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Articles avec #studios disney tag

La reine des neiges: Joyeuses fêtes avec Olaf (Olaf's Frozen Adventure)

Publié le par Rosalie210

Kevin Deters et Stevie Wermers (2017)

La reine des neiges: Joyeuses fêtes avec Olaf (Olaf's Frozen Adventure)

Court-métrage inédit présenté en première partie de "Coco" et mettant au centre de l'histoire Olaf, le bonhomme de neige de la "Reine des neiges". En attendant la sortie du deuxième long-métrage, les fans apprécieront de retrouver Elsa, Anna, Sven et Kristoff dans ce "spin-off" soigné qui comporte pas moins de 6 chansons. Les autres trouveront cette histoire de reconstruction familiale à travers la recherche d'une tradition de noël à partager "tous ensemble" un poil niaise avec une fin ultra convenue. Et ce même si John Lasseter, directeur artistique de l'animation chez Disney et chez Pixar n'a pas associé "Joyeuses fêtes avec Olaf" avec "Coco" par hasard:

« Quand nous mettons des courts-métrages avant un film, j’aime toujours avoir un court-métrage qui contraste, qui n’a pas le même sujet ou cadre ou environnement, mais d’un autre côté, les deux histoires sont incroyablement émotionnelles et parlent tellement de la famille que cela correspond bien. Les deux célèbrent deux fêtes totalement différentes, donc j’ai pensé que ce serait amusant de les voir ensemble. »

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Dumbo

Publié le par Rosalie210

Ben Sharpsteen (1941)

Dumbo
Dumbo

"Dumbo", le quatrième long-métrage des studios Disney c'est la pureté des émotions du film muet alliée aux expérimentations graphiques surréalistes d'un "Fantasia" ou plus tard d'un "Alice au pays des merveilles".

"Dumbo" décline toutes les figures de l'éléphant dans l'imaginaire humain. Celle du monstre de foire est au cœur de l'histoire du film. "Dumbo" c'est le "vilain petit canard" d'Andersen, le "Freak" de Tod Browning, c'est "Elephant man" de David Lynch avant la lettre, suscitant le mépris, le rejet, les insultes, les moqueries tant chez les humains que chez ses congénères. Les grandes oreilles qui entravent ses mouvements terrestres avant qu'il ne découvre qu'elles lui permettent de voler font penser à "L'Albatros" de Baudelaire. Face à la violence du groupe qui exclue l'être né différent, "Dumbo" est l'innocence même, comme la Gelsomina de la "Strada". Privé de parole (ne peut-il, ne veut-il pas parler?), il est également privé de sa mère qui a été enfermée et mise aux fers pour avoir cherché à la protéger, ultime forme de cruauté qui donne lieu à des scènes poignantes.

Mais si "Dumbo" est profondément triste et mélancolique il est également parcouru de scènes de pure fantaisie. L'expression "voir des éléphants roses" provient d'une incroyable séquence où ayant bu(sans le vouloir) trop de champagne, Dumbo et son ami Timothée sont en proie à des hallucinations proches d'un trip sous acide (lequel ne sera pourtant inventé que deux ans plus tard). Hommage surréaliste à Dali avec lequel Disney travaillera quelques années plus tard sur le court-métrage "Destino", cette séquence complètement dingue est d'une inventivité visuelle... stupéfiante!   

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Les aristochats (The Aristocats)

Publié le par Rosalie210

Wolfgang Reitherman (1971)

Les aristochats (The Aristocats)

"Les Aristochats" est un paradoxe dans l'histoire des productions Disney.

D'une part c'est incontestablement un film charmant grâce à trois éléments déterminants:

- Les personnages sont drôles, attachants et gracieux. La famille de Duchesse incarne l'upperclass à la perfection: pedigree impeccables et références culturelles de haute volée (Eva Gabor, Maria Callas, Hector Berlioz, Toulouse-Lautrec). Chez Disney qui préférait les chiens, voir des chats dans les rôles principaux est une nouveauté agréable. Le duo cartoonesque de chiens aux prises avec le majordome fait également partie des meilleurs moments du film ainsi que le duo d'oies anglaises.

- La musique jazzy imprègne le film de son ambiance avec quelques passages mémorables dont le célèbre tube "Tout le monde veut devenir un cat".

- Enfin plusieurs décennies avant "Ratatouille", le film bénéficie d'une atmosphère parisienne rétro où rien ne manque, pas même la voix de Maurice Chevalier, sorti de sa retraite pour l'occasion.

Néanmoins, même si la production du film fut approuvée par Walt Disney avant sa mort, il préfigure déjà le déclin du studio et sa traversée du désert des années 1970 et 1980. Wolfgang Reitherman qui prit le leadership des studios après la mort de Walt Disney était loin d'avoir les mêmes ambitions créatives que son prédécesseur. Il préférait s'appuyer sur des recettes qui marchaient et qu'il réutilisait ad nauseam. Il n'est pas difficile de constater que la trame des "Aristochats" ressemble beaucoup à celle de "La Belle et le Clochard" et des "101 Dalmatiens", tout comme O'Malley est une copie de Baloo et préfigure Petit-Jean car ils sont tous inspirés par le même acteur. Ce manque d'innovation touche aussi l'aspect technique. On remarque par exemple l'abandon de la caméra multiplane et donc l'absence de profondeur de champ dans le film. Enfin, le scénario des "Aristochats" est non seulement une réédition d'œuvres passées mais il est bien trop léger et manque d'unité. On a plus une succession de scènes mal reliées entre elles qu'un véritable film.

