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Articles avec #film musical tag

Saute-mouton (Boundin')

Publié le par Rosalie210

Bud Luckey (2003)

Saute-mouton (Boundin')

Le neuvième court-métrage de Pixar sorti en même temps que "Les Indestructibles" est une fable animalière pleine de charme. Sa morale peut se résumer en une phrase: "la vie peut vous abattre mais vous pouvez toujours rebondir". Il est construit sur une chanson composée par le réalisateur lui-même, Bud Luckey, un des plus vieux employés du studios, considéré comme le papa de Woody et de nombreux autres personnages dont il a créé le design. D'ailleurs le propriétaire de Woody a été prénommé Andy parce que c'est le prénom du fils de Bud Luckey. Né en 1934, il vient de nous quitter en février 2018.

C'est pourquoi la nostalgie est si présente dans Boundin' (le titre en VO de "Saute-Mouton"). La région qui sert de cadre au film est le Montana où a grandi le réalisateur, le court-métrage est un hommage à la comédie musicale et à l'animation 2D qui ont bercé sa jeunesse et ses débuts d'animateur pour "Sesame Street". Néanmoins le film n'est pas tourné que vers le passé. Il fait référence à d'autres films du studio Pixar comme "Le monde de Némo" (les poissons) et "Cars" alors en projet (la Ford T).

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The Full Monty

Publié le par Rosalie210

Peter Cattaneo (1997)

The Full Monty

Billy Wilder disait qu'il faisait des films drôles lorsqu'il était complètement désespéré. Ce qui est une variante de la célèbre phrase de Chris Marker (réalisateur de "La Jetée") selon laquelle "l'humour est la politesse du désespoir". La crise sociale des pays noirs britanniques a donné lieu à d'excellentes comédies dont la plus célèbre est "The Full Monty", devenue culte et adaptée depuis en comédie musicale. La B.O du film particulièrement entraînante s'y prête.

Pourtant du désespoir il y en a dans "The Full Monty". Le point commun qui réunit la bande de strip-teasers amateurs n'est pas seulement le chômage, ce sont aussi toutes ses conséquences délétères: perte d'estime de soi, paupérisation, précarisation, éclatement familial, tentatives de suicide. Mais avant même l'idée du numéro de strip-tease, l'aspect revigorant du film réside dans la lutte que chacun mène pour rester debout. Gaz (Robert Carlyle) imagine des combines aussi drôles que calamiteuses pour conserver sa place de père, Gérald (Tom Wilkinson) tente de sauver les apparences d'un train de vie bourgeois, Dave (Mark Addy) a peur que son épouse lui en préfère un autre etc.

Là où le film passe dans la catégorie supérieure, c'est quand Gaz a l'idée de proposer son propre spectacle de chippendales. Elle lui vient à la suite d'une double transgression de la séparation des sexes. Il pénètre en effet dans un espace réservé aux femmes (le spectacle de chippendales) et espionne des femmes qui s'invitent en retour dans les toilettes des hommes (jusqu'à imiter leur façon d'uriner.) On ne peut mieux souligner le renversement des rôles, les hommes devenant ainsi des objets du désir féminin. C'est précisément en l'acceptant que ces hommes vont retrouver leur dignité perdue. Non sans mal. Chacun est confronté à la peur du jugement vis à vis de la non-conformité de son corps (trop gros, trop maigre, trop vieux, trop typé etc.) par rapport aux canons de la beauté jeune et bodybuildé. Chacun doit apprendre à l'apprivoiser pour en faire un instrument au service de l'affirmation de soi-même. Lomper l'ex-suicidaire (Steve Huison) découvre même à cette occasion son orientation homosexuelle jusque là refoulée.

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Dans l'ombre de Mary: la promesse de Walt Disney (Saving Mr. Banks)

Publié le par Rosalie210

John Lee Hancock (2013)

Dans l'ombre de Mary: la promesse de Walt Disney (Saving Mr. Banks)

J'adore Emma Thompson et "Mary Poppins", donc j'avais un a-priori favorable sur ce film qui s'avère néanmoins inégal. Il est en effet entièrement construit sur le principe d'un montage alterné entre présent (la difficile genèse du film "Mary Poppins") et passé (la reconstitution de l'enfance de Pamela L. Travers, l'auteure du roman).

