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Articles avec #comedie burlesque tag

Les Affiches en goguette

Publié le par Rosalie210

Georges Méliès (1906)

Les Affiches en goguette

Connaissez-vous le principe des portraits qui s'animent et interagissent les uns avec les autres en se rendant visite par exemple? Et bien cela existait avant Harry Potter et avant "Toy Story" (1995) grâce à la magie du cinéma de Méliès. Le film qui date de 1906 donne à voir un mur recouvert par sept affiches publicitaires aux noms délicieusement désuets (Jean-Pierre JEUNET en a fait d'ailleurs un élément de sa propre poésie urbaine), successivement pour « Les Extraits de Bidoche Poirot », la « Poudre des Fées », « La Trouillotine », « Le Tripaulin », « Le Nouveau Dépôt », « Le Quinquina au Caca O » et les « Corsets Mignon ». Un cadre vide, initialement rempli de graffitis (« Mort aux flics »), accueille bientôt une huitième affiche : « Parisiana, l’amour à crédit ». Après cette présentation, les affiches s’animent et les personnages qui les composent deviennent des acteurs « en chair et en os » comme dans "Les Cartes vivantes" (1905) qui non seulement s'amusent entre eux mais également avec les flics qui longent le mur, jusqu'à renverser les rôles dans un final assez savoureux. Outre la performance technique (pour l'époque) et la féérie qui se dégage du procédé, on comprend que Georges MÉLIÈS n'aime guère les forces de l'ordre (de nos jours, il serait montré du doigt par toute une partie de la société pour cela) puisqu'il s'amuse à les "mettre en boîte" après les avoir enfarinés ^^. A l'inverse ses personnages de papier eux sortent des cadres dans lesquels on les a placés, séparés les uns des autres pour se rejoindre et faire la fête ensemble.

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Arizona Junior (Raising Arizona)

Publié le par Rosalie210

Joel Coen (1987)

Arizona Junior (Raising Arizona)

Parmi tous les films des frères Coen que j'ai pu voir dans ma prime jeunesse, leur deuxième a toujours été mon préféré. Et le revoir a juste été un régal de tous les instants. Comédie déjantée, parfaitement exécutée et survitaminée grâce notamment à une science du montage impeccable et une musique plus qu'entraînante, "Arizona junior" s'amuse beaucoup à revisiter les genres en mode décalé (le western, le cartoon, le film de braquage, la comédie familiale, la satire voire le film post-apocalyptique à la "Mad Max") (1979) et se paye le luxe de nous faire apprécier des taulards pied-nickelés aussi improbables qu'attachants. De gros nounours inadaptés et immatures au grand dam de Edwina (Holly HUNTER) ex-flic trop sentimentale pour résister bien longtemps à l'opération séduction de H.I. (Nicolas CAGE, craquant quand il est bien dirigé). Mais par delà ses scènes d'action (courses poursuites, bagarres) et son humour ravageur, le film est traversé de temps à autre par une sourde mélancolie et un réel sentiment d'injustice. Celui qui anime un couple si totalement démuni qu'il ne peut même pas avoir la seule richesse de l'American dream qui a priori ne s'achète pas: une descendance. Mais par contre il a toujours le droit de rêver, ça ne mange pas de pain.

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Le Vilain

Publié le par Rosalie210

Albert Dupontel (2008)

