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Articles avec #linder (max) tag

Les vacances de Max

Publié le par Rosalie210

Max Linder (1914)

Les vacances de Max

C'est l'un des courts-métrages de Max Linder qui a été le plus étudié par Chaplin. Son intention d'origine consistait à pervertir l'ordre bourgeois. Max a omis d'annoncer son mariage à son oncle. Celui-ci l'invite donc à passer avec lui des vacances de célibataire. Que faire dès lors de l'encombrante mariée?

Dans une histoire réaliste et rationnelle, elle resterait seule au foyer conjugal ou bien Max avouerait la vérité à son oncle. Dans le court-métrage, elle décide de suivre son époux et celui-ci décide de la cacher. C'est l'occasion de mettre en scène une belle trouvaille cinématographique: à l'aide d'un trucage (jump-cut), elle se dissimule dans la valise de Max (exactement comme le bestiaire du récent "Animaux fantastiques"). Par la suite, Max doit sans arrêt trouver de nouvelles cachettes pour sa femme (la cheminée, la baignoire), de plus en plus visiblement maltraitée en plus d'être exclue.

Si à l'époque c'était le mariage qui était visé à travers le sort peu enviable de l'épouse, aujourd'hui le court-métrage possède d'évidents relents misogynes qui n'auraient pas existé si c'était Max qui s'était retrouvé brinquebalé dans la valise, couvert de suie, trempé ou à genoux dans la posture du tabouret humain.

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Max pédicure

Publié le par Rosalie210

Max Linder (1914)

Max pédicure

Une fois de plus dans ce court-métrage, Max Linder filme les rites et les coutumes de la bourgeoisie de la Belle-Epoque qui se caractérise par son oisiveté.

L'introduction est la meilleure partie du film. On y voit une jeune femme promenant son petit chien tout en étant plongée dans la lecture. Deux gamins farceurs en profitent pour détacher l'animal lequel est récupéré par Max qui en profite pour commencer à flirter avec la jeune femme. En revanche la suite qui voit Max prendre la place du pédicure pour tromper le père de la jeune fille revenu à l'improviste de sa partie de billard est plus que poussive. Les gags autour du pied de la jeune fille et de celui du père sont laborieux. Tout au plus remarque-t-on la position d'infériorité du pédicure qui fait penser à celle du cireur de chaussures. Enfin la fin est bâclée. C'est donc un court-métrage un ton en dessous de ceux que l'on peut visionner dans le coffret des éditions Montparnasse (une sélection de 10 films réalisés entre 1910 et 1915 pour la maison Pathé).

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Max et sa belle-mère

Publié le par Rosalie210

Max Linder (1911)

Max et sa belle-mère

Dans beaucoup de ses courts-métrages, Max Linder a mis en scène un mariage contrarié par un ou plusieurs membres de la famille. Ici c'est la belle-mère qui, n'acceptant pas de perdre sa fille, s'incruste au sein du couple qu'elle forme avec Max. Les premières scènes la montrent suivant le couple de pièce en pièce en leur refusant l'intimité à laquelle ils devraient avoir droit. Puis elle s'immisce dans leur voyage de noces à Chamonix, se transformant en boulet dans toutes leurs activités.

Le film met en scène les sports d'hiver pratiqués par les bourgeois au début des années 10: patinage, luge, ski. La différence avec notre société de loisirs de masse saute aux yeux. Max Linder filme de grands espaces quasiment désertiques et joue sur la profondeur de champ pour nous montrer la belle-mère dévalant la pente à toute allure. Il fait également une nouvelle démonstration (après l'Amour tenace) de son élégance et de sa souplesse sur la glace. On pense évidemment à "Charlot patine" réalisé quelques années plus tard.

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Max et Jane veulent faire du théâtre

Publié le par Rosalie210

Max Linder (1912)

Max et Jane veulent faire du théâtre

Court-métrage fondé sur les faux-semblants, l'illusion, le trompe-l'oeil.

La première partie dresse le portrait d'un homme et d'une femme en miroir. Max et Jane ont les mêmes désirs, les mêmes aspirations et font preuve de la même ingéniosité pour se réaliser en déjouant les plans de leurs parents. Ils se partagent d'ailleurs le titre du film ce qui souligne leur égalité. Voir ces films d'avant guerre permet de remettre en cause l'image stéréotypée de la femme soumise que nous associons trop souvent à cette époque. En revanche les déguisements choisis par les jeunes gens pour s'enlaidir (lui en asiatique aux longues dents façon "Lotus bleu", elle en africaine) ont des connotations racistes qui ne peuvent plus passer de nos jours

La deuxième partie commence par un intertitre, le seul du film (vraisemblablement parce que les autres ont disparu). Il n'est là que pour induire le spectateur en erreur. Celui-ci croit en ce qu'il voit mais un travelling arrière nous révèle qu'il ne s'agissait que d'une illusion. Ou pas: Max tuant sa femme avant de se suicider, laissant un bébé orphelin c'est exactement ce qui est arrivé dans la réalité, 13 ans plus tard.

