Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Articles avec #murnau (friedrich wilhelm) tag

Faust, une légende allemande (Faust - Eine deutsche Volkssage)

Publié le par Rosalie210

Friedrich Wilhelm Murnau (1926)

Faust, une légende allemande (Faust - Eine deutsche Volkssage)

Tout est question de dualité dans ce film, l'un des plus célèbres de Murnau: bien et mal, archange et diable, salut et damnation, ciel et terre, bouffonnerie et terreur, amour sacré et amour profane, jeune et vieux, sainte et catin, ingénuité et cupidité, plaisirs et souffrances. Chacun des personnages principaux est double et que ce soit dans la première partie mystique ou dans la deuxième plus romantique, chaque action possède son miroir inversé ou déformé.

Par conséquent, l'expressionnisme par son jeu d'ombres et de lumières est une traduction parfaitement adéquate de cette dualité à l'œuvre dans tout le film. La lumière sculpte les images d'un film composé de tableaux vivants extraordinairement expressifs que ce soit dans les scènes de groupe ou dans les portraits. Murnau avait une formation en histoire de l'art et son film est pétri d'influences picturales telles que Rembrandt, Vermeer, Georges de la Tour ou encore Jérôme Bosch. Les effets de clair-obscur et de brumes, remarquables, servent un récit imprégné de surnaturel. Et de spiritualité.

"Faust" a beau être l'adaptation de la célèbre pièce de Goethe elle-même tirée d'un conte populaire germanique, il s'agit d'un film dans lequel Murnau injecte sa propre personnalité. Le calvaire de Marguerite clouée au pilori, rejetée de partout, accusée d'infanticide et brûlée sur le bûcher symbolise le sort de ceux qui aiment hors du carcan imposé par la société. Filmée tout au long de son martyre comme une madone, Marguerite connaît finalement l'assomption par l'amour et son sacrifice permet aussi le rachat de celui qu'elle aime. Néanmoins ni elle, ni Faust, ni leur enfant n'ont de place sur terre et restent à la porte de l'église alors que le ciel ouvre les bras à l'amour, sans limites ni jugement.

Voir les commentaires

Le Fantôme (Phantom)

Publié le par Rosalie210

Friedrich Wilhelm Murnau (1922)

Le Fantôme (Phantom)

Mais quel est ce fantôme ou plutôt cette chimère après laquelle court Lorenz Lubota (Alfred Abel qui a 25 ans de trop pour le rôle)? Cet homme rêveur menant une vie de modeste employé municipal va littéralement perdre la tête pour une femme de la bourgeoisie qui l'a renversé avec sa calèche. Hanté par le visage de cette femme et bercé d'illusions sur ses talents de poète, il va connaître une descente aux enfers suggérée par des images de plus en plus hallucinées: des façades qui se tordent vers lui, la table à laquelle il se trouve qui s'enfonce etc. Le film n'est pas fantastique à proprement parler mais il est marqué par l'expressionnisme.

Même si "Phantom" n'est pas aussi abouti que "L'Aurore", on retrouve beaucoup d'aspects communs aux deux films: l'interaction du rêve et de la réalité, la figure circulaire, la dualité entre la femme vertueuse et la femme débauchée (sauf qu'à l'inverse de "l'Aurore", la vertu est brune et la débauchée blonde, cette dernière étant même dédoublée), la vampirisation menant un "honnête" homme au bord de la folie et du meurtre et la rédemption au bout du chemin (pas d'aurore ici mais des arbres en fleur et l'épouse dévouée jouée par Lil Dagover qui troque sa robe noire pour une robe blanche).

"Phantom" est relativement peu connu dans la filmographie de Murnau parce qu'on l'a longtemps cru perdu. Il a été retrouvé au début des années 2000 et restauré. En France il est sorti en DVD en 2010.