Le Vilain

"Le Vilain" est une comédie grinçante de Albert DUPONTEL qui fonctionne en grande partie sur le duel burlesque à huis-clos qui s'installe entre Sidney Thomas, mauvaise graine dont la chambre d'enfant montre ses dispositions précoces en matière de triche, chantage et vols en tous genres et sa mère, Maniette (Catherine FROT) qui use de moyens pas très catholiques ^^ pour le forcer à se repentir. Régulièrement, le mano à mano est interrompu par l'intervention de personnages plus loufoques les uns que les autres à commencer par celles, hilarantes du docteur William, aussi expert en extraction de "baballes" que Jean CARMET dans "Les Fugitifs" (1986) (je ne remercierai jamais assez Albert DUPONTEL de m'avoir fait connaître Nicolas MARIÉ. Dès que Maniette annonce qu'un docteur un peu foufou va faire son entrée, j'ai pensé "Ca c'est un rôle pour lui"!) Autre moment réjouissant, celui de l'attaque du promoteur véreux (Bouli LANNERS, autre habitué du cinéma de Albert DUPONTEL mais plutôt dans le genre fripouille) par des chats préalablement mis en furie par Maniette qui refuse de vendre son pavillon*. Car même si le comique de répétition du film a parfois un caractère un peu trop mécanique, il ne tourne pas à vide. Mère et fils finissent par se reconnaître comme deux marginaux de la société (capitaliste) mais suffisamment "teignes" pour lui en faire voir de toutes les couleurs. Une forme de résistance par le rire mais un rire certainement pas gratuit, un rire engagé qui renvoie au cinéma que Albert DUPONTEL admire: celui de Charles CHAPLIN et celui de Terry GILLIAM. Tandis que le fils s'attaque aux quartiers d'affaires (une obsession), la mère lutte avec ses voisins tout aussi âgés pour sauver sa maison et la vie de son quartier de sa deshumanisation programmée par la construction de tours de bureaux. Un thème approfondi dans le dernier film du réalisateur "Adieu les cons" (2019) et qui est peu traité au cinéma hormis dans "Là-haut" (2008) le célèbre film des studios Pixar réalisé par Pete DOCTER (Catherine FROT a d'ailleurs raconté qu'elle avait trouvé Carl très semblable à Maniette).

* Après le canari de "Bernie" (1996), le bestiaire s'enrichit avec "Le Vilain" d'une tortue particulièrement revancharde en plus des chats et du chien remontés comme des coucous après leur cohabitation forcée façon milkshake dans une poubelle.

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Bruce tout-puissant (Bruce Almighty)

Publié le par Rosalie210

Tom Shadyac (2003)

Bruce tout-puissant (Bruce Almighty)

Film culte offrant quelques scènes mémorables pour se bidonner à deux conditions néanmoins:

1: Aimer Jim CARREY lorsqu'il est en roue libre car si dans le scénario il prend la place de dieu, en tant qu'acteur, il a le rôle d'Atlas, le géant qui porte la terre (le film) entier sur ses épaules. Autant être prévu, c'est un "one Carrey show" comme les Ace Ventura ou "Menteur, menteur" (1997).

2: Fermer les yeux sur l'aspect moralisateur de la deuxième partie du film. Comme de nombreux moments sympathiques organisées par des Eglises ou des sectes (dîners, concerts etc.) la bonne tranche de rigolade sert d'appât pour subir ensuite des sermons où il faut montrer sa patte blanche, ou plutôt WASP (bon chrétien, bon époux, bon travailleur etc.)

Si l'on accepte ces conditions, on peut quand même bien se régaler devant les facéties de l'ex loser dont la "toute-puissance" se traduit de façon spontanée (donc avant que la religion ne vienne brider ses instincts) par la satisfaction de sa libido (voir l'explosion évocatrice de la bouche d'incendie sur le tube "I've got the power", la jupe de la fille qui se soulève à la façon de celle de Marilyn MONROE mais beaucoup plus haut, les regards salaces de la coprésentatrice du journal TV ou encore la mise en condition érotique de sa petite amie jouée par Jennifer ANISTON). Il s'offre par ailleurs des séquences tordantes de revanche sur les hommes qui l'ont humilié, la plus virtuose étant celle dans laquelle il met au tapis son rival joué par un Steve CARELL qui n'avait pas encore explosé le box-office avec ses propres comédies mais qui était déjà bien entendu savoureux.

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Tout simplement noir

Publié le par Rosalie210

Jean-Pascal Zadi (2020)