Les scènes du présent sont de loin les plus intéressantes car elles reposent sur l'affrontement de deux personnalités que tout oppose, celle de la psycho-rigide et névrosée Pamela L. Travers (magistralement interprétée par Emma Thompson) et celui du diplomate et roublard Walt Disney (joué de façon convaincante par Tom Hanks). Le réalisateur ne prenant parti ni pour ni pour l'autre, on se régale devant ce choc des cultures. D'un côté, l'austère et revêche anglaise d'adoption qui prend tout le monde de haut et veut tout contrôler. De l'autre, l'équipe hollywoodienne chevronnée dont le sourire commercial est à peine entamé par les remarques constamment désobligeantes de P.L. Travers et ses refus réitérés d'à peu près tout ce qui fait l'ADN du film (les acteurs, les chansons, les séquences animées).

Les scènes du passé en revanche sont maladroites. On voit bien où le réalisateur veut en venir: montrer que Mary Poppins est une créature inventée par Pamela Travers pour réparer sa famille fracassée par l'alcoolisme et la mort du père ainsi que la dépression de la mère (le titre du film en VO est "Saving M. Banks"). Il s'agit de comprendre pourquoi P.L. Travers a tant de mal à digérer l'irruption de l'entertainment dans une oeuvre qui relève de l'autothérapie. Cependant, toute cette partie est assez mièvre. Le réalisateur épouse le regard idéalisé que l'auteure porte à son père. Parfois on frise le ridicule (le papa et sa fi-fille en extase qui galopent dans le soleil couchant). Enfin, c'est beaucoup trop long. Et ce d'autant plus que seul cet aspect de la personnalité de Travers est exploré alors qu'il y en avait bien d'autres que le film passe sous silence. 

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Mary Poppins

Publié le par Rosalie210

Robert Stevenson (1964)

Mary Poppins

Mary Poppins, c'est le film perché de Disney. Toutes les œuvres dans lesquelles il s'est impliqué le sont, mais celle-ci l'est autant au sens littéral qu'au sens figuré. Mary vit dans les nuages, les voisins des Banks ont reconstitué un navire de guerre sur le toit et s'y croient tellement qu'ils tirent régulièrement au canon. L'oncle Albert en pleine crise de fou rire invite Mary, Bert et les enfants à prendre le thé au niveau du plafond (une allusion à la fête de non-anniversaire de "Alice au pays des merveilles"). Ces derniers se promènent sur les toits, Mary joue les derviches tourneur au-dessus des cheminées pendant que Bert et ses copains font un ballet acrobatique aérien. Et cette folie est contagieuse. La banque (allégorie de l'enfer) essaye bien de s'en prémunir en chassant l'employeur de Mary mais c'est l'inverse qui se produit: M. Banks est à son tour touché par le grain de folie qui s'est répandu dans sa maison, le doyen s'envole au plafond pour y mourir de rire et ses associés jouent au cerf-volant avec les enfants.

Bien entendu cet énorme délire est habilement enveloppé dans un enrobage de convenances. A l'image de Mary d'ailleurs qui commence toujours par s'offusquer quand on lui demande de pratiquer la magie avant d'en remettre une couche (de cirage noir après être passée par la cheminée). Mais quand on la compare aux autres nounous, il n'est pas difficile de voir en quoi elle est anticonformiste. Jeune, jolie, les yeux pétillants, des éléments de fantaisie dans sa tenue qui font très "hippie chic" (les fleurs sur son chapeau, son écharpe tricotée, son parapluie qui parle et lui sert aussi d'engin volant) et de la magie dans son sac sans fond (qui a vraisemblablement inspiré celui d'Hermione dans le tome 7 de Harry Potter), elle a tout pour venir secouer le train-train du foyer Banks. Lequel n'est pas très joyeux. Le père est affairé et coincé, la mère est égocentrique et distraite, aucun n'est disponible pour s'occuper des enfants.