Voir les commentaires

Nosferatu le vampire (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens)

Publié le par Rosalie210

Friedrich Wilhelm Murnau (1922)

Nosferatu le vampire (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens)

Toute vie commence dans le sang qui accompagne la naissance et lorsque la mort est violente, elle se termine aussi dans le sang. Le sang symbolise à la fois la vie et la mort, le bien et le mal, la pureté et la souillure, le sacrement et le crime, il réunit dans une union étrange tous les contraires. Le sang est comme la couleur rouge, ambivalent : rouge clair, il est la vie, la force, le jour, l’action, la libération, rouge sombre, il prend le visage de la mort, du mystère, de la nuit, de la passion et de l’oppression.

Le plus puissant des mythes lié au sang est celui du vampire. Son origine remonte à la nuit des temps mais ses caractéristiques modernes ont été fixées par le livre de Bram Stoker, "Dracula" paru en 1897. Celui-ci ajoute en effet à toutes les ambivalences liées au sang celle de l'espèce, thème alors central dans la (pseudo)science du XIX°. Dracula est en effet mi-bête assoiffée de globules rouges, mi-aristocrate au "sang bleu". Et le film de Murnau, jalon essentiel de l'histoire du cinéma en est l'une des illustrations les plus fidèles même si pour une question de droits les noms et les lieux ont été changés. Quoique dans la version française en noir et blanc, les noms et lieux d'origine ont été depuis rétablis (sauf que l'épouse de Jonathan s'appelle Nina et non Mina).

La version de Murnau de 1922 n'est pas la première de l'histoire du cinéma mais c'est la plus ancienne qui a été conservée. Elle a tellement marqué les esprits que "Nosferatu" est devenu aussi célèbre que "Dracula" et a eu droit à un remake spécifique par Werner Herzog en 1979. Ce mot désigne en ancien slave "celui qui apporte la peste" (le terme de vampire serait lui apparu au XVIII° en Serbie et signifie chauve-souris, d'où l'équivalence fréquente avec cet animal). Car le vampire de par son pouvoir de contamination est celui qui propage la maladie, surtout lorsque celle-ci empoisonnait le sang (la peste bubonique débouchait sur une septicémie dans la plupart des cas). C'est ce qui conduira à la réactivation du mythe au temps du sida avec le "Dracula" de Francis Ford Coppola, très proche de Stoker et de Murnau. Et ce d'autant mieux que le vampire symbolise aussi bien la mort que le désir sexuel, la morsure étant un déplacement de l'acte sexuel lorsque celui-ci ne peut être montré directement. Chez Murnau qui était homosexuel, ce thème est sous-jacent mais bien présent étant donné que son vampire se repaît surtout de sang frais masculin (notamment celui des marins).

En distordant la réalité par un jeu d'ombres et de lumière, des accélérations et des ralentis quasi hypnotiques, des images positives et négatives, des filtres jaunes et bleus (dans la version allemande), Murnau nous immerge dans ce festival d'ambivalences. Son film appartient au courant expressionniste et exprime le surnaturel mais il a aussi quelque chose de naturaliste. Il est claustrophobique lorsqu'il nous enferme dans le manoir du comte ou sur le bateau (convoyeur bien connu de la peste). Et en même temps, il s'ouvre sur des horizons plus large et même dans une dimension cosmique. Les règnes animaux et végétaux ressentent l'approche du mal et le reproduisent. Le comte symbolise les ténèbres mais il est tué par la lumière symbolisée par Nina-Ellen, l'épouse de Jonathan-Hutter qui se sacrifie pour établir l'équilibre du monde menacé par les forces obscures. Murnau comme le reste de la société allemande a été traumatisé par l'hémorragie de sang jeune et vigoureux provoquée par la première guerre mondiale alors qu'une nouvelle peste se profilait, le parti nazi ayant été fondé en 1920 soit deux ans avant la sortie du film.

