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Le Talentueux Mr. Ripley (The Talented Mr. Ripley)

Publié le par Rosalie210

Anthony Minghella (1999)

Le Talentueux Mr. Ripley (The Talented Mr. Ripley)

"Le Talentueux Mr Ripley" est la deuxième version du roman "Monsieur Ripley" de Patricia Highsmith après le cultissime "Plein soleil" (1960) de René CLÉMENT qui révéla Alain DELON. Le film de Anthony MINGHELLA n'a pas la même aura mythique que celui de René CLÉMENT qui osait quelque chose qui dans sa première partie flirtait avec "Le Mépris" (1963) de Jean-Luc GODARD (alors que François TRUFFAUT l'avait un peu trop vite catalogué "cinéma de papa", passons): le soleil, la mer, les passions à huis-clos (dans un bateau ou sur une île), un acteur/une actrice transformé en dieu/déesse, un côté épuré, bref quelque chose de l'ordre de la tragédie antique. Evidemment, le film de Anthony MINGHELLA ne se hisse pas à ce niveau. Son film est beaucoup plus conventionnel non dans son sujet mais dans son traitement. En lieu et place des tensions étouffantes sur le bateau, la première partie épouse l'enivrement de Tom Ripley qui goûte à la dolce vita de ses nouveaux amis en Italie. Les humiliations qu'il encaisse de la part de Dickie qui se plaît avec un certain sadisme à souffler le chaud et le froid à son égard se noient dans la tendance qu'ont les acteurs à cabotiner et une succession de scènes "touristiques" mettant en valeur le patrimoine culturel de l'Italie (le jour) et les boîtes de jazz (la nuit). Même une fois le Dickie coulé à pic, cette tendance à survaloriser le cadre au détriment des enjeux dramatiques demeure. Ainsi la place d'Espagne est trop envahissante pour être une bonne scène du petit théâtre de la manipulation mené par un Tom que ses mensonges finissent pourtant par dévorer comme il dévore les hommes qu'il désire. Car s'il y a un point fort à retenir du film de Anthony MINGHELLA, c'est que, époque oblige, il est beaucoup plus explicite que son prédécesseur sur le sous-texte homosexuel du roman. Et il s'appuie sur des acteurs offrant une résonance dans ce type de registre. Matt DAMON fait figure d'agneau en comparaison de Alain DELON mais Gus van SANT a su exploiter par la suite une relation de gémellité trouble entre lui et Casey AFFLECK dans "Gerry" (2002). Même chose en ce qui concerne Jude LAW. Evidemment on pense à "Bienvenue à Gattaca" (1997) où il donnait son identité génétique à un autre. Et quelques années plus tard, il jouera dans le remake de "Le Limier" (2007) dont les ressorts sado masochistes sur fond de lutte des classes et d'attraction sexuelle refoulée ne sont pas sans rappeler ceux du livre de Patricia Highsmith.

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