Tout simplement noir

"Tout simplement noir", vraiment? Le film aurait pu s'intituler "50 nuances de noir" ou bien "La communauté noire, combien de divisions?" ou bien encore "Qu'est ce que la négritude aujourd'hui en France?" et "comment est-elle représentée dans les médias?". Une question simple pour une réponse complexe. D'ailleurs le film pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Fonctionnant sur le modèle du faux documentaire et du film à sketchs, patchwork inégal et souffrant de fréquentes baisses de rythme, le film est aussi un conte voltairien dans lequel JP, comédien aussi raté que candide (Jean-Pascal Zadi) qui veut organiser une marche de la fierté noire et un cynique (Fary) qui lui ouvre les portes du show biz découvrent que les noirs qu'ils rencontrent n'entrent pas dans la définition stéréotypée et restrictive que JP donne de "ce qui est noir" à savoir des critères physiques (peau foncée, cheveux crépus), de genre (être un homme) et généalogiques (descendre d'esclaves). Il se retrouve bien embêté face à l'ancien footballeur Vikash Dhorasoo qui est d'origine indienne et a les cheveux lisses puis face à Eric Judor qui est métis à la peau claire et met d'abord en avant ses origine autrichiennes. Évidemment les afro-féministes entrent rapidement en lice pour protester contre l'absence des "soeurs" à la fête. D'autres obstacles se dressent sur la route du grand dadais naïf aux dents proéminentes qui a l'art de se mettre tout le monde à dos: les intellos qui lui reprochent le choix de la date estimant qu'elle correspond à l'histoire des blancs, les autres minorités (arabes et juifs) qui veulent faire entendre leurs voix, ceux qui préfèrent être définis par leurs compétences plutôt que par la couleur de leur peau, ceux qui s'accusent mutuellement de faire des films de bounty c'est à dire trahissant la cause noire (désopilante séquence entre les réalisateurs Lucien Jean-Baptiste et Fabrice Eboué). Et puis il y à les clichés qui collent aux basques des noirs à qui on propose toujours les mêmes types de rôles. La palme va à la séquence très politiquement incorrecte où Mathieu Kassovitz qui cherche un "vrai noir" (sous entendu un sauvage africain et non un lascar des banlieues) va jusqu'à mesurer l'écartement des narines de JP, geste de sinistre mémoire. Zadi dégomme par l'absurde aussi bien l'essentialisation raciste que le communautarisme tout en faisant preuve ainsi que ses camarades people d'une bonne dose d'autodérision (Soprano qualifié de "rappeur des collèges", Fary et son opportuniste film "Black Love" pompé sur "Moonlight" (2016) etc.) Plus profondément encore, c'est la part noire de l'identité française, occultée par l'histoire officielle que restaure Jean-Pascal Zadi qui bâtit une œuvre bien plus civique que celle des programmes scolaires. On lui pardonne d'autant plus aisément les maladresses de forme de son film.

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40 ans, toujours puceau (The 40 year-old virgin)

Publié le par Rosalie210

Judd Apatow (2005)

40 ans, toujours puceau (The 40 year-old virgin)

Les Inrocks ont raison de comparer le premier film de Judd APATOW dont le titre peu engageant dissimule la nature véritable et "La Party" (1968) de Blake EDWARDS. Car dans les deux cas un candide burlesque génial vient détraquer une machinerie sociale bien huilée et en révéler les rouages fondés sur le jeu de pouvoir. Deux éléments diffèrent cependant. Le style de "40 ans, toujours puceau" emprunte les codes du teen-movie potache et trash à la manière des frères Farrelly et l'époque beaucoup plus conservatrice débouche sur une fin convenue et donc décevante. Mais Steve CARELL qui a été révélé par le film dont il a trouvé l'idée originale et co-signé le scénario est bien l'héritier d'un Peter SELLERS, sans le côté transformiste mais avec une aura d'enfance irréductible dans un corps d'adulte. Un candide qui méconnaît les jeux de pouvoir au profit du plaisir de jouer de l'enfance avec laquelle il est sur la même longueur d'ondes. Une adolescente de 16 ans en revanche regarde déjà avec condescendance cet impuissant potentiel qui ne sait conduire qu'un vélo. Son comportement décalé et asexué dérange la société patriarcale qui veut l'assimiler à tout prix (le faire entrer dans l'âge adulte de la sainte trinité power, money and sex). Pour intégrer le monde des hommes virils et être adoubé comme un partenaire sexuel et social acceptable par une femme, il lui faut se séparer de ses jouets de collection pour embrasser la carrière d'un self made man ambitieux qui investit sa thune plutôt que la dépenser dans des hobbies jugés infantiles (et surtout improductifs, le plaisir gratuit qui se dit "free" en anglais étant banni). Mais si Andy abdique et rentre dans le rang, Steve CARELL fait de la résistance que ce soit dans son rôle d'homo dépressif de "Little miss Sunshine" (2005) où c'est toute une famille qui navigue dans la marginalité ou bien dans celui de "Bienvenue à Marwen" (2018) où il (re)joue avec des poupées chaussé de talons hauts, encaissant la solitude et le harcèlement qui en résultent. Finies les compromissions.