Comme tous les Disney de la grande époque, le film est novateur ici par sa technique mélangeant les prises de vues réelles et le dessin animé pour les séquences dans le monde enchanté. L'auteure des livres, Pamela L. Travers refusait ce mélange (comme le raconte le film "Dans l'ombre de Mary" sorti en 2013) mais Disney sut habilement l'amadouer. Robert Zemeckis a rendu un hommage direct à la séquence des pingouins dans "Qui veut la peau de Roger Rabbit" qui s'inscrit dans cette filiation technique. Et puis il y a Julie Andrews, comédienne, chanteuse et danseuse accomplie qui illumine de tout son charme le film. Un film qui lui permit de prendre une belle revanche car jugée pas assez connue elle avait été écartée de l'adaptation cinématographique de "My Fair Lady" qu'elle interprétait pourtant au théâtre.

Enfin ce film permet de voir Jane Darwell (Ma Joad des "Raisins de la colère" de John Ford) dans son dernier rôle, celui de l'émouvante dame aux oiseaux.

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La flûte enchantée (The magic Flute)

Publié le par Rosalie210

Kenneth Branagh (2006)

La flûte enchantée (The magic Flute)

Après Ingmar Bergman en 1975, Kenneth Branagh a été le deuxième réalisateur à proposer une version cinématographique de la "Flûte enchantée" en 2006. Désireux tout comme Bergman en son temps de rendre accessible l'opéra le plus connu mais aussi le plus ésotérique de Mozart, il a pris un certain nombre de risques:

- Il a transposé l'histoire dans le contexte de la première guerre mondiale ce qui donne une profondeur supplémentaire à cette histoire où s'affrontent la lumière et les ténèbres, la paix et la guerre, l'amour et la haine ou encore la fraternité et le combat. Ce choix est en tout cas plus convaincant que celui de situer "Peines d'amours perdues" son précédent film au début de la seconde guerre mondiale. Même si parfois le dispositif paraît un peu artificiel (la propreté des soldats fait sourire tout comme la couleur de leur uniforme rouge garance, impossible en 1918), il fonctionne et se marie bien avec la magie de l'histoire.

- Il a confié à Stephen Fry le soin de traduire le livret en anglais et de rajouter quelques dialogues. Evidemment son film s'adresse d'abord à des anglais mais la langue de Shakespeare étant plus familière aux oreilles d'un francophone que la langue allemande (langue d'origine du livret) cette traduction nous procure un sentiment de familiarité bienvenue.

La mise en scène de Branagh est tout de même inégalement inspirée. Le plan-séquence du début rempli d'images de synthèse nous plonge au cœur des partis-pris du film avec beaucoup de dynamisme. Il en va de même pour le premier air de Tamino poursuivi de façon assez saisissante par un serpent de gaz moutarde. Par la suite, cela se gâte avec de nombreuses scènes trop théâtrales dans le château de Sarastro. Heureusement il y a aussi ici et là des fulgurances visuelles comme celle du recueillement dans le cimetière militaire blanc sur fond de champ de bataille, celle des grosses lèvres rouges sur fond vert ou bien celle du chant choral des sacs de sable des tranchées transformées en têtes humaines. Et les superbes scènes de bal en noir et blanc où dansent Tamino et Pamina rappellent "Dead again". Après, on aime ou pas le style baroque qui est le propre de ce réalisateur. L'acteur-chanteur qui interprète Sarastro, René Pape est particulièrement remarquable et son charisme a lui seul compense en partie l'aspect statique de la majeure partie des scènes où il figure.

