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Articles avec #comedie burlesque tag

L'été de Kikujiro (Kikujirō no natsu)

Publié le par Rosalie210

Takeshi Kitano (1999)

L'été de Kikujiro (Kikujirō no natsu)

"L'été de Kikujiro" est l'un des plus beaux films de Takeshi KITANO. L'un de ses plus personnels aussi. Il s'agit ni plus ni moins de sa version de "Le Kid / Le Gosse" (1921) de Charles CHAPLIN, cinéaste avec lequel il partage un solide sens du burlesque forgé sur les planches (puis pour "Beat Takeshi", à la TV) mais aussi une histoire familiale traumatique qu'il répare dans un film thérapeutique où il va en quelque sorte chercher en lui l'enfant qu'il a été pour lui offrir le père qu'il n'a jamais eu. Le titre et l'affiche parlent d'eux-mêmes. On y voit un petit garçon au premier plan si bien que l'on croit que "Kikujiro" c'est lui. Or il s'appelle Masao et Kikujiro est en fait le nom du personnage interprété par Takeshi KITANO que l'on voit en arrière-plan et c'est aussi le prénom du père du cinéaste. L'aspect autobiographique du film est renforcé par le fait que Kikujiro (le vrai et son double de fiction) sont d'anciens yakuzas. Dans le film ce n'est jamais dit explicitement mais cela est révélé par l'énorme tatouage que Kikujiro porte dans le dos (un signe distinctif des yakuzas). De plus, Kikujiro est un joueur compulsif (comme l'était le père de Kitano) qui a les plus grandes difficultés à s'occuper du gamin qu'on lui fourre entre les pattes. Car lui-même se comporte en irresponsable, son impulsivité n'ayant d'égale que sa grossièreté et son amoralité. Leur périple pour retrouver la mère de Masao se transforme en un road-movie déjanté où chaque étape, chaque galère est le prétexte d'un gag remarquablement mis en scène. Démuni matériellement, Kikujiro utilise le système D (pour ne pas dire l'escroquerie) pour se déplacer, manger ou se loger avec une spontanéité presque enfantine qui fait de lui le double de Masao. Comme dans le film de Charles CHAPLIN, le jeu et la survie ne font qu'un. Chaque séquence est le prétexte d'un gag burlesque où le sens du cadrage et de l'ellipse de Kitano font merveille. Pour ne citer qu'un exemple, Kikujiro a l'idée de crever les pneus d'un véhicule pour entrer en contact avec son propriétaire, l'aider à le réparer et se faire prendre en stop. Mais voilà que tout en échafaudant à haute voix son plan, penché sur le véhicule, il ne voit pas Masao se figer et le cadre s'élargir, révélant la présence du propriétaire de la camionnette à sa gauche.

Mais le film n'est pas qu'humoristique, il est sous-tendu par une poignante mélancolie. Masao est un orphelin qui voit ses amis partir en vacances en famille pendant que lui reste à quai. Exclu des vacances et exclu de la famille. C'est (inconsciemment) pour lui offrir une réparation (et une seconde chance pour lui-même) que Kikujiro s'embarque avec lui dans ce qui s'apparente à une quête initiatique. En effet il ressort métamorphosé de cette expérience. La séquence où ils retrouvent la mère de Masao est un moment de basculement où Kikujiro l'homme-enfant et le voyou mal dégrossi devient Kikujiro le père responsable. A partir de ce moment, il réoriente ses actions frauduleuses de façon à protéger l'enfant et l'empêcher ainsi de sombrer dans le désespoir. Ce faisant il devient son ange gardien, lui offre une vraie enfance (la séquence du camping avec des complices est un beau moment de tendresse et de jeux partagés) et par un effet miroir, se remet en contact avec sa propre histoire familiale. L'attachement entre Masao et Kikujiro se renforce au point de rompre quelque peu l'inexpressivité caractéristique des visages filmés dans le cinéma de Takeshi KITANO, le masque de théâtre cédant la place à la comédie humaine. "L'été de Kikujiro" est un film qui donne les clés des ruptures de ton si caractéristiques du cinéma de Takeshi KITANO, un cinéma où cohabitent l'enfant et le gangster, des images naïves et une violence graphique souvent brutale. La musique de Joe HISAISHI est une nouvelle fois (après "Hana-Bi" (1996)) particulièrement inspirée.