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Yes Man

Publié le par Rosalie210

Peyton Reed (2008)

Yes Man

Une comédie burlesque et romantique qui lorgne du côté de Judd APATOW avec la collaboration de l'un de ses scénaristes fétiche, Nicholas STOLLER. Le résultat se suit sans déplaisir mais ne vole pas très haut que ce soit au niveau de l'humour qui tombe parfois à plat ou de la morale franchement manichéenne qui consiste à passer du noir au blanc en prônant le oui comme remède miracle alors que savoir dire non est fondamental dans l'affirmation de soi et qu'à l'inverse les gens incapables de le faire sont plutôt mal dans leur peau. Certes, on peut y voir une critique des séminaires de développement personnel avec son gourou (interprété par Terence STAMP) et ses solutions simplistes mais si c'est le cas, cette critique est très timide voire ambiguë. Le film démontre en effet que son postulat de départ (dire oui à tout) fonctionne aussi bien pour trouver l'amour que pour progresser dans sa carrière. Les quelques accrocs sont anecdotiques au final (sauf peut-être le non à son ex mais qui n'est pas assez mis en valeur. Bref les chantres de la pensée positive (et binaire: oui contre non, blanc contre noir, winer contre loser) sont portés aux nues au détriment de la recherche d'un équilibre. Reste le show Jim CARREY qui est très drôle par moments même s'il a fait bien mieux ailleurs tant dans le domaine comique que dans le domaine dramatique ("I Love You Phillip Morris3 (2009) par exemple).

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Punch-drunk love: Ivre d'amour (Punch-drunk love)

Publié le par Rosalie210

Paul Thomas Anderson (2003)

Punch-drunk love: Ivre d'amour (Punch-drunk love)

"Punch-Drunk love" (joli titre au passage) est une comédie décalée qui se situe au carrefour d'au moins trois genres: la comédie romantique (histoire d'amour), la comédie musicale (ballet millimétré en cinémascope et technicolor) et la comédie burlesque (corps en folie dans l'espace). Paul Thomas ANDERSON réussit à marier la rigueur géométrique de sa mise en scène avec la flamboyance des couleurs et la douce dinguerie de son personnage principal, Barry (Adam SANDLER, transcendé par la direction d'acteur). Doux et dingue à la fois c'est à dire possédant l'hybridité de nombre de personnages du burlesque muet: l'innocence enfantine mais aussi la violence destructrice dont les décors se souviennent toujours. La mise en scène fait de Barry un petit personnage enfermé dans d'immenses décors qui l'écrasent et dont il tente de s'extraire à coups de crises de rage destructrice. Couloirs d'hôtels et d'immeubles interminables, rayons de supermarchés répliquant les mêmes produits manufacturés à l'infini façon Andy WARHOL, immenses entrepôts, le décor de la vie moderne deshumanise les personnages ce que la bande-son expérimentale assez mécanique renforce. L'influence (revendiquée) de Jacques TATI qui luttait lui aussi contre la déshumanisation du paysage et la réification de l'humain par la société de consommation grâce à la force subversive du corps burlesque se fait sentir. Mais aussi celle de Charles CHAPLIN et de ses "Les Temps modernes" (1936) où le fracas des objets rend inaudible la parole humaine. Barry semble donc fou au premier abord mais tout suggère que c'est l'environnement autour de lui qui l'est et que son attitude consistant à empiler les boîtes de pudding pour gagner des miles en avion (et s'échapper donc...) est plutôt saine. Cela explique sans doute que Léna (Emily WATSON) l'ait élu, elle qui semble passer sa vie entre deux avions. Leur amour est symbolisé par le seul objet qui s'oppose à la logique fordiste (il est unique, il est gratuit puisque ramassé dans la rue): l'harmonium dont la musique mélodieuse vient contrer le brouhaha ambiant.

