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Articles avec #lester (richard) tag

Le Retour des Mousquetaires (The Return of the musketeers)

Publié le par Rosalie210

Richard Lester (1989)

Le Retour des Mousquetaires (The Return of the musketeers)

Richard Lester avait le projet d'adapter la totalité de la trilogie de Alexandre Dumas et pas seulement le premier volet. Montrer le vieillissement des personnages entrait en effet dans son projet de démythification des héros de la culture populaire comme on peut le voir également dans "La Rose et la flèche". Il n'a cependant pas pu aller jusqu'au bout en raison notamment du décès de Roy Kinnear (Planchet) durant le tournage. Néanmoins, le résultat est bancal, tout comme l'était déjà "On l'appelait Milady". Certes, le troisième volet, réalisé quinze ans après les deux premiers et adaptant librement "Vingt ans après" réunit la quasi-totalité de la distribution d'origine, du moins les acteurs dont les personnages ont survécu ainsi que Jean-Pierre CASSEL qui se glisse dans la peau de Cyrano de Bergerac en lieu et place de Louis XIII. Il y a donc un indéniable réalisme dans le fait que le film montre les mêmes acteurs avec un vieillissement naturel et qui ont l'âge de leur personnage. Mais de façon contradictoire, le ton employé reste dans l'ensemble humoristique et léger dans la veine des deux premiers volets comme si rien n'avait changé. Si bien que la désunion entre les mousquetaires dont les opinions politiques et les parcours de vie ont divergé est édulcorée. Certes, il y a des scènes de discorde entre eux et Oliver Reed (Athos) joue toujours de façon aussi intense les tourments qui habitent son personnage mais "tout est bien qui finit bien". Ce qui n'arrange rien est que le méchant n'est pas à la hauteur. L'antagoniste n'est plus le fils de Milady comme dans le roman mais sa fille, Justine de Winter un personnage d'espionne séductrice et meurtrière calquée sur sa mère mais avec des qualités masculines en plus de fine lame (peu crédibles) lassante dans son obsession monomaniaque à venger sa mère qu'elle n'a pas connu (et l'actrice, Kim Cattrall joue de façon extrêmement lisse). Reste tout de même quelques bonnes idées visuelles comme la scène de la montgolfière (l'anachronisme est assumé depuis le premier volet) et quelques nouveaux personnages réjouissants comme le Mazarin joué par Philippe Noiret qui retrouve ainsi la veine des personnages historiques qu'il a joué pour Bertrand Tavernier.

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On l'appelait Milady (The Four Musketeers)

Publié le par Rosalie210

Richard Lester (1973)

On l'appelait Milady (The Four Musketeers)

Deux films pour le prix d'un:"Les Trois mousquetaires" (1973) a été présentée au casting comme un seul film de 3h et ceux-ci n'ont pas apprécié l'arnaque de sa division finale en deux films au point d'intenter un procès à la production et de le gagner. "On l'appelait Milady" est donc la suite de "Les Trois mousquetaires". Une suite plus délicate à négocier pour Richard LESTER. Globalement c'est toujours plaisant à suivre mais il y a moins d'inventivité dans les scènes de combat que dans le premier volet (hormis celle qui se déroule sur la lac gelé et le duel final) et le burlesque se marie mal avec la tonalité plus sombre de la deuxième partie du roman de Alexandre Dumas. Une deuxième partie dans laquelle plusieurs personnages majeurs de la saga trouvent la mort et d'autres deviennent des assassins, c'est sans doute pourquoi la mémoire collective (et nombre d'adaptations) préfèrent ne retenir que le buddy movie de cape et d'épée plein d'aventures et de romanesque. En restant fidèle à l'écrivain, Richard LESTER se retrouve en porte-à-faux par rapport à son propre style ce qui parfois vire à l'incohérence: son d'Artagnan reste un personnage léger, adepte du libertinage (on sent bien l'influence des années 70) et en même temps il est confronté à des situations et à des décisions graves face auxquelles il manque de crédibilité. Porthos (Frank FINLAY) est toujours aussi insignifiant tout comme Constance Bonacieux (Raquel WELCH). En revanche celui qui se réserve la part du lion est Oliver REED avec son passé tragique l'enchaînant à Milady de Winter (Faye Dunaway) plus diabolique que jamais.