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Angry Birds: Copains comme cochons (The Angry Birds Movie 2)

Publié le par Rosalie210

Thurop Van Orman (2019)

Angry Birds: Copains comme cochons (The Angry Birds Movie 2)

"Angry Birds: copains comme cochons" est un film d'animation très sympa qui se situe dans la lignée du premier volet. Il n'a d'autre prétention que de divertir et il y parvient très bien. L'intrigue (une alliance entre oiseaux et cochons contre un troisième ennemi) n'a pas grand intérêt, l'aspect visuel est basique et la morale est toujours aussi convenue (grosso modo l'union fait la force et vive l'esprit d'équipe) mais il est bien construit et bien rythmé. La musique pop est certes envahissante mais ne se compose pas seulement de gros tubes lourdingues puisque David Bowie et son "Space Oddity" s'invitent de façon marquante à la fête comme le faisait Stanley KUBRICK dans le premier volet. L'alternance entre les aventures des bébés (oiseaux et cochons) et celle des adultes fonctionne très bien, d'autant qu'elles se rejoignent à la fin. Au sein des adultes, les personnages féminins se taillent une vraie place. Il est particulièrement bien vu d'avoir fait de la "méchante" de l'histoire l'ex-fiancée (aigrie) "d'Aigle vaillant" dont on sait depuis le premier volet qu'il s'agit d'un lâche. La baudruche patriarcale continue donc de se dégonfler pour notre plus grand plaisir. Il y a d'ailleurs dans le film un panorama assez bien vu des comportements amoureux et modèles familiaux modernes, du speed dating jusqu'aux familles monoparentales en passant par les femmes instruites et émancipées qui veulent être traitées d'égale à égale avec leurs homologues masculins.

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Quoi de neuf, Pussycat? (What's new, Pussycat?)

Publié le par Rosalie210

Clive Donner (1965)

Quoi de neuf, Pussycat? (What's new, Pussycat?)

Les amateurs des sixties adeptes du "who's who" ne peuvent qu'apprécier le film de Clive DONNER qui aligne les célébrités de l'époque comme les perles d'un collier: Romy SCHNEIDER, Ursula ANDRESS, Peter O TOOLE, Paula PRENTISS, Peter SELLERS, CAPUCINE et dans des petits rôles voire des cameos, Françoise HARDY, Daniel ÉMILFORK, Jacques BALUTIN, Richard BURTON etc. Tout ce beau monde s'agite en roue libre dans une intrigue vaudevillesque tournée dans une France "bourgeoise rive gauche", couronnée par une dernière séquence complètement folle au "Château Chantelle" qui est celle que je trouve la plus drôle. Le tout est emballé par le célèbre tube de Tom JONES qui porte le même titre (en VO) que celui du film "WHAT'S NEW PUSSYCAT ?" (1965). Une allusion paraît-il à une expression employée par Warren BEATTY qui devait à l'origine jouer dans le film mais qui s'est défilé quand il a compris qu'il s'agissait de tourner en dérision les obsédés sexuels ^^^^.

Mais le film ne se distingue pas seulement par son casting cinq étoiles, il a également son importance dans la filmographie de Woody ALLEN. En effet il s'agit de sa première apparition sur grand écran (ceux qui se demandent où et quand il a pu embrasser Romy SCHNEIDER ont ainsi la réponse ^^^) et de son premier scénario. Le producteur du film l'avait en effet repéré pendant l'un de ses spectacles de cabaret et lui avait proposé d'en écrire l'histoire. Le film porte donc sa signature avec le thème de la psychanalyse, Paris version artistes de la rive gauche, le motif de la chambre de plus en plus remplie de monde (un hommage évident à la scène de la cabine de "Une nuit à l'opéra" (1935) avec les Marx Brothers) ou encore une séquence au bord de la Seine qui préfigure celle avec Goldie HAWN dans "Tout le monde dit I love you" (1996).

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Le Déshabillage impossible

Publié le par Rosalie210

Georges Méliès (1900)

Le Déshabillage impossible

Court-métrage de Georges MÉLIÈS réalisé en 1900, "Le déshabillage impossible" se situe dans la lignée de "Escamotage d une Dame au Théâtre Robert-Houdin" (1896). Il s'agit d'un numéro d'illusionnisme utilisant le même trucage cinématographique consistant à arrêter la caméra puis à reprendre le tournage après avoir effectué un changement hors-champ, tout l'art consistant en la qualité du raccord qui doit donner l'illusion d'une continuité temporelle. Et ainsi de suite, les raccords se multipliant comme deux glaces se renvoyant leur reflet à l'infini.

