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Articles avec #oz (frank) tag

Quoi de neuf, Bob? (What About Bob ?)

Publié le par Rosalie210

Frank Oz (1991)

Quoi de neuf, Bob? (What About Bob ?)

Si vous vous considérez comme "normal" alors peut-être considèrerez-vous ce film comme un navet pas drôle. Vous trouverez Bob (Bill MURRAY) insupportable et vous plaindrez sincèrement son médecin Léo Marvin (Richard DREYFUSS) au point de partager les pulsions meurtrières qui l'envahissent à la fin du film ^^^^. En revanche si vous vous considérez comme un peu dingue (juste un peu hein, pas trop quand même ^^^) et que vous adorez Bill MURRAY il faut voir ce film de toute urgence car il a toutes les chances de vous plaire. En effet au-delà de sa mécanique comique reposant sur deux personnages que tout oppose et dont l'un colle aux basques de l'autre (à la manière des films de Francis Veber), "Quoi de neuf, Bob?" est une satire réjouissante du milieu des grands pontes de la psychiatrie et une étude de caractère au final assez subtile.

Léo Marvin est un représentant parfait de la variante intellectuelle du mâle alpha. Il est égocentrique, imbu de lui-même, incapable d'empathie (ce qui est le comble pour un psy) obsédé par son image et sa réussite. Bob, ce patient encombrant qui s'invite chez lui ne détruit pas sa vie contrairement à ce que j'ai lu ici et là. Il détruit l'image parfaite qu'il a voulu donner de sa vie symbolisée par sa maison de vacances qui finit par exploser. Il révèle par exemple le manque de proximité de Léo avec ses enfants alors que la simplicité et le caractère enfantin de Bob en fait un partenaire de jeux mais aussi un confident idéal. Léo ne supporte pas en effet les failles de ses enfants car elles le renvoient aux siennes qu'il ne veut pas voir. Bob s'attire la sympathie et la complicité de tous et finit par voler la vedette à Léo. Le masque de ce dernier se fissure alors et révèle une agressivité et une violence autrement plus inquiétantes que les phobies de Bob. On peut même dire que ce dernier représente "l'ombre" de Léo que celui-ci a refoulé et c'est ce rejet qui a fait de lui un control freak à côté duquel Bob apparaît comme sain d'esprit. Un renversement de situation des plus réjouissants. Et même si jamais Léo n'acceptera Bob comme son égal (ce que celui-ci devient pourtant à la fin du film) et continuera à le combattre avec acharnement, sa famille elle l'a définitivement adopté, montrant ainsi qu'elle a échappé à son contrôle.

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Joyeuses funérailles (Death at a Funeral)

Publié le par Rosalie210

Frank Oz (2007)

Joyeuses funérailles (Death at a Funeral)

L'oxymore du titre n'est en rien exagéré: elles sont effectivement très joyeuses ces funérailles et même complètement déjantées. Pourtant la famille qui enterre le patriarche n'a rien d'exubérant, au contraire, elle est plutôt bourgeoise collet monté. C'est d'ailleurs en partie pour ça que le résultat est aussi drôle. Car il y a deux autres ingrédients indispensables à la réussite du film. D'une part un humour noir politiquement incorrect typiquement british qui en fait voir de toutes les couleurs au cadavre (confondu avec un autre, jeté hors du cercueil, forcé de cohabiter dans une position scabreuse avec le cadavre du placard que les enfants aimeraient enterrer six pieds sous terre) ainsi qu'à sa famille. De l'autre un rythme enlevé qui ne faiblit jamais, les gags étant conçus comme des bombes à fragmentation. Un petit flacon de valium contenant des pilules hallucinogènes va faire des ravages sur le pauvre Simon (Alan TUDYK) qui en a ingéré une par erreur. Un dragueur lourdaud (Ewen BREMNER) en profite pour harceler Martha (Daisy DONOVAN), la petite amie de Simon, du moins jusqu'à ce qu'elle annonce sa grossesse (ce qui en dit long sur son niveau de maturité). Un étrange nain (Peter DINKLAGE) qui s'est invité aux funérailles fixe ironiquement du regard le fils aîné de la famille, Daniel (Matthew MacFADYEN) avec l'air de celui qui a des révélations retentissantes à faire. Et puis il y a le vieil oncle acâriatre (Peter VAUGHAN) qui est un témoin bien gênant du linge sale lavé en famille. Et pendant que les hommes régressent (parfois jusqu'au stade anal), leurs femmes continuent tant bien que mal à tenir la boutique. 

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La petite boutique des horreurs (Little Shop of Horrors)

Publié le par Rosalie210

Frank Oz (1986)

La petite boutique des horreurs (Little Shop of Horrors)

"La petite boutique des horreurs" de Frank OZ est un remake eighties du film éponyme des années 60 de Roger CORMAN. Il faut dire qu'à l'époque la paranoïa liée à la guerre froide battait son plein et que les invasions d'extra-terrestres hostiles (ici sous forme de plantes) étaient nombreuses. Bien que le film de Frank OZ soit résolument kitsch et rétro (les robes et les rêves d'Audrey sont typiquement ceux de la ménagère américaine des années 60 accro à l'american way of life), il ajoute plusieurs nouveautés.

Tout d'abord, il s'inspire directement de la comédie musicale adaptée du film de Roger CORMAN. Composée par Alan MENKEN et écrite par Howard ASHMAN, la première fut jouée en 1982 dans une petite salle avant que, succès aidant elle ne déménage pour une salle plus prestigieuse où elle fut jouée pendant cinq ans. Il est d'ailleurs très dommageable que les paroles des chansons sur le DVD français ne soient pas traduites car elles participent directement à l'action.

Ensuite, il fait intervenir dans les rôles secondaires toute une brochette d'acteurs comiques, la plupart issus du Saturday night live des années 80 : Christopher GUEST, John CANDY, Bill MURRAY et James BELUSHI (frère du regretté John BELUSHI des BLUES BROTHERS). La scène la plus drôle du film est celle où Bill MURRAY (qui reprend le rôle du patient masochiste tenu dans le film de Roger CORMAN par Jack NICHOLSON) se rend chez un dentiste sadique (joué par Steve MARTIN qui lui aussi a fait ses classes au Saturday night live) dans l'espoir de se faire charcuter. Mais l'attirail pourtant impressionnant d'appareils de torture exhibé par ce dernier ne réussit qu'à lui soutirer des soupirs d'extase!

Enfin ce film préfigure en un certain sens les comédies d'adolescents/adultes obsédés par la perte de leur pucelage tout en étant plus digeste qu'une "American Pie" (1999). La métaphore de la plante à laquelle le héros (joué par l'impayable Rick MORANIS vu notamment dans "S.O.S. fantômes" (1984) aux côtés de Bill MURRAY) se pique le doigt et qui porte le prénom de la fille qu'il convoite est assez limpide, depuis au moins "La Belle au bois dormant" (mais j'aime bien aussi le poème "Ronce au tronc gris" de Federico Garcia Lorca). 

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