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L'homme à la tête de caoutchouc

Publié le par Rosalie210

Georges Méliès (1901)

L'homme à la tête de caoutchouc

Un des courts-métrages les plus fameux de Georges MÉLIÈS dans lequel celui-ci utilise plusieurs trucages maîtrisés à la perfection: fond noir, arrêt caméra, surimpression, jeu sur la perspective et le cadre dans le cadre pour créer l'illusion d'une tête coupée (la sienne) qui gonfle et se dégonfle comme un ballon actionné à l'aide d'un soufflet par un apothicaire (lui-même). Contrairement à ce que pensait l'historien du cinéma George Sadoul, ce n'est pas la caméra qui s'approche du sujet mais à l'inverse le sujet qui s'approche (ou s'éloigne) de la caméra à l'aide d'un chariot monté sur rails. Georges MÉLIÈS qui se plaçait du point de vue du spectateur de son théâtre Robert Houdin n'imaginait pas en effet qu'il pouvait bouger la caméra. Quant au gag final, il créé un effet de surprise, à la fois burlesque et terrifiant qui fait penser à un cartoon. Les corps vivants chez Georges MÉLIÈS subissent en effet toutes sortes de transformations impossibles dans la réalité mais abondamment utilisées dans le cinéma d'animation burlesque: aplatissement, démembrement, éclatement, dédoublement, lévitation, grossissement, rapetissement, disparition, réapparition etc.

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La Folle histoire de l'espace (Spaceballs)

Publié le par Rosalie210

Mel Brooks (1987)

La Folle histoire de l'espace (Spaceballs)

Il n'est pas si simple de faire une parodie qui tienne la route (je me souviens du consternant "Le Silence des Jambons" (1993) avec un Billy ZANE qui s'était particulièrement fourvoyé dans le rôle de "Joe Di Fostar" ah ah ah). "La Folle histoire de l'espace" est pour filer la métaphore sexuelle de son titre original "Spaceballs" d'un autre "calibre". Bien sûr le film parodie avec soin et jubilation les films de SF les plus populaires des années 70-80 mais il y ajoute en plus une couche de satire clairvoyante voire prophétique sur les mutations d'une industrie hollywoodienne concentrée entre quelques mains, abandonnant toute ambition créative au profit d'une exploitation marchande tous azimuts des mêmes succès. Voir les sept nains ainsi catapultés (en 1987!) dans l'univers Star Wars ne peut que faire penser à une anticipation du rachat de la franchise par Disney en 2012 alors que les incursions dans la saga Indiana Jones, les Transformers ou la scène la plus culte de "Alien, le huitième passager" (1979) avec John HURT qui reprend son rôle emblématique de Kane va au-delà du cross-over: cette dernière séquence rappelle que le ver est littéralement dans le fruit ^^. Et c'est ainsi que le film multiplie les placements de produits les plus voyants et les plus grotesques de la princesse "Vespa" à "Pizza the Hutt" (qui rappelle moins son modèle de grosse limace visqueuse que M. Creosote, le monstre insatiable symbolisant la consommation à outrance du "Monty Python : Le Sens de la vie" (1982)) cousin du vorace et vomitif sans-visage de Hayao MIYAZAKI). "Spaceballs" se décline d'ailleurs en une multitude de produits dérivés, une séquence entière du film prenant la forme d'un télé-achat dans une boutique que l'on croirait toute droit sortie d'un parc Disneyland (quand je dis que ce film était prophétique ^^). Mel BROOKS le réalisateur qui joue également le rôle du président Esbroufe (et de Yahourt/Yoda) fait d'ailleurs un gros plan sur les vidéos de ses précédents films. Quant à l'inénarrable Rick MORANIS dans le rôle de "casque noir" (échangé lors d'une séquence dans le désert contre un casque colonial et des culottes courtes dignes des aventures de Tintin ou d'un autre sketch des Monty Pythons dans "Monty Python : Le Sens de la vie" (1982)), il fait penser à tous les dictateurs-nabots de la terre qui à force d'avoir (au sens propre) la grosse tête sont juste ridicules.

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