Dans ce court-métrage, un homme (Georges MÉLIÈS lui-même) tente de se déshabiller pour aller se coucher mais d'autres vêtements repoussent sur lui aussitôt comme par magie, l'arrêt caméra lui permettant de revêtir entretemps de nouveaux habits. Encore lui faut-il reprendre exactement dans la même posture que celle du plan précédent pour que l'illusion fonctionne et c'est une technique de précision. La repousse des habits sur près de 2 minutes se prolonge peut-être un peu trop mais la chute (escamotage du lit) est bien trouvée.

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Bananas

Publié le par Rosalie210

Woody Allen (1971)

Bananas

"Bananas", le troisième film de Woody ALLEN et l'un de ses plus oubliables. L'influence du stand-up où le réalisateur a fait ses débuts y est très forte si bien qu'on a davantage une succession de sketches vaguement reliés entre eux qu'un véritable scénario. On s'ennuie donc ferme parce qu'il est complètement décousu et que la plupart des gags, démodés, tombent à plat. Trop léger, pas assez maîtrisé, vieillot, le film n'est pas une comédie cynique de référence sur la politique sud-américaine des USA durant la guerre froide comme peut l'être par exemple "Docteur Folamour" (1963) de Stanley KUBRICK.

"Bananas" fonctionne cependant comme un brouillon des oeuvres à venir avec son héros complexé et sa relation névrosée avec une petite amie qui n'est autre que son épouse de l'époque Louise LASSER (cette façon d'entremêler fiction et réalité est caractéristique du réalisateur). D'autre part il y a un passage amusant où intervient un jeune acteur inconnu à l'époque qui galérait alors dans le milieu du cinéma: Sylvester STALLONE. Sa confrontation avec Woody ALLEN est assez réjouissante. Mais si vous n'êtes pas un inconditionnel de Woody ALLEN désireux de voir tous ses films ou un fan de Sylvester STALLONE (qui n'apparaît cependant que durant quelques minutes) vous pouvez passer votre chemin... et relire "Tintin et l'Oreille cassée" ou "Tintin et les Picaros" pour avoir une satire réussie de la géopolitique en Amérique du sud durant la guerre froide.

 

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La Glu

Publié le par Rosalie210

Alice Guy (1907)

La Glu

C'est parce que Léon Gaumont ne prenait pas le cinéma au sérieux que Alice Guy, sa secrétaire put s'y faire une aussi grande place, devenant ainsi la première réalisatrice de l'histoire du septième art. Fille d'un éditeur-libraire , elle était passionnée par les pouvoirs de la fiction qu'elle décida d'appliquer à l'art cinématographique (à l'origine, pour faire vendre les caméras Gaumont). Jusqu'en 1907, elle dirigea toute la production cinématographique de la maison, embauchant techniciens et scénaristes  tout en réalisant elle-même ses propres films (plus de 300!), conçus comme autant de moyens d'expérimentations. Ainsi "La Glu" tourné en 1906 qui est une "saynète humoristique" de quelques minutes préfigure le slapstick américain avec un tournage en extérieur, une trame narrative et des situations burlesques se succédant à partir d'un élément perturbateur unique, un seau de colle qui, détourné par un chenapan introduit le désordre dans la vie de quelques quidams. Ceux-ci se retrouvent avec les chaussures collées au sol ou pire encore, le fondement collé au siège. La fin du court-métrage est assez abîmée.

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Les Grands Ducs

Publié le par Rosalie210

Patrice Leconte (1995)

Les Grands Ducs

Trois comédiens vieillissants qui courent le cachet et cabotinent à mort déguisés en sapin de noël ça pourrait être parfaitement pathétique. Sauf que ces trois là sont joués par Philippe Noiret, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle et qu'ils y vont à 200% dans l'outrance et le ridicule. Car la différence est infime entre le ridicule et le panache et il faut en avoir pour relever le défi de donner de la noblesse à ce qu'il y a de pire dans le milieu. A savoir un vaudeville-pudding que son producteur véreux aux abois (Michel Blanc) cherche par tous les moyens à saboter pour toucher les assurances. Mais nos trois "rôles de complément" se démènent si bien pour faire vivre la pièce, allant jusqu'à intégrer à l'intrigue les péripéties qui se déroulent en coulisses qu'ils finissent par devenir "les trois as" se partageant l'affiche avec la vedette interprétée par une Catherine Jacob perchée mais tout aussi déterminée qu'eux à ne pas lâcher l'affaire, quitte à (beaucoup) payer de sa personne. Bref, à travers ce film qui évoque les arrières cuisines pas toujours ragoûtantes du métier d'acteur, notamment pour les plus modestes d'entre eux, Patrice Leconte rend un hommage appuyé au métier et à ceux qui le font vivre des stars jusqu'au plus petit rôle de figuration. Quant aux trois "as" qui n'avaient plus tourné ensemble dans un film depuis "Que la fête commence" de Bertrand Tavernier 20 ans auparavant, ils affichent une complicité à l'écran qui fait plaisir à voir et nous régalent, chacun dans un registre différent. Philippe Noiret joue le gros bébé gourmand et mort de trac, Jean Rochefort a la moustache qui frise en séducteur obsédé sexuel, enfin Jean-Pierre Marielle, grandiose, fait monter les enchères (et la mayonnaise) autour de sa prestation à coups d'explosions de colère imprévisibles. C'est cette générosité, ce plaisir du jeu, cet amour du public transpirant de chaque scène qui donne au film toute sa saveur et sa valeur en dépit de son apparence tellement grotesque et grand-guignolesque qu'elle en paraît rebutante de premier abord.