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Bambi

Publié le par Rosalie210

David H. Hand (1942)

Bambi

"Bambi", cinquième long-métrage de Walt Disney est un film animalier touché par la grâce, une œuvre d'art au service d'un récit épuré, d'une grande puissance symbolique (voire religieuse). Walt Disney veut toucher du doigt la perfection et s'en donne les moyens. Alors que le projet est initié en 1937 et doit sortir juste après "Blanche-Neige et les sept nains", le film abouti ne sortira qu'en 1942 ce qui en fait l'une des plus longues gestations d'un film Disney.

A une époque où le dessin animé est largement associé au cartoon, Disney fait le choix d'introduire un maximum de réalisme dans les graphismes des animaux (grâce aux études anatomiques) comme dans les décors (grâce à la profondeur de champ permise par l'usage d'une caméra multiplane). Il choisit également de raconter un récit d'essence tragique, même s'il est entrecoupé d'intermèdes légers (portés par le personnage de Panpan). Disney est en cela un précurseur de nombre d'œuvres d'animation plus contemporaines comme "Le tombeau des lucioles" lui aussi naturaliste et tragique.

Paradoxalement, le réalisme est au service d'un récit initiatique à forte teneur symbolique. La vie y est sacralisée (la naissance de Bambi puis de ses enfants est filmée comme une nativité) mais son cycle immuable est menacé à tout moment par la pulsion de mort d'un être humain irresponsable et prédateur. Un thème ô combien d'actualité quand on voit avec quel acharnement celui-ci continue de scier la branche sur laquelle il est assis (jusqu'à la rupture fatale?).

Sur le plan esthétique, le film est une splendeur. Comme "Fantasia", c'est un opéra, un spectacle total où l'image et la musique fusionnent de manière particulièrement harmonieuse pour porter l'émotion à son point d'incandescence. "Bambi" est une succession d'estampes et d'ombres chinoises, un défilé de tableaux impressionnistes. Lors de séquences marquées par la colère où la peur, la couleur prend le pas sur la forme et la nuance et les cerfs ne sont plus que des taches multicolores, sombres ou rougeoyantes. Ajoutons à cela le travail effectué sur les variations de lumière selon les heures du jour et selon les saisons. La musique épouse parfaitement les émotions exprimées dans les images. Elle est douce quand Bambi s'amuse et découvre, majestueuse quand le père s'annonce et s'impose, angoissante quand l'homme rôde, prêt à tirer à tout moment, crépitante lorsque le feu menace et détruit. Elle remplace les dialogues, réduits au minimum.

"Bambi" a la force et la simplicité des évidences. Œuvre sensible, délicate, perfectionniste, épurée, pudique, elle mérite d'être regardée pour ce qu'elle est: un chef d'oeuvre.

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Destino

Publié le par Rosalie210

Dominique Monféry, John Hench (2003)

Destino

Curieux destin que celui de "Destino", ce court-métrage surréaliste et muet, véritable OVNI réalisé conjointement par Salvador Dali et Walt Disney qui connut une gestation de plus d'un demi-siècle.

En 1945, les deux artistes se rencontrèrent lors d'un dîner à Hollywood. Dali travaillait alors sur les séquences oniriques de "La maison du docteur Edwards" d'Hitchcock. Ils s'étaient déjà brièvement rencontrés dans les années 30. Dali considérait Disney comme l'un des trois plus grands surréalistes américains (avec les Marx Brothers et Cecil B.DeMille). Les deux hommes décidèrent de faire un dessin animé ensemble. Disney a un projet qui séduit Dali: celui du destin tragique de Chronos, dieu grec du temps, désespérément amoureux d’une mortelle, le tout sur l'air de la chanson mexicaine d'Armando Dominguez intitulée "Destino". Dali se rendit tous les matins pendant 8 mois aux studios de la compagnie. Il produisit une petite centaine de croquis, puis parvint à réaliser dix-huit secondes de film animé. Mais, faute de budget dans le contexte difficile de l'après-guerre, Walt Disney finit par lâcher l'artiste et le projet (il se murmure également qu'il était mécontent de la tournure du projet, plus dalien que disneyen).
 
C'est Roy Disney, neveu de Walt, alors à la tête de la société, qui ressortit les archives de Dali du coffre du studio en 1999 et décida de relancer le film. Entre temps, l'histoire de leur collaboration était devenue légendaire, bien au delà des seuls fans d'animation. Une équipe de 25 personnes œuvra alors, dans le studio d'animation français de Disney à Montreuil, sous la houlette du réalisateur Dominique Monféry et l'indispensable supervision de John Hench qui avait assisté Dali en 1946 et était toujours en vie. En 2003, « Destino », d'une durée de six minutes, fut enfin achevé. Après avoir parcouru festivals et expositions, il est visible depuis 2010 sur internet.

"Destino", beau et harmonieux, fait penser à l'enfant d'un couple dans lequel on recherche la ressemblance avec les géniteurs. La parenté avec l'œuvre de Dali saute aux yeux. On croise toutes les obsessions graphiques du peintre : croissants de lune montés sur échasses, montres molles, sculptures aux têtes coupées, coquillages géants, globes oculaires pourvus de bras, paysages désertiques etc. Par conséquent, la parenté avec l'œuvre de Disney y est beaucoup plus discrète. Elle existe néanmoins à travers la figure de la princesse qui lorsqu'elle s'envole fait penser à la fée Clochette dans Peter Pan alors que son avatar abstrait se rapproche de certaines séquences de Fantasia.

"Destino" est une œuvre précieuse qui illustre la rencontre de deux grands esprits. Preuve que le dialogue des différences enrichit, j'aime particulièrement le point de vue de chacun sur l'intrigue du film: « Un spectacle magique du problème de la vie dans ce labyrinthe qu’est le temps » ou « l’histoire simple d’une jeune fille à la recherche de l’amour vrai »: deux visions, deux vérités illustrant ce petit bijou de film.

 

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