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Articles avec #comedie burlesque tag

Un, deux, trois (One, Two, Three)

Publié le par Rosalie210

Billy Wilder (1961)

Un, deux, trois (One, Two, Three)

Comédie satirique réalisée en 1961 au moment de l'édification du mur à Berlin, Un, deux, trois se caractérise par son rythme molto furioso c'est à dire complètement hystérique. Dominé par La danse du sabre de Khatchadourian et l'abattage d'un James Cagney roublard au débit de parole digne d'une mitraillette, le film renvoie dos à dos le capitalisme et le communisme dans un joyeux jeu de massacre dont nul ne sort indemne. En grand admirateur des Marx Brothers (d'où le jeu de mots "I said Karl Marx, not Groucho!"), Wilder orchestre une logique du désordre qui envoie valdinguer les oppositions binaires, le communiste se convertissant en capitaliste pendant que le capitaliste fricote avec des communistes, tous deux se révélant au final aussi opportunistes et cyniques l'un que l'autre. Les gags, très réussis, jouent à fond sur les symboles des deux idéologies (Coca-Cola utilisé pour soudoyer les gardes est-allemands à l'égal du champagne, trabant qui se désosse lors d'une course-poursuite alors que la mercedes n'a pas une égratignure, horloge à coucou oncle Sam qui sonne de plus en plus vite au fur et à mesure que progresse le relookage du communiste, frénésie d'achats jusqu'à faire ressembler le bureau à un magasin, portrait de Khrouchtchev qui en tombant révèle celui de Staline, coup de chaussure d'un commissaire politique soviétique qui rappelle justement celui de Khrouchtchev à l'ONU etc.) mais aussi sur les nomenclatures, attitudes et jeux de mots les plus révélateurs. Les différents noms de l'hôtel est-allemand (Bismarck puis Göering puis Potemkine) évoquent l'histoire de la ville tout comme les employés constamment au garde à vous devant leur chef ou l'assistant qui claque des talons à tout va et reconnaît dans un journaliste son ancien patron nazi. L'épouse de Cagney surnomme son mari autoritaire "Mein Führer" et ironise sur sa secrétaire qui "lui donne des cours de langue". Quant à l'écervelée Scarlet, la fille du patron de Cagney "She has gone with the wind" of course!

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Charlot cambrioleur (Police)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1916)

Charlot cambrioleur (Police)

Dans ce court-métrage, le dernier de la période Essanay (sorti cependant après son premier film Mutual), Charlot se retrouve face à la question du bien et du mal. Tout juste sorti de prison, on le voit osciller d'un pôle à l'autre selon les rencontres qu'il effectue: un pasteur escroc qui s'empare de son argent ainsi que de la montre d'un poivrot qu'il convoitait, un ancien camarade de prison qui le pousse à commettre un cambriolage, des policiers benêts, un marchand de sommeil exploiteur mais aussi une jeune fille qui le protège et lui porte secours. La dernière scène, très symbolique, très "chaplinesque" le montre de dos marchant sur la route, face au soleil les bras tendus vers le ciel puis partant dans la direction opposée, poursuivi par un policier. Ce n'est cependant pas le plus drôle ni le plus enlevé de ses films.

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Charlot s'évade (The Adventurer)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1917)

Charlot s'évade (The Adventurer)

En 1916, Chaplin passe chez les studios Mutual et réalise 12 courts-métrages dont le dernier est Charlot s'évade (ou l'Evadé), le plus populaire de tous. Un court-métrage de 1917 d'une inventivité constante, mené tambour-battant et particulièrement bien construit. Charlot y fait preuve d'une agilité et d'une rapidité étonnantes. Les courses-poursuites ressemblent à des chorégraphies comme celle où Charlot neutralise ses poursuivants à travers les va-et-vient de portes coulissantes. Il en est de même pour certains gags comme celui où une boule de glace glisse à travers son pantalon et tombe à l'étage en dessous dans le dos d'une rombière ce qui fait boule de neige! Il trouve des façons originales de se dissimuler (en abat-jour par exemple!) il grime son portrait dans les journaux avec une volumineuse barbe qui est celle de son rival en amour bref c'est un festival assez irrésistible.

