mue perpétuelle de toute existence (sentiments, lieux, êtres et objets). Les lieux et les objets, omniprésents, sont des interfaces entre le passé, le présent et l'avenir et aussi entre les vivants et les morts. Historiquement et historiographiquement, le film est également important. Il témoigne des transformations de la ville de Paris et fait émerger l'histoire des mentalités, "celle où la vie d'un petit porteur d'eau a autant d'importance que celle de Louis XIII". L'historien Pierre Nora apporte d'ailleurs un éclairage passionnant sur le film dans les suppléments du DVD.
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