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L'Amour tenace

Publié le par Rosalie210

Max Linder (1912)

L'Amour tenace

Ce n'est pas le meilleur court-métrage de Max Linder car il est assez pauvre en idées. Il consiste en une série de courses-poursuite entre le père et la fille Rocdefer d'une part et Max d'autre part. Max et la fille Rocdefer sont amoureux mais le père s'oppose à leur union. Une intrigue qui annonce à l'état rudimentaire celle de "Soyez ma femme". Le principal intérêt du film est esthétique. Il y a de nombreux plans en extérieur composés comme des tableaux. Max Linder joue (comme dans beaucoup de ses films) sur la symétrie et un jeu de couleurs assorties (ici le blanc) pour suggérer que Max et la fille Rocdefer sont faits l'un pour l'autre. D'autre part on voit Max s'adonner à de nombreux sports: équitation à l'arrière du train, patinage, ski. Cela nous rappelle qu'à cette époque, les vacances et les loisirs étaient réservés à un tout petit milieu privilégié dont était issu Max Linder.

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Max a peur de l'eau

Publié le par Rosalie210

Max Linder (1912)

Max a peur de l'eau

Max Linder comme Marcel Proust a retranscrit dans ses premiers films le mode de vie oisif de la bourgeoisie française de la Belle-Epoque. Dans "Max a peur de l'eau" on voit quelques uns de ses membres s'adonner aux joies du tennis et des bains de mer. Sauf qu'il y a un hic. Max a une telle phobie de l'eau qu'il ne peut suivre sa fiancée. Cela suffit à le faire baisser dans son estime au point de remettre en cause leur union. On voit au passage la superficialité de ce milieu et son manque d'ouverture d'esprit. Sommé d'aller chercher la bague de fiançailles au fond de l'eau, le pauvre Max s'escrime en vain pour surmonter sa phobie. Mais un heureux concours de circonstances va lui permettre de renverser la situation à son avantage.

Le film n'est guère palpitant en soi mais il offre comme la plupart des autres Linder de délicieuses trouvailles. Ici c'est une séquence d'animation à partir de papiers découpés montrant des poissons cherchant â s'emparer de la bague de fiançailles. Une technique reprise beaucoup plus tard par Terry Gilliam, grand admirateur de Linder. Les têtes des Monty Python apparaissent d'ailleurs sur des corps de poissons dans plusieurs séquences du Sens de la vie.

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Entente cordiale

Publié le par Rosalie210

Max Linder (1912)

Entente cordiale

Entente cordiale est un court-métrage de Max Linder plein de charme. L'intrigue est un marivaudage des plus classiques. Une jeune femme très riche (Jane Renouard ou Renouardt, une collaboratrice de Max Linder qui posait aussi pour les peintres et photographes) se fait passer pour une bonne afin de tester les sentiments de Max, un jeune bourgeois dont elle est amoureuse. Au passage elle séduit l'ami de Max, le musicien Harry Fragson (mort en 1913, ce sera son seul film) ce qui introduit une rivalité entre eux.

Mais le film se teinte de véritables moments de fantaisie voire de poésie absurde. Un piano devient un véhicule que l'on remorque. Eenfin presque, il perd ses pieds dans l'histoire. Un duel au pistolet abat non les duellistes mais leurs témoins et les animaux qui sont sur leur chemin. Enfin presque, lorsqu'il est révélé que les armes sont chargées à blanc, tout le monde se relève indemne (vive les trucages et l'illusion). Enfin lorsque survient le happy end, les amoureux se mettent à danser, accompagnés... par les meubles de la pièce qui comme s'ils étaient dotés d'une vie propre sautent de plus en plus haut jusqu'à se renverser. 

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Max en convalescence

Publié le par Rosalie210

Max Linder (1911)

Max en convalescence

Max en convalescence tout comme Les débuts de Max au cinéma a un caractère autobiographique. Victime d'un accident pendant un tournage (éventration à la suite d'un saut acrobatique en patin à roulettes au Théâtre de la Cigale), Max Linder dût subir une opération et s'arrêter plusieurs mois en 1911 durant lesquels il effectua sa convalescence auprès de sa famille dans le bordelais.

