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Articles avec #dugain (marc) tag

L'Echange des Princesses

Publié le par Rosalie210

Marc Dugain (2017)

L'Echange des Princesses

Le sujet du film -des têtes couronnées ou destinées à l'être- ne m'attirait pas plus que ça. Mais en réalité, il y a un léger pas de côté qui rend le film intéressant. Une cinquantaine d'années avant Marie-Antoinette, le film, tiré du livre de la chercheuse Chantal Thomas qui cosigne également le scénario raconte une histoire très semblable de mariages arrangés dans le but de sceller des alliances diplomatiques entre puissances européennes souhaitant cesser de se faire la guerre. Avant l'Autriche des Habsbourg c'est donc avec l'Espagne que la France a mené une double transaction, d'un côté l'union de la fille du régent Philippe d'Orléans avec l'héritier du trône d'Espagne et de l'autre, celle de Louis XV et de l'infante d'Espagne. Le tout sur fond de jeux de pouvoir entre deux branches de la même famille (le roi d'Espagne, Philippe V est le petit-fils de Louis XIV et donc un Bourbon alors que le régent appartient aux Orléans, cousins des Bourbons dont Louis XV, arrière-petit fils de Louis XIV est le plus jeune descendant). Si les principaux intéressés, des enfants et des adolescents, n'ont pas voix au chapitre, ce sont les filles qui payent le plus lourd tribut. Obligées de s'exiler, leur sort dépend de leur mari mais surtout de l'entourage de celui-ci. Elles apparaissent donc comme de simples pions que l'on déplace au gré des arrangements des uns et des autres, le tout sur un fond crépusculaire d'épidémies et de médecins porteurs de mort qui annonce la fin de la monarchie. Pourtant, ce sont les deux princesses, la petite fille précoce et l'adolescente rebelle qui semblent constituer les seuls êtres vivants au sein d'une cour sclérosée. Si l'argument est au final assez peu consistant pour un long-métrage avec des personnages parfois insuffisamment creusés, la photo est splendide et donne vraiment l'impression de se promener dans un tableau vivant.

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La Chambre des officiers

Publié le par Rosalie210

François Dupeyron (2001)

La Chambre des officiers

"La Chambre des officiers" est un film nécessaire mais inégal. Nécessaire par son sujet, la lente et difficile reconstruction d'une gueule cassée de la première guerre mondiale. Blessé dès les premières heures du conflit, Adrien (Eric CARAVACA) passe les années qui suivent enfermé dans la chambre des officiers de l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, d'abord seul, puis en compagnie d'autres officiers mutilés au visage. Un éclat d'obus ayant emporté une partie de sa mâchoire, il doit subir le long calvaire physique et psychologique du survivant qui se demande s'il ne vaut pas mieux mourir que de vivre défiguré à vie. Le film rappelle que la chirurgie réparatrice est née et s'est améliorée avec les gueules cassées mais n'a pu totalement effacer leurs terribles cicatrices. Si Adrien retrouve goût à vie et ses facultés (la parole notamment) grâce au dévouement du personnel médical et à la solidarité nouée avec ses camarades d'infortune, la réinsertion s'avère délicate.

Adaptation d'un roman de Marc Dugain qui voulait rendre hommage à son grand-père, le film est empreint de délicatesse et d'humanité, notamment avec le personnage de l'infirmière joué par Sabine AZEMA. La fin qui montre comment Adrien utilise l'humour pour se faire accepter est bienvenue. Mais le film est également lent, parfois lourd et peu heureux dans ses choix esthétiques (l'emploi répétitif de la musique et pas fan du filtre jaune utilisé par le chef opérateur, Tetsuo NAGATA).

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