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Les vacances de monsieur Hulot

Publié le par Rosalie210

Jacques Tati (1953)

Les vacances de monsieur Hulot

Un été au début des années cinquante qui résonne comme celui des congés payés de 1936 sauf que c'est le début des 30 Glorieuses, de la civilisation des loisirs et du tourisme de masse. Des hordes de vacanciers prennent d'assaut les autocars et les trains alors que quelques familles aisées partent en voiture (celle-ci ne s'est pas encore généralisée, les routes sont quasi-désertes.) Sur le chemin, on rencontre une automobile qui ne ressemble à aucune autre, trafiquée, décalée, lente, pétaradante et qui a bien du mal à monter les pentes et à contenir le corps de son trop grand propriétaire. Un peu plus tard dans le film, les vacanciers sont arrivés dans une pension de famille plutôt bourgeoise bon teint. Tout ce petit monde continue à vivre comme s'il n'était jamais parti de chez lui, à se plier à des rituels et des règlements scandés par la cloche des repas. Soudain, la porte s'ouvre, un vent de liberté envahit la pièce et dérange l'ordonnancement de cette petite société étriquée. C'est ainsi que M. Hulot, double de Tati fait son entrée en scène, une scène qu'il quittera 4 films plus tard à la manière de Chaplin dans Les Temps modernes. Héros burlesque, Hulot est cet original toujours décalé, perpétuellement encombré de son corps déséquilibré, un corps trop grand qu'il tient le plus souvent incliné. Pas plus qu'il ne maîtrise son corps il ne maîtrise son langage quasi-inaudible qui se réduit à des borborygmes ou des onomatopées. Le comique et l'empathie pour le personnage naît du contraste entre la timidité de Hulot qui n'aspire qu'à la discrétion, qu'à se fondre dans le décor, qu'à disparaître (en référence à l'Homme invisible de James Whale il ne laisse que ses empreintes de pas sur le sol) et son incapacité à rentrer dans le rang, à s'adapter, à s'intégrer. Son comportement est une source de perturbations permanentes pour la plupart des autres qui le prennent pour un grand enfant irresponsable. D'ailleurs les enfants sont ses principaux alliés avec quelques personnes âgées malicieuses ayant trouvé en lui un remède contre l'ennui. En réalité Hulot est profondément anti-conformiste. Les injonctions, prescriptions, orientations auxquelles il faudrait se conformer (panneaux indicateurs, hauts-parleurs, parcours fléchés...) sont avec lui systématiquement brouillées ou déjouées. Tati n'a-t-il pas fondé sa geste créatrice sur le refus de se laisser "encadrer" par son père? 

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Charlot fait la noce/En bombe/A l'hôtel (A Night Out)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1915)

Charlot fait la noce/En bombe/A l'hôtel (A Night Out)

A Night Out est du pur slapstick c'est à dire un festival de coups en tous genre ce qui entraîne inévitablement des répétitions et des longueurs. L’histoire est une variante du film "Charlot et Fatty font la bombe" qui réunissait Chaplin et Roscoe « Fatty » Arbuckle en 1914. Cette fois, Ben Turpin est le partenaire de Chaplin. Chaplin et Turpin jouent des ivrognes faisant une virée en ville qui commence par un simple café et se termine dans un hôtel où a lieu un quiproquo osé avec la fille du maître d'hôtel, Edna Purviance, dont c’est la première apparition au cinéma et qui deviendra la partenaire privilégiée de Chaplin pour les sept années suivantes. On peut d'ailleurs relever de nombreux moments grivois dans le film par exemple quand Charlot tente de s'asseoir sur la croupe d'une femme ou quand celle-ci le bouscule avec ses fesses ou encore quand une femme lui touche la cuisse par inadvertance.

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Charlot veut se marier (A Jitney Elopement)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1915)

Charlot veut se marier (A Jitney Elopement)

Le sujet de A Jitney elopement (Charlot veut se marier en VF) a souvent été exploité par Chaplin. Il s'agit d'un pauvre qui veut s'insérer dans un monde de riches. Pour y parvenir, Charlot usurpe l'identité d'un comte pour demander la main de la fille d'un bourgeois. Le film se divise en trois parties distinctes. La première partie est consacrée à un déjeuner assez surréaliste chez le père de la fiancée où les aliments s'avèrent avoir des propriétés particulières (mention spéciale à la fumée du café brûlant qui sort par les oreilles de Charlot). La deuxième partie est du slapstick pur avec festival de chutes et de torgnoles. La dernière partie, la plus animée, est une course-poursuite en voiture assez amusante. Au final le film est inégal mais sympathique.

