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L'Extraordinaire voyage de Marona (Marona's fantastic tale)

Publié le par Rosalie210

Anca Damian (2019)

L'Extraordinaire voyage de Marona (Marona's fantastic tale)

Dévoilé en compétition au 43° festival d'Annecy, "L'extraordinaire voyage de Marona" a fait l'ouverture de la programmation "jeune public" de la Cinémathèque en attendant sa sortie nationale prévue le 8 janvier 2020. Anca DAMIAN avait déjà réalisé des films d'animation mais plutôt pour adultes ("Le Voyage de Monsieur Crulic" qui avait été primé à Annecy (2011) et "La montagne magique") (2015). "L'extraordinaire voyage de Marona" se distingue par sa splendeur visuelle, fruit du travail de trois artistes: la norvégienne Gina Thortensen, l'italienne Sarah Mazetti et l'auteur de BD belge Brecht Evans. Le cosmopolitisme de l'œuvre est présent aussi dans la production, partagée entre trois pays (France, Roumanie et Belgique). Anca DAMIAN est roumaine et le compositeur Pablo PICO est français. Tous ces talents se conjuguent pour donner un film luxuriant très sensoriel et expressif, chaque maître de la petite chienne distillant son propre univers (tout en apesanteur, changements d'échelles, verticalité et arabesques pour l'acrobate rouge et or, cubiste et horizontal pour l'ouvrier en bâtiment, fauve pour l'intérieur de la maison de Solange).

Sur le plan du scénario, c'est en revanche nettement moins convaincant. Celui-ci est lourd, assénant ses idées humanistes plutôt qu'en les suggérant ("Je suis la preuve vivante que l’amour est aveugle et se fiche des races"; "chez les chiens, le bonheur, c’est l’inverse de celui des hommes : nous voulons que les choses restent exactement comme elles sont tandis que les hommes veulent toujours autre chose. Ils appellent cela rêver, moi j’appelle ça ne pas savoir être heureux") et tirant le film vers le pathos. Il insiste beaucoup plus sur les maltraitances et abandons successifs de Marona que sur les moments de joie passé auprès de ses maîtres (surtout dans la troisième histoire) et peut-être parce qu'il s'agit d'un chien dont le sens de l'existence est conditionné au fait d'être au service d'un humain, il n'imagine pas d'autre voie que celle de la quête d'amour/dépendance affective qui est vouée au malheur.

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