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Articles avec #sandrich (mark) tag

En suivant la flotte (Follow the Fleet)

Publié le par Rosalie210

Mark Sandrich (1936)

En suivant la flotte (Follow the Fleet)

Aucun des films tournés par Fred ASTAIRE et Ginger ROGERS pour la RKO n'est véritablement bon en soi, pas même leur plus célèbre, "Top Hat" (1935). La différence entre eux provient surtout de la qualité et de la quantité de leurs numéros dansés et/ou chantés. Ces deux virtuoses parfaitement assortis aussi inventifs que perfectionnistes n'auraient pas pu nous proposer des numéros d'anthologie sans des compositeurs de premier choix (dans "En suivant la flotte", le successeur de "Top Hat" c'est Irving BERLIN qui les a créés) et sans les chorégraphies de Hermes PAN. Quant à Mark SANDRICH qui a réalisé cinq de leurs films (dont "Top Hat" et "En suivant la flotte"), on peut lui reconnaître d'avoir su les mettre en valeur. Le reste est oubliable et aurait été oublié depuis longtemps sans leur présence. C'est d'ailleurs en partie ce qui explique le fait que "En suivant la flotte" soit considéré comme moins réussi que leurs films les plus célèbres. Le duo n'était pas prévu et s'est inséré dans une intrigue dont les héros étaient à l'origine Randolph SCOTT (qui devient le meilleur ami de Astaire) et Harriet HILLIARD (qui devient la soeur de Rogers). De ce fait, leur présence est écourtée, de même que leurs prestations. Du moins ensemble. Car Ginger ROGERS a droit en revanche à 19 minutes de numéros chantés ou dansés, le record de sa filmographie dont un solo de claquettes en short qui met en valeur son jeu de jambes. Cela va de pair avec une histoire où les sexes sont séparés (par la Navy notamment) et où chacun mène sa barque de son côté. Par conséquent l'intérêt pour le film, qui semble bien longuet, s'en ressent en dépit d'un beau numéro final ("Let's Face the Music and Dance") qui est aussi une performance insoupçonnable (la robe de Rogers pesait plus de 12 kilos et dans la prise finalement retenue, elle gifle involontairement Astaire avec sa manche).

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La Joyeuse Divorcée (The Gay Divorcee)

Publié le par Rosalie210

Mark Sandrich (1934)

La Joyeuse Divorcée (The Gay Divorcee)

Plus je vois les films que la RKO a tourné à la chaîne avec le duo Fred Astaire-Ginger Rogers, plus je fais le parallèle avec ceux que la MGM a tourné avec les Marx Brothers dans la deuxième moitié des années 30 (donc durant la même période). Autrement dit, une recette, toujours la même servant d'écrin à un duo ou à un trio de talents exceptionnels sans lesquels ces films, professionnels mais dénués de toute personnalité seraient tombés dans l'oubli. Le début de "La Joyeuse Divorcée", leur deuxième film, est pourtant prometteur avec un Fred Astaire plus sobre dans son jeu qu'à l'ordinaire (ouf!) et une rencontre avec Mimi-Rogers sur un mode "coquin" qui fait penser à l'une des scènes les plus célèbres de "L'impossible M. Bébé", celle dans laquelle la jupe de l'héroïne se déchire à l'arrière avec tout le sous-entendu érotique que cela sous-entend. Hélas, très vite, l'intrigue (du bon gros vaudeville qui tache) patine, servant de prétexte à des numéros élégants mais convenus tout comme le jeu des rigolos de service de la maison RKO, Edward Everett Horton et Eric  Blore (excellents certes mais qui pourraient être tellement mieux employés avec un scénario digne de ce nom). Il faut patienter 50 minutes avant de voir le couple magique enfin s'élancer sur la piste (et en plus sur un titre de Cole Porter, "Night and Day"!) Leurs numéros sont trop rares (et trop courts!) mais chacun d'entre eux suffit à écrire une page du 7eme art comme celui du final dans lequel ils dansent sur les meubles le plus naturellement du monde comme s'ils étaient en apesanteur. Et Ginger Rogers affirme là encore un sacré tempérament de comédienne qui sera plus tard mis en valeur en dehors de ses talents de danseuse entre autres par Billy Wilder et Howard Hawks. 