Voir les commentaires

Tartuffe (Herr Tartüff)

Publié le par Rosalie210

Friedrich Wilhelm Murnau (1926)

Tartuffe (Herr Tartüff)

"Tartuffe", 454 ans et pas une ride. Mieux encore, il rajeunit à l'heure actuelle, porté par un contexte politico-religieux qui le rend plus que jamais pertinent. Derrière la figure du faux dévot, seule possibilité de passer les fourches caudines de la censure à l'époque du Grand Siècle, ce sont tous les fondamentalismes, toutes les intolérances que Molière dénonce. C'est pour cela que l'œuvre est si plastique, s'adaptant aussi bien au catholicisme d'hier qu'à l'islamisme d'aujourd'hui (la version algérienne de 1995 d'Ariane Mmouchkine le prouve) et plus généralement à toutes les religions et courants de pensée intégristes. Murnau et son scénariste Carl Mayer ont parfaitement compris cette extraordinaire universalité et intemporalité de la pièce. Le film utilise un dispositif alors encore très rare, celui de la mise en abyme. Mayer a encadré en effet la pièce d'un prologue et d'un épilogue se déroulant à son époque (les années 20). Quant à Murnau, il utilise des références picturales et architecturales du XVIII° et XIX° siècle (Chardin, le palais de Frédéric II de Prusse surnommé le « Sanssouci », Jean-Léon Gérôme) alors que la pièce se déroule au XVII° c'est à dire à l'époque de sa création.

Murnau avait des raisons très personnelles de remanier le scénario que Mayer avait écrit pour "Tartuffe", une pièce qui au début des années 20 venait juste alors d'être découverte en Allemagne. Et ce même si à l'origine il s'agissait d'une commande qui lui a été imposée par la Ufa (nom du studio allemand de l'époque). En tant qu'homosexuel, il ne pouvait qu'être sensible à une pièce qui dénonçait l'oppression exercée sur tous ceux qui s'écartaient de la norme rigoriste fixée par l'église en matière de morale sexuelle. De fait, il a accentué cet aspect qui est devenu le thème central du film. Si celui-ci n'est pas fidèle au texte de la pièce, il l'est certainement à l'esprit. Tellement fidèle d'ailleurs que la version américaine du film (hélas la mieux conservée et donc celle qui nous est montrée aujourd'hui) est amputée de 35 minutes jugées offensantes pour la religion « Un dévot dégénéré qui veut coucher avec la femme de son hôte. Un sujet de choix dans les pays catholiques » titrait alors le journal Variety. C'est dire si cette œuvre dérangeait.

Murnau a ainsi réalisé une sorte d'épure de la pièce originelle. Mayer n'avait gardé que les quatre personnages principaux (Orgon, Elmire, Tartuffe et Dorine.) Le personnage de Dorine est cependant minoré, car ce qui intéresse Murnau, c'est l'étude du comportement des trois autres face à la sexualité réprimée entre hypocrisie et frustration. Le dualisme entre la religion et la chair est symbolisé par un décor à deux étages. Celui du haut représente la perfection divine à laquelle Orgon aspire et que Tartuffe feint d'avoir atteint puisqu'il est qualifié de saint. Celui du bas représente la descente dans les bas instincts et agit donc comme un révélateur de la personnalité profonde de chacun. Sous l'emprise de Tartuffe que l'on peut comparer à un gourou, le désir sexuel d'Orgon se détourne de sa femme pour se reporter sur Tartuffe. Dans une scène censurée par la version US et rajoutée par Murnau, on voit Tartuffe exploiter le sentiment de culpabilité d'Orgon pour lui soutirer toute sa fortune, ce dernier, dominé et sous emprise consentant à tout pour son pseudo-ami « O mon frère ! C'est maintenant que je sais ce que tu es pour moi. ». Elmire, délaissée par son mari est décidée à lui prouver l'hypocrisie de Tartuffe en le séduisant. Ce qui donne lieu à des scènes assez troubles où elle s'offre à Tartuffe de manière plutôt frontale (elle se jette sur lui, se penche, relève sa robe...) sous les yeux de son mari. Tartuffe enfin, interprété de façon extraordinaire par Emil Jannings incarne la lubricité dans toute sa splendeur sous son vernis d'austérité. De façon très parlante pour notre époque contemporaine, Murnau le filme en train de manger comme un porc puis adopte son point de vue fixé sur la poitrine d'Elmire avant de montrer ses yeux porcins se rincer l'oeil devant ses jambes. Et comme tout bon harceleur qui se respecte, le regard est suivi d'un geste éloquent lorsqu'il pose son missel entre ses deux seins (sur des affiches, il les agrippe!)