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Wall-E

Publié le par Rosalie210

Andrew Stanton (2008)

Wall-E

Wall-E qui fut assez controversé à sa sortie est un des meilleurs Pixar. A titre personnel, c'est mon préféré, à égalité avec Vice Versa. C'est une prouesse technologique et narrative qui parvient à offrir un univers riche, doté de plusieurs niveaux de lecture. A bien des égards, il est à contre-courant de la production contemporaine, notamment en matière de dessins animés. Par peur sans doute d'ennuyer, les films d'animation occidentaux grand public ont tendance à être hystériques avec des péripéties incessantes, des dialogues mitraillettes et une image remplie à ras bord. Peu importe que l'on atteigne l'indigestion, peu importe que le scénario et les personnages soient indigents, peu importe que l'on n'en retienne rien, il faut gaver les spectateurs à tout prix.

Wall-E en parfaite cohérence avec son discours critique sur la surconsommation est pour l'essentiel contemplatif et privé de dialogues. L'hommage aux films de Chaplin et Buster Keaton dont la mélancolie ressemble à celle de Wall-E n'est pas loin. Mais hommage à Kubrick aussi (Wall-E est bourré de clins d'oeil à 2001 l'Odyssée de l'espace) et à Miyazaki (allusions à Nausicaa et sa planète toxique). Riche de toutes ces références, Wall-E sollicite le spectateur autrement qu'en l'abrutissant. Le travail sur l'image (que de poésie dans le ballet spatial des deux robots par exemple) et sur le son (par exemple sur les intonations variées avec lesquelles sont prononcés Wall-E et Eve) oblige celui-ci à être actif ou à rejeter un film qui ne se "donne pas" de lui-même. Tati si incompris en France a été reçu 5 sur 5 aux USA tant sur la forme que sur le fond. Ainsi Playtime, descendant des Temps Modernes et du Mecano de la General où Chaplin et Keaton "déréglaient" la machine est à son tour pris pour référence dans Wall-E où ce dernier en nouveau M. Hulot désordonne le monde aseptisé de l'AXIOM.

Néanmoins Wall-E reste parfaitement accessible aux enfants à cause de l'incroyable travail d'humanisation effectué sur Wall-E et à un degré moindre sur Eve. Là encore, la critique sous-jacente tape dans le mille. Ces robots sont mille fois plus humains que les humains du film déshumanisés par leur dépendance à la technologie...et que tant et tant de comédiens insipides qui ressemblent eux à de vrais robots.

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Charlot apprenti (Work)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1915)

Charlot apprenti (Work)

Tourné deux mois après Charlot Vagabond, Charlot apprenti en est le prolongement, teinté de critique sociale. Traité comme une bête de somme par son patron qui l'exploite et le frappe, Charlot suscite plus que jamais la compassion. Les cadrages penchés accentuent l'impression de pénibilité, en l'obligeant à grimper de fortes pentes alors qu'il tire un lourd chargement. Lorsqu'ils se rendent dans une maison bourgeoise pour refaire les tapisseries, l'occasion lui est donnée de se venger et de renverser les rôles. Le festival burlesque parfois un peu répétitif connaît sur la fin un emballement rythmique absolument réjouissant. La maison est dévastée de fond en comble par un Charlot devenu maître du chaos alors que les bourgeois et le patron sont rhabillés ou plutôt repeints pour l'hiver!

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Mon oncle

Publié le par Rosalie210

Jacques Tati (1958)

Mon oncle

Pour comprendre en quoi Mon Oncle était un film visionnaire en 1958 il faut le resituer dans son contexte historique. La France sort alors de la reconstruction et entre de plein-pied dans la haute croissance qui est au coeur des 30 Glorieuses. Cette haute croissance est marquée par une transformation radicale du paysage urbain et l'adoption de l'american way of life où le matérialisme, l'utilitarisme, l'hygiénisme et l'individualisme règnent en maîtres. La publicité et les salons ménagers véhiculent un idéal de modernité où la maîtresse de maison explose de bonheur devant son dernier robot Moulinex pendant que le chef de famille astique sa voiture dernier cri. Mais dans ce nouveau monde aseptisé, normalisé, mécanisé et déshumanisé "on a pas besoin d'acrobates." Or le destin de Tati (et de son double de cinéma, Hulot) marqué par l'anti-conformisme a fait de lui l'un de ces acrobates qui ne peuvent se plier au système. S'il s'agit d'un handicap social certain, cette liberté de corps et d'esprit lui a permis d'observer et de retranscrire son époque avec clairvoyance. Il n'est d'ailleurs guère surprenant que son film ait déplu en France et qu'il se soit fait traiter de réactionnaire. Nul n'est prophète en son pays et il n'était pas de bon ton de critiquer une idéologie qui était alors au coeur des décisions politiques autant que la norme sociale.