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Big Trouble

Publié le par Rosalie210

John Cassavetes (1986)

Big Trouble

Le moment que je préfère dans "Big Trouble", le dernier film réalisé par John Cassavetes c'est le générique de fin. Au lieu de se dérouler sur un écran noir, il défile sur le film qui continue sans nous dans une joyeuse pagaille. On y voit les acteurs se lâcher, se bagarrer, se congratuler le tout sur "Une petite musique de nuit" de Mozart. Une improvisation qui est l'un des seuls moments où on reconnaît la patte du réalisateur. Pour le reste, il faut bien le dire "Big Trouble" ne lui ressemble guère. Il faut dire qu'il s'agit d'un costume qui n'avait pas été taillé par lui à la base. Mais le réalisateur initial, Andrew Bergman, également auteur du scénario se fit la malle en cours de tournage laissant en plan l'équipe technique et les acteurs et Peter Falk fit alors appel à son ami pour le terminer. Le résultat: une œuvre de commande, sorte de parodie burlesque de "Assurance sur la mort" où tout le monde en fait des tonnes. Pour éviter un procès en plagiat, la Columbia offrit deux scénarios à la Universal, propriétaire du film de Billy Wilder, dont l'un n'était autre que celui de "Retour vers le futur". Une bien mauvaise affaire puisque "Big Trouble" fit un bide (mérité) dans les salles. Alan Arkin en agent d'assurances dépassé par les événements et perpétuellement en quête de fonds pour que ses triplés aillent à Yale est très drôle par moments mais le film est quand même assez poussif dans l'ensemble, brassant beaucoup d'air pour un résultat assez creux. 

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Mary à tout prix (There's Something About Mary)

Publié le par Rosalie210

Peter et Bobby Farrelly (1998)

Mary à tout prix (There's Something About Mary)

"Mary à tout prix" parle d'affaires de cœur au niveau du corps. Et ce que dit le corps n'est pas en harmonie avec les prétentions du cœur (ou de ce qui en tient lieu). Si bien que le déroulement de la comédie romantique attendue est sans cesse dérangée par des moments burlesques transgressifs hilarants (si on supporte le mauvais goût, bien entendu).

L'entrée en matière a valeur programmatique: un troubadour des temps modernes chante l'amour perché dans un arbre (^^). Mais une fois revenu sur terre, le prétendant, Ted, n'a rien du prince charmant: c'est un ahurissant benêt joué par un hilarant Ben STILLER affublé d'une improbable perruque et d'un non moins improbable appareil dentaire. Ne manque plus que l'éruption d'acné pour incarner à la perfection l'âge ingrat. Il convoite Mary (Cameron DIAZ), la princesse idéale et inaccessible dont rêvent tous les garçons ce que son apparition auréolée de lumière confirme. Mais deuxième petit grain de sable, elle ne se sépare jamais de Warren, son frère handicapé et encombrant dont les réactions sont imprévisibles. Et une fois celui-ci apprivoisé, alors que la partition musicale semble reprendre son air attendu avec une "boum" aux allures de bal des débutants des années 50 (costumes kisch compris), le pauvre Ted se coince le zizi dans sa braguette en allant aux toilettes et finit aux urgences. Les toilettes sont le lieu ultime du test de virilité et l'autre séquence culte qui s'y déroule, celle de la "décharge du pistolet" me fait penser à la fois à la séquence clé du "Le Parrain" (1972) où Michael Corleone en sortant des toilettes avec un pistolet chargé prouve qu'il est bien le fils de son père et celle de "Pulp Fiction" (1993) où pendant que John TRAVOLTA calme ses ardeurs aux toilettes, Uma THURMAN fait une overdose à partir de la drogue qu'elle a trouvé dans ses affaires (le sort de Mary est cependant moins dramatique puisque le gel séminal finit dans ses cheveux ^^).