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8 Miles

Publié le par Rosalie210

Curtis Hanson (2002)

8 Miles

Pas besoin d'aimer le rap en général ou Eminem en particulier pour apprécier "8 Mile". Le film offre une plongée si magistrale dans les racines sociales de la culture hip-hop qu'il est encore plus d'actualité en 2018 qu'à sa sortie. On peut affirmer qu'Eminem est à Detroit ce que Michael Moore est à Flint: des ambassadeurs privilégiés de cette rustbelt ("ceinture de la rouille") industriellement sinistrée où la misère et le chômage ont fait le lit du vote Trump en 2016. Il est dommage qu'Eminem n'ait pas poursuivi sa carrière d'acteur, son interprétation très engagée offre la même densité que ses prestations scéniques.

"8 Mile" se situe en effet au carrefour de plusieurs genres: le film de ghetto, le film social, le film musical, le biopic romancé et le documentaire. Film de ghetto de par les affrontements de bandes rivales transposées dans le domaine artistique à coup de "battle" où chacun débite un flow assassin pour son adversaire sous le regard d'une foule déchaînée. Film de ghetto aussi par ses normes (on discute, on marche, on s'habille "rap") dans lesquelles le "slim shady" ("Rabbit" dans le film) est assigné au rôle de bouc-émissaire parce qu'il est de constitution frêle et qu'il appartient à la minorité blanche déshéritée. Film social qui raconte l'histoire d'une famille monoparentale pauvre où règne la précarité et la violence. Film musical bercé par la musique hip-hop et qui a accouché d'un hit "Lose Yourself". Biopic romancé car du propre aveu d'Eminem sa véritable histoire est bien pire. Ce qu'on devine sans peine car même si on a des aperçus de la réalité sordide et avilissante de ce milieu, les personnages restent propres sur eux, le héros en premier lieu (loin de ses dérapages dans la vie réelle). Le documentaire enfin car les quartiers pauvres de Détroit sont filmés avec un réalisme saisissant, notamment les maisons abandonnées ou squattées présentes à chaque coin de rue, l'usine automobile et son travail à la chaîne (version années 2000)."8 Mile" c'est un peu la "trenchtown" de Bob Marley. Detroit est tranchée par la 8 mile road entre un nord riche et blanc et un sud pauvre et noir, espace de relégation dans lequel échouent également les "white-trash" c'est à dire les petits-blancs prolétaires.  

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Le magicien d'Oz (The Wizard of Oz)

Publié le par Rosalie210

Victor Fleming, Mervyn Leroy, George Cukor, King Vidor, Norman Taurog (1939)

Le magicien d'Oz (The Wizard of Oz)
Le magicien d'Oz (The Wizard of Oz)

"Le Magicien d'Oz" est l'équivalent dans la culture américaine d'"Alice au pays des merveilles" dans la culture britannique. Les deux œuvres sont si interconnectées que dans Matrix, Cypher dit à Néo au moment où il s'apprête à basculer de l'illusion vers le monde réel "Attache ta ceinture Dorothy et dit adieu au Kansas" traduit en français par "Bon voyage au pays des merveilles." Dans le film MGM de 1939, ce basculement "Over the Rainbow" se traduit par le passage de la couleur sépia au technicolor flamboyant (d'où la couleur rubis des chaussures qui dans le livre d'origine étaient argentées), des décors naturels du Kansas aux studios figurant le pays d'Oz, des airs mélancoliques à la comédie musicale hollywoodienne un peu kitsch et pleine d'entrain.

Néanmoins la philosophie du "Magicien d'Oz" peut se résumer avec la phrase "tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé". La quête initiatique de Dorothy, de l'épouvantail, de l'homme en fer-blanc et du lion poltron consiste à découvrir que ce qu'ils souhaitent obtenir d'un deus ex machina (un foyer, un cerveau, du cœur, du courage) se trouve en réalité en eux. Le passage à l'âge adulte entraîne forcément la perte des illusions: il n'y a pas de magicien et l'herbe n'est pas plus verte ailleurs en dépit de sa couleur éclatante. Il est donc logique que Dorothy retourne chez elle, ayant découvert que ce qu'elle cherche ne se trouve pas au-delà de l'arc-en-ciel mais dans son propre jardin.