Mon Oncle décrit deux mondes ou plutôt un monde en pleine mutation. Une image récurrente et magnifique résume ce basculement. Au premier plan, un mur écroulé symbolise l'ancien monde en train de disparaître, celui du village de St Maur avec ses calèches, ses pavés, ses becs de gaz, ses terrains vagues, son marché, son bistrot et sa baraque biscornue où vit Hulot tout au sommet dans un modeste 2 pièces. Un monde archaïque, sale et délabré mais convivial et pittoresque. Un monde poétique aussi où les valeurs de Hulot peuvent s'épanouir: rêverie, flânerie, détours, flottements, magie du quotidien (magnifique moment où un rai de lumière reflété par la vitre de Hulot fait chanter un oiseau). Au second plan les barres d'immeubles alignées symbolisent le monde en train de naître. Un monde uniformisé, froid, vide, géométrique, blanc, asphalté, mécanisé où l'automobile est reine et où les valeurs maîtresses sont la vitesse, la technologie et la rentabilité. Tati prophétise la déshumanisation des banlieues-dortoirs à travers l'architecture: "Ce qui me gêne, ce n'est pas qu'on construise des immeubles neufs, il en faut, mais des casernes. Je n''aime pas être mobilisé, je n'aime pas la mécanisation (...) Je ne crois pas que les lignes géométriques rendent les gens aimables." Il souligne aussi l'esclavage insidieux qu'instaure ce modèle de société. Le couple Arpel si fier de sa maison luxueuse ne se rend pas compte qu'elle ressemble à une prison dont les hublots-yeux-miradors scrutent les mouvements du dehors. Le "tout communique" de Mme Arpel ne renvoie pas à la convivialité mais à une société de la surveillance où le bruit des objets couvre les voix humaines. Quant aux Arpel eux-même ils sont en voie de robotisation comme le souligne le gros plan sonore du claquement des chaussures de Mme Arpel sur les dalles du jardin. Celle-ci apparaît comme la caricature de la desperate housewife hantée par la nécessité de nettoyer, servir et paraître. Car à l'agencement rigoureux de sa maison et de son jardin d'où aucun clou ne dépasse répond une stricte hiérarchisation de ses visiteurs. Selon leur statut social, elle déclenche ou ne déclenche pas le jet d'eau de la fontaine en forme de poisson qui règne au milieu du jardin. Voir Hulot involontairement désordonner cet agencement strict est de ce fait un plaisir jubilatoire qui fait souffler un vent de liberté et de fantaisie tout comme ses frasques à l'usine de M. Arpel où un tuyau en plastique se transforme en chapelet de saucisses. Mais la fin est sans équivoque: le temps passe, le monde évolue et le passé est irrémédiablement condamné. La suite 10 ans plus tard sera le quartier de tours et de barres vitrifiées de Playtime où la question centrale sera: comment y réinventer la vie?

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Charlot Vagabond (The Tramp)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1915)

Charlot Vagabond (The Tramp)

Sixième film réalisé pour la Essanay, Charlot Vagabond est tout comme le troisième, Charlot Boxeur un court métrage important dans la filmographie de Chaplin car il y peaufina le personnage qui le rendit célèbre dans le monde entier. La silhouette immédiatement reconnaissable de Charlot avec ses godillots usés, son pantalon trop large, sa veste étriquée, son chapeau melon, sa canne et sa petite moustache avait fait son apparition dès 1914 avec les films de la Keystone. Mais c'est Charlot Vagabond qui lui donna sa personnalité définitive, compassionnelle et mélancolique. Si le film est surtout burlesque avec son lot de chutes et de coups assez répétitifs, Charlot s'avère être un clown triste dont l'incapacité à se faire aimer d'Edna malgré son dévouement introduit un certain pathos dans l'histoire. Mais il finit toujours par se ressaisir et à repartir de l'avant comme le montre la très belle dernière scène sur la route qui annonce celle, mythique, des Temps modernes.

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