Voir les commentaires

Tabou (Tabu, A Story of The South Seas)

Publié le par Rosalie210

Friedrich Wilhelm Murnau (1931)

Tabou (Tabu, A Story of The South Seas)

La perfection de Tabou réside dans ses prodiges d'équilibre (une caractéristique de Murnau) à mi-chemin de la fiction et du documentaire, de l'esthétisme allemand et de la culture polynésienne, de la tragédie grecque et du tableau épicurien renoirien, de Gauguin et de Matisse, du sombre et du solaire, du paradis sur terre et des ravages de la colonisation. Le résultat est fascinant, envoûtant à l'image d'une scène de danse indigène qui met le spectateur en état de transe. Comme dans le Dernier des hommes, aucun intertitre ne vient polluer le flux d'images (magnifiques), tout semble couler de source.

Tabou qui semble au premier abord très rousseauiste contient une évidente critique de la civilisation corruptrice un peu comme dans l'Aurore. Dès que les deux jeunes gens rencontrent les colons français et les commerçants chinois, on devine qu'ils sont perdus. Mais comme l'Aurore, Tabou est en réalité bien plus nuancé et subtil. Il montre de façon très avant-gardiste la naissance d'une société multiculturelle (magnifique scène de bal où Murnau filme les pieds des danseurs dont certains sont nus et d'autres revêtus de chaussures de prix.) D'autre part il critique également le poids des traditions indigènes qui broient le libre-arbitre. On peut d'ailleurs voir dans la décision du vieux chef de tribu de faire de cette jeune fille une vestale privée de l'homme qu'elle aime une sorte d'inceste comme le montre une cérémonie qui ressemble à un mariage forcé.

Voir les commentaires

La Bru (City Girl)

Publié le par Rosalie210

Friedrich Wilhelm Murnau (1930)

La Bru (City Girl)

Egalement connu sous le titre de "L'intruse" ou "La fille de Chicago" ou encore "City Girl", La Bru est le troisième film américain de Murnau après l'Aurore et Four Devils (aujourd'hui perdu). Si l'Aurore était encore très expressionniste dans son esthétique, La Bru est beaucoup plus naturaliste. Murnau voulait tourner une ode au blé qu'il souhaitait intituler "Notre pain quotidien." On retrouve certes des points communs avec l'Aurore: l'art des éclairages contrastés, la dichotomie ville/campagne, un couple poignant mis à l'épreuve et la tempête au moment du climax émotionnel. Mais certaines scènes à la fois lyriques et quasi documentaires sur l'Amérique profonde annoncent déjà le cinéma de John Ford (Les raisins de la colère en particulier) et celui de Terrence Malick (Les Moissons du ciel semble être une réactualisation du film de Murnau). Une autre scène magnifique où les époux courent dans les champs de blé avec la caméra qui les suit en travelling annonce la Nouvelle Vague. Pourtant la sortie du film fut massacrée, le film lui-même fut défiguré. Il n'était en effet plus en phase avec une époque marquée par l'avènement du parlant. Il fallut attendre les années 60 pour qu'une version correctement restaurée voit le jour.

