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Articles avec #hommage tag

Les 101 Nuits de Simon Cinema

Publié le par Rosalie210

Agnès Varda (1995)

Les 101 Nuits de Simon Cinema

Hommage au centenaire du septième art (surtout français et américain mais avec des incursions dans le cinéma italien et japonais), "Les 101 Nuits" est un assez ahurissant catalogue de références et de cameos en forme de who's who. Tout le ban et l'arrière-ban du cinéma français accompagné de quelques stars américaines est convoqué au chevet de Simon Cinéma (Michel Piccoli), un très riche vieux monsieur croulant mythomane censé personnifier le cinéma qui vit dans un château à St-Rémy les Chevreuse (bien relié par le RER B à la rue Daguerre où vivait Agnès Varda depuis les années 50) avec sa domesticité dont un majordome qui rappelle un certain Erich von Stroheim. Si l'approche éclatée et surréaliste (avec des clins d'oeil appuyés à Luis Bunuel) amuse au départ, si le film contient son lot de moments savoureux, son étirement sur 1h41 finit par lasser tant le procédé fondé sur une accumulation-collection de vignettes décousues paraît répétitif et vain. Les stars sont là en tant que signes et symboles, parfois au sens littéral (les frères Lumière sont représentés entourés d'ampoules!) et le film se voulant en surface festif et ludique, les analyses filmiques sont forcément ultra-survolées même si ça fait toujours plaisir de revoir ou d'évoquer des moments iconiques comme le plan-séquence inaugural de "La Soif du mal", le match des séducteurs Michel Piccoli versus Marcello Mastroianni via la comparaison entre les scènes de baignoire tirées des films "Le Mépris" et "Huit 1/2", celui des plus belles morts à l'écran de Gérard Depardieu ou la scène finale de "King-Kong".  Et puis, Agnès Varda ne pouvait évidemment pas le savoir en 1995 mais le choix de donner le rôle de la cinéphile censé entretenir la mémoire de Simon Cinéma à Julie Gayet et de l'apparier de façon gémellaire (ils ont le même prénom à l'écran) à son fils, Mathieu Demy qui joue le réalisateur d'un premier film ne peut que faire sourire étant donné que Julie Gayet est aujourd'hui systématiquement associée à un autre genre d'acteur ^^^^. Plus gênant, leur jeu consternant (celui de Julie Gayet personnifie le cliché de la "blonde idiote" alors qu'elle est censée être une intellectuelle ah ah ah) et leur malhonnêteté (ils veulent s'emparer de l'héritage de Simon Cinéma en lui présentant un faux héritier) donne une vision assez nihiliste de l'avenir du cinéma, hanté comme toujours chez Varda par la figure de la grande faucheuse (laquelle prend les traits de Romane Bohringer). Cette finalement pas si joyeuse féérie pour initiés-érudits (contradiction inhérente à Agnès Varda) qui sombre parfois dans le ridicule (Des pointures comme Alain Delon, Jean-Paul Belmondo ou Robert de Niro ne sont franchement pas bien servis) aurait mérité d'être plus structurée et moins inégale.

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Hommage à Agnès Varda

Publié le par Rosalie210

Hommage à Agnès Varda

« L’émotion c’est quelque chose qu’on ne peut pas contrôler. Oh oui bien sûr c’est rigolo que Vilar mette ses lunettes noires en moustache plutôt que normalement, il regarde ses comédiens. Mais moi je… je vois surtout qu’ils sont morts, voilà. Et je leur apporte des roses et des bégonias. A Casarès qui n’est plus là, des bégonias. A Gérard Philippe qui n’est plus là, pour Noiret qui est mort, pour Denner qui est mort, pour Germaine Montero qui est morte, pour Vilar que j’admirais tant, pour ce jeune homme flamboyant. Toutes les jeunes filles étaient amoureuses de Gérard Philippe. Voilà, il est mort. Je les pleure, très sincèrement. Et je les expose comme une artiste qui est fière de montrer ce qu’elle sait faire, qui est fière d’être invitée, qui est fière que les gens disent « Ah les belles photos, ah la belle chapelle ». Comme ils étaient jeunes et beaux. Evidemment je pense à Jacques. Il n’y a pas de mort qui ne rebondisse sur Jacques. Il n’y a pas de larmes, il n’y a pas de fleurs, de roses et de bégonias que je ne jette pour Jacques. Il est le plus chéri des morts. » (Les Plages d'Agnès)

