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Articles avec #comedie burlesque tag

Charlot fait une cure (The Cure)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1917)

Charlot fait une cure (The Cure)

Dixième des douze courts-métrages réalisés pour la Mutual, Charlot fait une cure est du burlesque pur sans élément dramatique. C'est aussi un des courts-métrages de Chaplin parmi les plus connus et les plus populaires. On retrouve des éléments vus dans les films précédents. Comme dans Charlot patine Eric Campbell fait des avances empressées à Edna Purviance qui cherche à l'éviter en prenant Charlot comme bouclier. Comme dans Charlot rentre tard, Chaplin joue le rôle d'un mondain alcoolisé qui sème la zizanie dans le lieu où il se rend. Au départ, Chaplin devait incarner un employé du centre de cure alors qu’un alcoolique arrivait éméché. Il y avait notamment toute une scène où il réglait la circulation des fauteuils roulants à la manière d’un agent de police à un carrefour, gag qui ne fut pas gardé lorsque Chaplin décida d’inverser les rôles et de jouer le client alcoolique. Chaplin construisait ainsi ses films, petit à petit, par essais successifs jusqu’à ce qu’il soit satisfait du résultat (la construction de l'Emigrant obéit au même schéma). On notera le double sens du mot cure (cure thermale et cure de désintoxication). Guillaume Gallienne s'est inspiré (consciemment ou non) de ce film dans Les garçons et Guillaume à table (2013) pour la séquence où son personnage qui est lui aussi en cure se fait torturer par un masseur sadique. A cette différence près que Charlot ne se laisse pas faire et rend au masseur la monnaie de sa pièce. On est frappé d'ailleurs dans ce film comme dans d'autres par l'aspect chorégraphique des séquences burlesques réglées comme des ballets.

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Charlot rentre tard (One A.M.)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1916)

Charlot rentre tard (One A.M.)

One A.M. (que l'on peut traduire par Une heure du matin mais aussi par Je suis seul), le quatrième film de Chaplin réalisé pour la Mutual est l'unique one man show de sa carrière. Hormis la présence d'un chauffeur de taxi aussi immobile qu'une statue au tout début du film, Chaplin est seul face à la caméra pendant plus de 20 minutes. Il porte le film sur ses épaules et réussit une performance éblouissante. Pour une fois, il passe vraiment de l'autre côté de la barrière sociale et joue le rôle d'un gentleman mondain très riche. Passablement éméché, il veut rentrer chez lui pour aller se coucher mais les objets lui résistent. Bien que ces objets ne soient pas très nombreux, la constante inventivité avec laquelle il les utilise évite toute redite. On pense en particulier à la table tournante qui lui joue bien des tours, au balancier de l'horloge qu'il ne cesse de se prendre dans la figure, à l'escalier aussi difficile à grimper qu'une falaise et qu'il dévale de multiples façons, au lit pivotant qui se dérobe, aux tapis qui glissent et enfin aux nombreuses peaux de bête et animaux empaillés, trophées de chasse que dans son ivresse Charlot croit vivants, prêts à "se venger" de leur bourreau.

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L'émigrant (The Immigrant)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1917)

L'émigrant (The Immigrant)

L'émigrant, avant-dernier film réalisé pour la Mutual est l'un des courts-métrages les plus accomplis de Chaplin et ce alors qu'il s'est construit de façon chaotique. Chaplin est parti de la scène du restaurant qui forme la deuxième partie du film puis pour expliquer le fait qu'Edna et Charlot se connaissent, il a eu une idée de génie, celle du prologue expliquant comment ils se sont rencontrés sur un bateau d'émigrants en provenance de l'Europe. De façon encore plus harmonieuse que Charlot violoniste, il mélange le burlesque et le drame social à caractère documentaire sans que jamais l'un ne nuise à l'autre. C'est même l'inverse, chacun de ces deux versants de l'expérience humaine se répondent l'un l'autre et forment un circuit rire-émotion d'une efficacité redoutable. La première partie du film évoque les conditions précaires de voyage en bateau des émigrants pauvres, la deuxième s'attache plutôt à raconter leur difficile intégration. Dans les deux cas, le film juxtapose les joies (les gestes d'attention et de tendresse entre Edna et Charlot, l'artiste providentiel qui les sauve) et les peines (la mort de la mère d'Edna et le vol de ses économies, la pauvreté). Le comique est constant que ce soit dans l'utilisation du roulis du bateau ou dans la figure patibulaire d'Eric Campbell en serveur très près de ses sous et aux méthodes musclées pour faire payer l'addition aux récalcitrants. La vision âpre de l'arrivée des émigrants aux USA, parqués comme des animaux et maltraités a nourri nombre de films ultérieurs sur le sujet comme America America d'Elia Kazan et a également donné de l'eau au moulin des maccarthystes lorsqu'ils accusèrent Chaplin d'antiaméricanisme au début des années 50.