L'influence des frères Lumière est bien repérable. Le début est un quasi copier-coller de L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat. Sauf que nous ne sommes pas dans le sud-est mais dans le sud-ouest, à Saint-Loubès précisément. Max est accueilli par sa sœur Marcelle et tous deux se rendent dans la maison de leurs parents Jean et Suzanne Leuvielle (le véritable nom de Max Linder étant Gabriel Leuvielle). Le décor champêtre semble idéal pour se reposer. Mais c'est sans compter sur l'animosité d'un poney qui prend un malin plaisir à tourmenter le pauvre Max, l'arrosant, le faisant tomber de sa chaise et finalement le précipitant dans le canal. Seul le chien fidèle de la famille viendra à son secours.

Max Linder met en scène beaucoup d'animaux dans ses films. Soit en tant qu'alliés, soit en tant qu'ennemis. On peut tout à fait interpréter cette omniprésence comme une représentation des pulsions refoulées. Pulsion de vie avec le chien et pulsion de mort avec le poney. Le caractère autodestructeur de Max Linder n'avait pas encore pris le dessus mais il s'exprimait déjà dans ce film qui montre également qu'en dépit de l'apparente sérénité familiale, Max s'était isolé avec une existence de saltimbanque très éloignée des valeurs bourgeoises de celle-ci. La fin en forme d'engloutissement préfigure l'oubli de Max dans sa propre famille, l'enterrement honteux de ses films dans le jardin, une omerta que sa fille mettra des dizaines d'années à briser.

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Les débuts de Max au cinéma

Publié le par Rosalie210

Louis J. Gasnier et Max Linder (1910)

Les débuts de Max au cinéma

Max se rend chez les frères Pathé pour obtenir son premier rôle au cinéma, recommandé par un ami du théâtre de l'Ambigu Comique où il se produisait tous les soirs. Il y a donc une mise en abyme autobiographique savoureuse autour des vicissitudes du métier d'acteur: on le promène de bureau en bureau, il est giflé, défenestré, bombardé de meubles, jeté et roulé à terre, arrosé... Et à la fin on lui demande de remercier gentiment la caméra ce qui le fait exploser et s'en prendre au réalisateur (Lucien Nonguet).

Le titre est cependant trompeur. Ce n'est pas le premier film que Max Linder a tourné pour les frères Pathé. Il a commencé en effet cinq ans auparavant mais la plupart des films dans lesquels il a joué entre 1905 et 1910 (au rythme de un par jour!) sont semblent-ils perdus. On ne sait d'ailleurs pas exactement combien il en a tourné soit en tant qu'acteur sous la direction d'un des réalisateurs maison (Gasnier, Monca, Nonguet, Zecca etc.) soit en tant que réalisateur. On sait juste que c'est durant cette période qu'il a inventé son personnage de "Max", jeune dandy raffiné et séducteur à moustache fine et chapeau haut-de-forme.

L'art cinématographique n'en étant qu'à ses débuts, on ne sera pas surpris de l'abondance de plans basiques larges et fixes où l'on filme les décors de cinéma comme s'il s'agissait d'une scène de théâtre. Tout au plus remarque-t-on un léger raccord au moment de la bagarre de rue.

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Max prend un bain

Publié le par Rosalie210

Lucien Nonguet (1910)

Max prend un bain

Tourné en 1911, Max prend un bain est une comédie de mœurs assez tordante. A cause de ses tics nerveux, le docteur "Saimelamort" recommande à Max de prendre des bains froid une heure par jour. Mais en 1911, les appartements même bourgeois sont dépourvus de salle de bains et d'eau courante. Voilà donc ce pauvre Max contraint de prendre son bain sur le palier en espérant n'être vu de personne. Evidemment il n'en est rien et le jeune homme déclenche un joli scandale pour "atteinte à la pudeur". La baignoire devient une sorte de chaise à porteurs lorsqu'elle est expédiée avec son propriétaire jusqu'au commissariat. Puis après avoir vidé son contenu sur les policiers, Max s'enfuit en se cachant dessous, la transformant en baignoire-tortue à pattes. Pour finir il s'en sert comme projectile contre les policiers lancés à sa poursuite. L'absence de son costume daté fait encore plus ressortir la modernité du jeu de Max Linder, sa simplicité et son naturel. Il apparaît incroyablement vivant et proche de nous, plus de 100 ans après le tournage du film.

Bien que l'on trouve une majorité de plans larges et fixes, on observe aussi quelques innovations: l'insert d'un gros plan en plongée quand Max se cache sous l'eau pour tenter de ne pas être vu de ses voisins et une plongée verticale sur un sol peint en trompe-l'oeil pour faire croire qu'il s'agit d'un mur.

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