Agnès Varda les a rejoints au firmament du cinéma français. Elle qui avait commencé sa carrière comme photographe et avait fixé pour l'éternité des clichés des plus grands acteurs du TNP dirigé par Jean Vilar au début des années 50 avait aussi rendu éternel son cher Jacques Demy en lui offrant l'un de ses plus beaux films "Jacquot de Nantes", reconstitution de son enfance alors même qu'il ne lui restait que quelques mois à vivre. Elle avait également filmé Michel Legrand disparu deux mois avant elle dans son chef d'oeuvre, "Cléo de 5 à 7" qui abordait l'étroite relation entre la vie et la mort, un leitmotiv de toute son oeuvre.
Agnès Varda laisse derrière elle outre son oeuvre de photographe et d'artiste plasticienne une cinquantaine de films et en tant que première cinéaste française femme a avoir reconnu une reconnaissance internationale éclatante (Trois César dont un d'honneur, un Lion d’Or à Venise, une Palme d’honneur à Cannes, un Oscar d’honneur), un héritage inestimable.

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Décès de Katherine Helmond, actrice pour le cinéma et la télévision

Publié le par Rosalie210

Décès de Katherine Helmond, actrice pour le cinéma et la télévision


Actrice fétiche de Terry GILLIAM ("Bandits, bandits" (1981), "Las Vegas Parano") (1998) elle a également joué la mère de Sam Lowry dans son cultissime "Brazil" (1985) (souvenez-vous, elle ne cessait de rajeunir en se faisant tirer la peau!) mais sa notoriété est surtout due au rôle de Mona Robinson dans la série "Madame est servie" (1984-1992) qui lui avait valu le Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle en 1989. Katherine Helmond qui souffrait déjà depuis plusieurs années de la maladie d'Alzheimer est décédée le 23 février 2019 à l'âge de 89 ans. 

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Décès de Stanley Donen, l'un des derniers géants de l'âge d'or d'Hollywood

Publié le par Rosalie210

Décès de Stanley Donen, l'un des derniers géants de l'âge d'or d'Hollywood

Avec Stanley Donen, c'est l'un des derniers grands représentants de l'âge d'or hollywoodien qui s'est éteint à l'âge de 94 ans. Il était le réalisateur de la plus célèbre et célébrée comédie musicale de tous les temps, "Chantons sous la pluie" en 1952, il n'avait alors que 27 ans. Trois ans auparavant, il avait déjà tourné une comédie musicale avec Gene Kelly, "Un jour à New-York" après avoir rencontré ce dernier sur les planches d'un spectacle de Broadway où il était danseur professionnel. Tous deux révolutionnent le genre au cinéma en le sortant du carcan des studios et en multipliant les audaces formelles. En 1957, il dirige Audrey Hepburn et Fred Astaire, l'idole de son enfance dans "Drôle de Frimousse" après avoir déjà dirigé ce dernier dans "Mariage royal" en 1951. Outre ses comédies musicales, Stanley Donen a brillé dans la parodie du film d'espionnage hitchcockien avec notamment son fabuleux "Charade" de 1963 réunissant Audrey Hepburn et Cary Grant.