Pire encore, le monde d'Oz possède un versant toxique. Pour le découvrir, ce n'est pas la route de briques jaunes qu'il faut suivre mais les fleurs de pavot. Si l'apparence chatoyante du film fait encore rêver aujourd'hui les coulisses de son tournage prirent la tournure d'un pacte faustien signé entre les studios et Judy Garland. En échange de la gloire (ce fut le rôle qui la révéla au monde entier), elle dû perdre du poids, subir la compression de sa poitrine pour paraître pré-pubère et fut bourrée d'amphétamines pour tenir la cadence infernale du tournage. Rendue insomniaque par les excitants, elle se mit à avaler des barbituriques pour pouvoir dormir. L'engrenage infernal de la toxicomanie qui allait l'emporter à 47 ans était lancé par Oz-Moloch.

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Joyeux Noël

Publié le par Rosalie210

Christian Carion (2005)

Joyeux Noël

Tout film antimilitariste et pacifiste est bon à prendre mais celui-ci est d'une part trop pétri de bons sentiments et d'autre part trop scolaire. Tel un élève appliqué, le réalisateur choisit d'alterner du début à la fin de manière assez mécanique trois points de vue: celui des français, celui des écossais et celui des allemands. Cela donne trois salles de classes, trois tranchées, trois chefs (deux lieutenants et un prêtre anglican), trois remontages de bretelles de la hiérarchie. Le résultat est assez lourd et les seconds rôles comiques ne remontent pas le niveau, Dany Boon en tête. De plus, les scènes de fraternisation semblent se dérouler dans un décor factice (le rôle du cinéma est quand même de faire illusion ou de la briser en l'assumant, ce n'est pas le cas ici) et le personnage de la soprano est totalement improbable dans ce contexte.

Il n'en reste pas moins que ce film a des vertus pédagogiques certaines. Tout d'abord il nous rappelle des faits méconnus mais réels ayant d'ailleurs eu lieu durant toute la durée du conflit et pas seulement lors du réveillon de noël 1914. Ensuite il montre la propagande patriotique dont sont gavés les enfants pour les préparer à devenir soldats (en France notamment avec la "revanche" contre les allemands qui avaient gagné la guerre de 1870 et pris l'Alsace-Moselle à la France, régions coloriées en noir sur toutes les cartes de géographie). Enfin il montre ce qu'il faut bien appeler des actes de désobéissance civique d'individus que leur terrible expérience des tranchées rapprochent par delà les frontières et les antagonismes. Ce qui fait dire d'ailleurs au lieutenant joué par Guillaume Canet qu'il s'est senti plus proche des Boches de la tranchée d'en face que des dirigeants de son propre camp. Ce discours là rejoint celui de Kubrick pour qui la véritable frontière était sociale entre généraux et simples soldats. On pense aussi au film de Lubitsch "L'homme que j'ai tué" devant le cynisme de l'évêque qui condamne l'attitude du prêtre et fait un sermon belliqueux, montrant la facilité avec laquelle les textes religieux peuvent être manipulés pour des raisons politiques. Comment ne pas faire le rapprochement avec l'islamisme d'aujourd'hui?

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Fantasia

Publié le par Rosalie210

James Algar, Samuel Amstrong, Ford Beebe, Norman Ferguson, Jim Handley, Thornton Hee, Wildred Jackson, Hamilton Luske, Bill Roberts, Paul Satterfield (1940)

Fantasia

L'œuvre-somme de Disney fut un terrible échec critique et commercial à sa sortie. Les critiques éreintèrent avec sectarisme, snobisme et mépris sa tentative aussi audacieuse qu'ambitieuse d'illustrer des morceaux de musique classique avec des courts-métrages animés. Le public fut déconcerté par l'aspect expérimental du film et le bouda. La guerre n'arrangea rien. L'œuvre de Disney était en effet bien trop avant gardiste. Elle anticipait aussi bien la génération psychédélique des années 60-70 que celle des clips MTV des années 80 qui lui firent toutes deux un triomphe.