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Les Trois mousquetaires (The Three Musketeers)

Publié le par Rosalie210

Richard Lester (1973)

Les Trois mousquetaires (The Three Musketeers)

"La Rose et la flèche" (1976) était jusqu'à présent le seul film que je connaissais de Richard LESTER. "Les Trois mousquetaires" réalisé trois ans auparavant a pour point commun son regard iconoclaste sur le héros populaire. D'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis sont transformés en personnages burlesques et tout en étant documenté historiquement, le film se permet des anachronismes qui font penser à "The Three Must-Get-Theres" (1922) de Max LINDER. Richard LESTER s'est également inspiré de Buster KEATON en instaurant des gags millimétrés lors des scènes d'action lorsque Athos se retrouve par exemple pendu par sa cape à un moulin à eau alors qu'il allait triompher de son ennemi. Le sérieux des combats cape et d'épée est systématiquement désamorcé soit par le contrepoint de la scène où ils se déroulent (un monastère de femmes, des lavandières qui se retrouvent au milieu des combattants), soit par des gags burlesques comme la scène où le combat devient un numéro d'illusionniste destiné à escamoter de quoi faire un bon repas ou bien celle qui remplace les boucliers par des lanternes portatives ou encore celle qui est sans cesse perturbée par des feux d'artifices. On peut ajouter que les mousquetaires sont loin d'être de fines lames. Leurs combats sont laborieux (comme le seront ceux du Robin des bois vieillissant joué par Sean CONNERY) et souvent maladroits. D'Artagnan, le plus jeune et le plus fougueux rate nombre de ses cascades, les trois autres passent leur temps à se blesser. Comme Robin des bois également, l'origine paysanne de d'Artagnan est soulignée dans fait notamment qu'il est illettré. Mais si Richard LESTER soigne remarquablement les détails (son film est vivant, rempli de détails charmants comme une partie d'échecs grandeur nature avec des animaux) il est quelque peu desservi par son casting international hétéroclite. Ainsi Raquel WELCH et Geraldine CHAPLIN ne sont pas convaincantes en Constance Bonacieux et la reine Anne d'Autriche tout comme Jean-Pierre CASSEL en Louis XIII benêt affublé d'un doublage ridicule. Michael YORK est en revanche très bon dans le rôle de d'Artagnan tout comme Faye DUNAWAY dans celui de Milady et Christopher LEE dans celui de Rochefort. Les mousquetaires sont inégaux: Athos (Oliver REED) et Aramis (Richard CHAMBERLAIN) sont charismatiques mais Porthos (Frank FINLAY) nettement moins.

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La Rose et la Flèche (Robin and Marian)

Publié le par Rosalie210

Richard Lester (1976)

La Rose et la Flèche  (Robin and Marian)

C'est un film qui m'a marquée par son réalisme et sa dureté aux antipodes de la légende glorieuse entourant la figure de Robin des bois. Les années 70, contestataires, étaient propices à la démythification. Par delà la légende de Robin des bois c'est toute une image idéalisée du Moyen-Age qui vole en éclats.

-Tout d'abord l'un des thèmes principaux du film est le vieillissement, véritable tabou de nos sociétés jeunistes. La première image du film montre des pommes vertes. Il s'agit de Robin et Marianne jeunes, sujet central de la légende mais pas du film. Ces pommes deviennent mûres dès la deuxième image. 20 ans ont passés, Robin et Marianne ont vécu, vieillis, perdus leurs illusions et ce sont à ces personnages quadragénaires interprétés par des acteurs eux-mêmes vieillissants (Sean Connery et Audrey Hepburn) que s'intéresse le film. La dernière image reprend le même symbolisme mais cette fois les pommes sont pourries car Robin et Marianne sont parvenus à la fin de leur vie.

- Le rythme du film est conditionné par ces esprits fatigués et ces corps usés mais aussi par une volonté de réalisme quasi-documentaire refusant le spectaculaire. Les gestes de Robin sont lourds, lents, il a du mal à se lever et à manier les armes. Le combat contre le shérif de Nottingham (Robert Shaw) montre deux hommes vieux (pour l'époque) suer sang et eau pour soulever leurs épées et se mouvoir dans leurs armures.

- La société féodale que dépeint le film est obscurantiste et barbare. Les nobles sont des rustres qui dédaignent le shérif parce qu'il sait lire (ce qui était plus ou moins réservé au clergé). Le roi Jean (Ian Holm) persécute les catholiques. Son frère, Richard cœur de lion (joué par Richard Harris) est un orgueilleux despote mû par la cupidité et une cruauté sans limites. Les atrocités qu'il ordonne contre les femmes et d'enfants lors des croisades font penser à la Shoah mais sa violence est aussi sociale lorsqu'il traite Robin de "paysan" ne supportant pas qu'il s'oppose à lui. La révolte de Robin trouve ses racines dans l'injustice sociale qui place les nobles dans l'impunité alors que les pauvres sont châtiés pour un oui ou pour un non. La forêt de Sherwood est une contre-société libertaire utopique dont l'existence apparaît plus qu'hypothétique. Face au pot de fer, le pot de terre ne fait pas le poids.

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