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Décès de Serge Merlin, grand acteur de théâtre devenu célèbre pour avoir joué Raymond Dufayel dans "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain"

Publié le par Rosalie210

Décès de Serge Merlin, grand acteur de théâtre devenu célèbre pour avoir joué Raymond Dufayel dans "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain"

Grand comédien de théâtre ayant joué entre autre sous la direction de Patrice Chéreau, Matthias Langhoff, André Engel, Alain Françon, et marqué à jamais par ses deux interprétations du "Roi Lear" de Shakespeare, Serge Merlin a également tourné dans une vingtaine de films dont les plus connus sont ceux de Jean-Pierre Jeunet: "La Cité des enfants perdus" et surtout "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain" où il interprétait Raymond Dufayel, le voisin atteint de la maladie des os de verre. Il est mort samedi 16 février 2019 à l'âge de 86 ans.

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Hommage à Bruno Ganz par Laetitia Masson (Blow Up, Arte)

Publié le par Rosalie210

Hommage à Bruno Ganz par Laetitia Masson (Blow Up, Arte)

"J'ai mis du temps à comprendre ce que représentait pour moi Bruno Ganz. Je le voyais flou. Un soir je rentrais dans la nuit après un rendez-vous avec Marina Hands qui a été sa partenaire dans un film de Patricia Masuy ["Sport de filles"]. Elle non plus n'arrivait pas vraiment non plus à parler de lui. Il était resté une sorte de mystère. La veille, j'avais vu André Wilms qu'il a eu souvent comme partenaire au théâtre. Il était en train de mettre en scène une pièce de Fassbinder. Il n'avait pas du tout à tête à me faire le portrait de Bruno Ganz. Je rentrais donc dans la nuit, prise d'un accès de mélancolie. J'avais d'abord eu envie d'écouter Jean-Louis Murat, comme toujours.
"Ami, Amour, Amant".
Parce que c'était ça pour moi en premier mon idée de Bruno Ganz. Ce qui m'avais toujours frappé chez lui, c'était la douceur de son visage. Un visage comme une page blanche. L'ami idéal. Mais avec le sourire de quelqu'un qui sait. Il sait que tout peut arriver, que tout peut mal tourner et qu'on peut espérer, qu'on peut relativiser et même qu'on peut aimer. Donc Bruno Ganz n'était pas loin non plus d'être l'amour idéal. On le regarde faire l'ange et on voudrait l'avoir sur notre épaule. On le regarde caresser un pied et on pense aussi à lui comme amant.
"L'Ennemi"
Sauf que Bruno Ganz, ce n'était pas que ça. Finie la douceur, finie la page blanche, tout vire au noir. Une simple moustache et on comprend que Bruno Ganz est un acteur multiple. On voit les nuances de l'ombre qu'il est capable de donner, on voit la palette du monstre qu'il convoque en lui.
"L'Agent double"
C'est ça pour moi Bruno Ganz et c'est ça qu'il a joué. Les types qui convoquent les vampires, les types qui hésitent entre le bien et le mal, les types sympas qui deviennent des meurtriers. Il aurait été parfait dans les histoires de John Le Carré, il aurait pu jouer tous ses espions, incarner George Smiley, le gardien de la nuit et d'autres, tous ces types insondables, invisibles, insaisissables comme semble l'être l'acteur lui-même. Mais moi, je voulais le saisir, je continue à rouler. De plus en plus mélancolique, prête maintenant pour David Bowie. La musique a commencé et j'ai repensé à tous ces films singuliers que Bruno Ganz a traversé, et en particulier à celui contemplatif, méditatif, libre, moderne d'Alain Tanner. Et c'est là, grâce à David Bowie donc, que j'ai compris.
"Black Star"
Pour moi, Bruno Ganz est une étoile noire, un type qui ne brille pas, un type des profondeurs, l'homme idéal pour jouer l'homme ordinaire, un homme de l'intérieur, grave sans gravité, avec ou sans qualités, un homme pour tous les espaces et pour tous les temps. Un homme dont mon père m'a fait remarquer l'autre soir qu'il n'était pas sans ressembler à Jacques Rivette, sur certaines images du cinéaste à qui appartenait une belle partie de Paris. Alors, cher Bruno Ganz, vous reliez pour moi les points d'une voûte céleste musicale et cinématographique éternelle et inspirante et je vous remercie."
Laetitia Masson, Blow Up, Arte

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