Voir les commentaires

Le dernier des hommes (Der Letzte Mann)

Publié le par Rosalie210

Friedrich Wihelm Murnau (1924)

Le dernier des hommes (Der Letzte Mann)

Murnau a porté le muet à un tel degré de perfection que le parlant paraît souvent bien fade à côté.
Pourquoi faut-il voir Le dernier des hommes?
- Pour la prouesse d'une narration entièrement visuelle. Murnau se passe d'intertitres hormis deux cartons au début et à la fin. Il prouve que l'image peut se substituer aux mots et devenir un langage à part entière.
- Pour la fluidité de la caméra qui évolue librement dans l'espace et place le spectateur en immersion.
- Pour la reconstruction d'une ville en studio avec de fausses perspectives et de multiples trucages pour un résultat étonnant de vie et de réalisme.
- Pour la performance d'Emil Jannings. Grand acteur expressionniste, il parvient à traduire par les postures de son corps et les expressions de son visage tous les états par lesquels il passe. On est frappé en particulier par le contraste saisissant entre sa droiture lorsqu'il arbore fièrement sa livrée de portier et son dos courbé lorsqu'il doit enfiler piteusement sa tenue de "Monsieur pipi".
-Pour la puissance métaphorique de l'utilisation des décors et des objets. Une porte-tambour qui symbolise la roue du destin, des portes battantes qui ouvrent sur une volée de marches descendantes jusqu'au sous-sol qui symbolisent la déchéance, des toilettes cellules-soupirail, une livrée chromée comme un uniforme de général etc.

Voir les commentaires

L'Aurore (Sunrise: A Song of Two Humans)

Publié le par Rosalie210

Friedrich Wilhelm Murnau (1927)

L'Aurore (Sunrise: A Song of Two Humans)

L'Aurore est un film d'une force expressive rare qui ferait presque regretter la "facilité" de l'avènement du parlant qui a lieu la même année. Chaque geste, chaque posture, chaque regard est puissamment évocateur et suscite une émotion profonde. Et à l'image de leur environnement, les personnages ne cessent de changer, de passer de l'obscurité à la lumière, de la tempête à la sérénité, de la gravité à l'insouciance (et vice versa). On a en effet beaucoup parlé des nombreuses dichotomies sur lesquelles se fonde le film (jour/nuit, soleil/lune, noir/blanc, ville/campagne, brune/blonde, vie/mort, sexe/amour, tragique/burlesque, réalisme/fantastique etc.) mais on a peu insisté sur la réversibilité de ces contraires et surtout sur leurs états intermédiaires c’est à dire un univers où tout n’est que changement, métamorphose et bouleversement. Par exemple le personnage masculin principal, Ansass, passe d’un bout à l’autre du film par 1001 états physiques et mentaux. On peut le voir tour à tour envoûté, possédé, tourmenté, ravagé, accablé, menaçant, suppliant, joyeux, vibrant et tout son corps l’exprime tantôt vulnérable et tendre comme un enfant, tantôt monstre de haine déformé par la colère. Sa femme Indre n’est pas en reste. Icône virginale menacée d’ophélisation, puis petit animal prostré dans une douleur sans fond, elle renaît à la vie en révélant qu’elle possède elle aussi certaines des qualités de la rivale qui a failli faire chavirer son couple. Indre la vierge devient Indre la femme désirante et désirée à l'image de ses cheveux qui à la fin se déploient librement (une métaphore bien connue de la sexualité). Le film est une métaphore de leur voyage intérieur vers leur accomplissement en tant que personne et en tant que couple et en même temps ce parcours a une valeur archétypale. Tout y passe: complicité enfantine (fous rires, bêtises, soirée au Luna Park), badinage, séduction, passion physique, engagement, enlisement dans la routine, tentations, pulsions meurtrières... mais pas dans cet ordre puisque tout est réversible, tout peut recommencer, aussi bien les multiples embûches et épreuves qui se dressent sur leur route que les cîmes de la félicité comme si l’un n’allait pas sans l’autre. Situé entre conte (le cercle) et roman (la digression, l'échappée) le film est au final d’une sagesse toute orientale, encore un dépassement de la dichotomie Europe/Amérique mille fois soulignée. On se croirait parfois chez Miyazaki: Le tramway qui surgit de nulle part au milieu de la forêt pour embarquer ses voyageurs a quelque chose du Chatbus de Mon voisin Totoro ou du train du Voyage de Chihiro…

Voir les commentaires