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L'Entreprenant Mr. Petrov (Shall We Dance)

Publié le par Rosalie210

Mark Sandrich (1937)

L'Entreprenant Mr. Petrov (Shall We Dance)

Je n'ai pas besoin de me casser la tête pour écrire un avis sur "L'Entreprenant Mr.Petrov" étant donné que je peux copier-coller celle que j'ai écrite pour "Top Hat" du même réalisateur. Entre le scénario anémique fondé sur un seul quiproquo de vaudeville dont la résolution est une question de vie ou de mort (Petrov et Linda sont-ils mariés? Oui mais non mais oui en fait sauf que non etc.), une mise en scène plate comme une limande et un Fred Astaire dont le cabotinage grotesque me tape personnellement sur les nerfs, on comprend que sans les numéros musicaux et dansés, il y a longtemps que cette comédie musicale serait tombée dans l'oubli. Bon, on peut aussi mentionner les faire-valoir comiques que sont Eric Blore et Edward Everett Horton (sorti tout droit de chez Lubitsch) qui font bien leur job mais ne sont pas inoubliables non plus. En revanche, dès qu'il s'agit de chanter et de danser, on change de dimension. Chaque numéro est brillant qu'il soit accompli en solo (Fred Astaire et les jazzmen dans la salle des machines du paquebot) ou en duo (le numéro Astaire-Rogers en patins à roulettes est époustouflant et la chanson qui l'accompagne l'est tout autant). Les véritables auteurs de ces comédies musicales de la RKO aux réalisateurs interchangeables et aux décors et techniciens immuables ce sont les compositeurs (cités, c'est un signe qui ne trompe pas à la place du réalisateur) et les chorégraphes ainsi que le couple vedette. Dans "Shall We Dance", il s'agit de George Gershwin pour la musique et comme dans "Top Hat" de Hermes Pan pour les chorégraphies. Quant au duo Astaire-Rogers, merveilleux danseurs à l'alchimie parfaite entrés dans la légende du cinéma, il s'avère que dès cette époque, Ginger affirme de grandes qualités de comédienne qui font cruellement défaut à son partenaire pourtant bien plus expérimenté qu'elle (qui fera heureusement des progrès par la suite).

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Le Danseur du dessus (Top Hat)

Publié le par Rosalie210

Mark Sandrich (1935)

Le Danseur du dessus (Top Hat)

Un duo de danseurs inoubliables dans un film parfaitement oubliable, voilà ce qu'est "Top Hat". Cette comédie musicale cumule les défauts d'un genre qui en est encore à ses balbutiements dans les années 30: une intrigue de vaudeville sans intérêt, des décors kitsch à souhait se réduisant pour l'essentiel à de vastes chambres de palace et aux gondoles à Venise, des costumes pas toujours de bon goût (celui de Ginger ROGERS sur "Cheek to Cheek" est carrément mastoc), un jeu cabotin qui sonne faux (la palme à Fred ASTAIRE qui arbore un masque "happy face" digne de Sacha Distel chez les Carpentier), et enfin une caméra statique qui accentue l'aspect théâtral du film.

"Top Hat" ne vaudrait donc pas un clou sans les numéros chantés et dansés de Fred ASTAIRE et de Ginger ROGERS sur la musique d'Irving BERLIN et les chorégraphies de Hermes PAN. Dès que Fred ASTAIRE se met à chanter et à claquer des pieds, il devient plus léger que l'air. Ginger ROGERS l'accompagne magnifiquement. La grâce aérienne de leurs cinq prestations est magique. "Cheek to Cheek" est par ailleurs l'une des chansons les plus célèbres de l'histoire de la comédie musicale et à raison. Elle vous embarque au paradis et vous fait oublier les soucis comme le démontre Woody ALLEN dans la séquence finale de "La Rose pourpre du Caire (1985)". Le peuple américain dans le contexte économique et social sinistré de la crise des années 30 avait en effet besoin de l'évasion qu'offrait l'industrie hollywoodienne et fréquentait les salles au moins une fois par semaine.

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