Aujourd'hui on entend encore ici et là dire que "Fantasia" est une œuvre inégale qui vaut surtout pour ses séquences les plus figuratives (c'est à dire les plus accessibles au jeune public): "L'apprenti-sorcier" et "La danse des heures". C'est méconnaître l'unité profonde du film derrière son apparence fragmentée. Cette unité a quelque chose à voir dans le rapport étroit que la musique entretient depuis toujours avec le sacré, plus encore que toute autre forme d'art. Tous les morceaux qui composent "Fantasia" ont un lien avec la sphère divine: "Le sacre du printemps" est un récit de genèse, "La Pastorale" met en scène la mythologie gréco-romaine, "L'apprenti-sorcier" est une variation du mythe prométhéen, "La Toccata et fugue", "Une nuit sur le mont chauve" et "L'Ave Maria" de Schubert sont des jugements dernier opposant le paradis et l'enfer. Ce dernier thème apparaît aussi sous une forme profane d'opposition jour-nuit, lumière-ténèbres ou été-automne/hiver dans les deux derniers morceaux: les ballets de végétaux et de poissons de "Casse-Noisette" et ceux, parodiques, d'autruches, hippopotames, éléphants et crocodiles de "La danse des heures".

Chaque morceau est également illustré par une forme d'art picturale particulière:

- "La Toccata et fugue en ré mineur" de Bach part d'images d'ombres de l'orchestre pour évoluer vers de plus en plus d'abstraction.

- "Casse-Noisette" de Tchaïkovski est une ode à la nature proche du préraphaélisme dans les séquences de féérie (on pense aussi au "Songe d'une nuit d'été"). Les ballets orientalisants de poissons et la danse cosaque des chardons et orchidées sont eux, semi-abstraits.

-"L'Apprenti-sorcier" et "Une nuit sur le mont chauve" sont très marquées par l'expressionnisme allemand (avec une ambiance très proche du "Faust" de Murnau pour le second)

- "La Pastorale" possède une esthétique art nouveau très affirmée.

-"L'Ave Maria" s'inspire des tableaux du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich représentant des monuments religieux en ruines dans la nature mais elle me fait penser aussi à la forêt-cathédrale de Gaudi, la Sagrada Familia.

-"La danse des heures" a pour cadre un théâtre grec.

La plupart de ces séquences sont néanmoins influencées par l'art déco... et le psychédélisme. Au point qu'une qualité de champignons hallucinogènes porte aujourd'hui le nom de "Fantasia" en hommage sans doute au ballet de champignons de "Casse-Noisette".

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La reine des neiges: Joyeuses fêtes avec Olaf (Olaf's Frozen Adventure)

Publié le par Rosalie210

Kevin Deters et Stevie Wermers (2017)

La reine des neiges: Joyeuses fêtes avec Olaf (Olaf's Frozen Adventure)

Court-métrage inédit présenté en première partie de "Coco" et mettant au centre de l'histoire Olaf, le bonhomme de neige de la "Reine des neiges". En attendant la sortie du deuxième long-métrage, les fans apprécieront de retrouver Elsa, Anna, Sven et Kristoff dans ce "spin-off" soigné qui comporte pas moins de 6 chansons. Les autres trouveront cette histoire de reconstruction familiale à travers la recherche d'une tradition de noël à partager "tous ensemble" un poil niaise avec une fin ultra convenue. Et ce même si John Lasseter, directeur artistique de l'animation chez Disney et chez Pixar n'a pas associé "Joyeuses fêtes avec Olaf" avec "Coco" par hasard:

« Quand nous mettons des courts-métrages avant un film, j’aime toujours avoir un court-métrage qui contraste, qui n’a pas le même sujet ou cadre ou environnement, mais d’un autre côté, les deux histoires sont incroyablement émotionnelles et parlent tellement de la famille que cela correspond bien. Les deux célèbrent deux fêtes totalement différentes, donc j’ai pensé que ce serait amusant de les voir ensemble. »

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