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Boire et déboires (Blind Date)

Publié le par Rosalie210

Blake Edwards (1987)

Boire et déboires  (Blind Date)

Boire et déboires, moins connu et moins apprécié que d'autres oeuvres de Blake Edwards (peut être à cause de son esthétique datée) est le pendant burlesque années 80 du sombre Le jour du vin et des roses des années 60. Les deux films reposent en effet sur les ravages de l'alcoolisme qui fut l'un des démons du réalisateur. Mais dans Boire et déboires, il transforme le pouvoir dévastateur de cette addiction en moyen d'émancipation jubilatoire. Après Victor/Victoria et avant Dans la peau d'une blonde, il confie à une femme (Kim Basinger) le soin de semer la zizanie partout où elle passe. Mais il ne s'agit pas d'une zizanie gratuite. Les "délires" de Nadia lorsqu'elle est sous l'emprise de l'alcool fustigent les apparences et l'hypocrisie comme lorsqu'elle dévoile que la coiffure de la geisha n'est qu'un postiche ou qu'elle déchire le costume de Walter (Bruce Willis alors peu connu) que celui-ci n'arrive pas malgré tous ses efforts à porter avec élégance. Elle révèle ainsi le rôle de femme-objet dévolu aux épouses d'hommes d'affaires et l'imposture de Walter qui a délaissé sa véritable passion (la musique) pour la vitrine de la finance. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'un des gags récurrents du film est la voiture de David (le rival dégénéré de Walter joué par John Larroquette) qui enfonce des vitrines. On a même l'impression qu'inconsciemment, Walter cherchait à faire exploser sa fausse vie puisqu'il a fait boire Nadia alors qu'on lui avait formellement déconseillé de le faire (et le titre en VO "Blind Date" renforce cette impression). On retrouve comme dans La Party le goût pour la mise en pièces des soirées guindées (et derrière de l'american way of life et son cortège d'hypocrisies) et l'utilisation d'une maison comme source infinie de gags (ballet de portes, chassés-croisés, chutes, poursuites, dissimulations).

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Charlot musicien (The Vagabond)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1916)

Charlot musicien (The Vagabond)

Troisième film réalisé pour la Mutual, Charlot violoniste (ou Charlot musicien "The Vagabond" en VO) est un des plus beaux. Il s'agit en effet du premier film où Chaplin introduit des éléments dramatiques dans le scénario. La trame en est des plus classiques. Une enfant volée puis maltraitée par des bohémiens (Edna Purviance) est sauvée par Charlot qui est musicien des rues. Tous deux s'enfuient dans sa roulotte et se débrouillent pour survivre mais peu de temps après, un peintre paysagiste remarque Edna et fait son portrait qu'il expose dans une galerie. C'est ainsi que la mère -une grande bourgeoise- reconnaît la tache de naissance de l'enfant qu'on lui a volée et part la chercher. Le film repose sur un mélange admirable, mêlant humour burlesque, critique sociale (la manière pleine de dignité avec lequel Charlot refuse l'argent que lui tend la mère), scènes de tendresse (entre Edna et Charlot), chagrin de Charlot, inconsolable (et dont la sensibilité bouleverse)... A tous points de vue, ce petit bijou aussi drôle que poignant contient en germe de nombreux chefs-d'oeuvre à venir comme Le Kid, Le Cirque, Les Lumières de la ville, Les Temps modernes ou encore les Feux de la rampe.

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Charlot et le comte (The Count)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1916)

Charlot et le comte (The Count)

Cinquième film Mutual de Chaplin où un pauvre se fait passer pour un riche prétendant afin de séduire une jolie héritière (chez Keystone c'était Charlot garçon de café et chez Essanay, Charlot veut se marier). Comme dans les deux autres films la supercherie finit par être découverte ce qui donne lieu à une course-poursuite endiablée avec lancer de tartes à la crème. Ce n'est pas le seul aliment-gag du film. Il y a aussi un camembert puant dont Charlot essaie de se débarrasser sans succès et une pastèque qu'il mange avec les dents et non à la fourchette ce qui le trahit. Ajoutons un travelling au ras du sol sur la piste de danse, une touche de satire sociale comme toujours chez Chaplin (La prétendante s'appelle Mademoiselle Porte-monnaie!) et un duo réussi avec l'ogre Éric Campbell qui campe un tailleur qui n'apprécie guère les bêtises de son apprenti mais veut lui aussi se faire passer pour le compte...euh le comte!