Le vrai sujet du film peut alors se déployer. Car les quatre neuneus qui courent après Mary et dont les frères Farrelly se payent joyeusement la tête sont autant de caricatures d'un problème dans la relation homme-femme bien réel. Celui qui consiste pour l'homme à utiliser la femme (jeune et jolie) comme un miroir narcissique. Le fait que Mary succombe au charme de Ted le gaffeur congénital, de Healy le beauf à moustache (Matt DILLON), de Dom le fétichiste à prurit (Chris ELLIOTT) ou de Tucker (Lee EVANS) le bigleux en béquilles offre un autre miroir, grotesque celui-là des innombrables situations (fictionnelles ou non) dans lesquelles un vieux beau (ou non d'ailleurs ^^^) se tape une jeunette. D'ailleurs l'une des dernières scènes du films montre bien un vieillard qui lui aussi convoite Mary et dégomme le troubadour chanteur au passage à la façon des The MONTY PYTHON dans "Monty Python sacré Graal" (1975) . Exit la comédie romantique, bonjour la comédie grinçante.

Car dans le fond les filles avides de sitcom et les garçons amateurs de blagues potaches sont renvoyés dos à dos. Mary est une des innombrables victimes du "syndrome Florence Nightingale". Elle épouse avec le sourire l'un des rôles que la société souhaite voir les femmes endosser, celui de l'infirmière réparatrice d'egos masculins en souffrance. Quant aux méthodes que les hommes utilisent pour la séduire dans une compétition virile où la femme n'est vue que comme un trophée, elles relèvent tout simplement de la manipulation et de la prédation. Tous lui mentent, Healy la met sur écoute et ensuite prétend avoir les mêmes goûts qu'elle (tout comme Phil dans "Un jour sans fin" (1993) où joue également Chris ELLIOTT), Dom la harcèle, Ted la fait suivre. Pas la moindre chance qu'un amour authentique puisse éclore dans ces conditions contrairement à ce que le "happy end" semble montrer.

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Bons pour le service (Bonnie Scotland)

Publié le par Rosalie210

James W. Horne (1935)

Bons pour le service (Bonnie Scotland)

Il y a deux films quasi indépendants dans "Bons pour le service" aussi éloignés l'un de l'autre que peuvent l'être les deux lieux de l'action (l'Ecosse et l'Inde). D'une part une intrigue amoureuse contrariée sans intérêt et mal interprétée, de l'autre les facéties burlesques de l'un des duo comiques le plus célèbre de l'histoire du cinéma, celui formé par Stan LAUREL et Oliver HARDY. Heureusement leur présence à l'écran occupe les deux tiers du film (contrairement à ce qui était prévu dans un premier montage) et entre en contradiction avec la bluette qu'ils sont sensés servir. La MGM n'est que le distributeur du film mais on ne peut s'empêcher de penser à ceux que tournent au même moment pour le studio les Marx Brothers où ils doivent systématiquement secourir un couple de jeunes premiers fadasses en détresse. Dans "Bons pour le service", la juxtaposition des deux univers ne manque pas de sel. Ainsi pendant que le jeune premier (pauvre mais valeureux) court après sa belle dont les méchants tuteurs convoitent le fabuleux héritage, Stan LAUREL et Oliver HARDY jouent deux détenus évadés qui ne reçoivent de ce même héritage qu'une cornemuse et une boîte à tabac (l'héritage est ce qui est censé lier les deux histoires, Laurel étant affilié au défunt). Ils réinventent la vie domestique dans une hilarante parodie où ils occupent la même chambre et le même lit, font un repas en détournant les objets de leur fonction habituelle avant de tout détruire. La suite lorsqu'ils sont incorporés à l'armée malgré eux ne fait que confirmer qu'ils subvertissent tout ce qu'ils touchent. Oliver HARDY qui a perdu son pantalon brûlé par Stan LAUREL et se promène en chemise de nuit espère récupérer sa virilité avec l'uniforme mais se retrouve vêtu d'un kilt alors qu'avec Stan LAUREL, le pas de l'oie se transforme en danse avant qu'un essaim d'abeilles ne produise l'effet d'un chien dans un jeu de quilles. La scène du "mirage" vaut également le détour. Au final, on a le sentiment paradoxal que ce sont les deux comiques au physique hors-norme qui ont la grâce (d'autant que Stan LAUREL fait preuve à plusieurs reprises de son extrême agilité) alors que les acteurs plus conformes aux standards de jeunesse, de minceur et de beauté ressemblent à des planches à pain.

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