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Charlot patine (The Rink)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1916)

Charlot patine (The Rink)

Huitième petit bijou de la période Mutual, Charlot patine est à la fois burlesque et élégant "entre croche-pieds et pas de deux". Le film repose sur des quiproquos vaudevillesques amusants, contient des bagarres, beaucoup d'acrobaties et des courses-poursuites. Le père d'Edna (Purviance) s'éprend d'une grosse dame mariée à un butor (Eric Campbell) qui poursuit Edna de ses assiduités. Edna tente de le semer à la patinoire où il ne brille pas par ses qualités de patineur (euphémisme). Charlot qui est serveur dans un restaurant et adore patiner à la pause-déjeuner l'envoie facilement au tapis de multiples fois ainsi que tous ses poursuivants.

Chorégraphié comme un ballet, le film met en évidence la virtuosité de Chaplin sur des patins. Son duo avec Edna est particulièrement gracieux et contraste avec la bouffonnerie ambiante. On retrouvera des traces de ce film dans Les Temps modernes. Le patinage bien sûr mais aussi la mauvaise utilisation des portes in et out dans un restaurant.

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Charlot policeman (Easy Street)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1917)

Charlot policeman (Easy Street)

La période Mutual de Chaplin correspond à des films plus affinés dans leur réalisation, leur écriture ou les thèmes abordés. Charlot policeman, 9° film de la série alterne ainsi avec bonheur les ballets de course-poursuite burlesques, l'émotion et la satire sociale. Tombé amoureux d'une jeune dame de bienfaisance (Edna Purviance), Charlot le vagabond s'engage comme policeman et est envoyé au casse-pipe c'est à dire dans la rue la plus mal famé des taudis de Londres, Easy Sreet (une rue en T qui deviendra récurrente dans sa filmographie et évoque plus ou moins le quartier de son enfance). Le nom de la rue est ironique car y règnent la misère, la faim, la drogue, la violence. Charlot doit affronter le caïd du coin (Eric Campbell), un colosse capable de repousser six hommes comme lui. Charlot est obligé d'utiliser l'agilité et la ruse pour en venir à bout et remettre de l'ordre dans le quartier où une nouvelle mission de bienfaisance est ouverte. Le fait que ce soit les mêmes comédiens qui jouent les policeman et les missionnaires montre qu'il s'agit de deux facettes du même ordre bourgeois et bien-pensant. Chaplin n'hésite pas en effet à égratigner les oeuvres de charité en envoyant par exemple les pop-corn aux nombreux enfants d'une famille pauvre à la volée comme s'il nourrissait les poules.

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Charlot garçon de café (Caught in a Cabaret)

Publié le par Rosalie210

Mabel Normand (1914)

Charlot garçon de café (Caught in a Cabaret)

comme un des meilleurs films des studios Keystone fondés en 1912 par Mack Sennett. Une incertitude subsiste quant au niveau d’implication de Chaplin dans la réalisation du film aux côtés de Mabel Normand. Bien qu’il semble certain qu'il ait écrit le scénario aux caractéristiques très chaplinesques seule Mabel est créditée comme réalisatrice. Alors que Sennett mentionne Chaplin comme co-réalisateur dans ses mémoires, Chaplin lui-même évacue sa collaboration sur ce film, considérant dans sa biographie Caught in the Rain comme le premier film qu’il aurait dirigé. Chaplin aurait laissé en marge toutes ses collaborations pour ne garder que ses réalisations personnelles. Une grande partie des spécialistes de Chaplin s’accordent à dire que Mabel a contrôlé les scènes dans lesquelles elle apparaît et que Chaplin a dirigé les siennes.

Quoiqu'il en soit, le film préfigure l'oeuvre de Chaplin à venir. A commencer par les différences de classes et la volonté de s'élever dans l'échelle sociale en se faisant passer pour quelqu'un d'autre. Une des sources de comique du film est en effet liée à l'usurpation d'identité de Charlot qui se fait passer pour un ambassadeur mais que ses manières (lorsqu'il est saoûl) et ses chaussures trouées trahissent. Le marginal/pauvre qui cherche s'intégrer par le mariage dans la société/le monde des riches se retrouve dans de nombreux films de Chaplin (Le Vagabond, Charlot veut se marier, Charlot et le Comte...) le rôle du serveur sera par ailleurs repris dans les Temps Modernes ainsi que certains gags. Quant au personnage de Charlot, il est encore bien mal dégrossi mais son caractère commence à s'affirmer (rêverie, courage, combativité...)

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Les avatars de Charlot (Triple Trouble)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin et Léo White (1918)

Les avatars de Charlot (Triple Trouble)

Ce court-métrage sorti trois ans après que Chaplin ait quitté les studios Essanay n'est pas à proprement parler un film qu'il a réalisé. Il s'agit d'un remontage (parfois avec des images dont le sens est inversé!) par cette société de séquences tirées de deux films dont elle avait les droits: Charlot apprenti (Work) et Charlot cambrioleur (Police) mélangées à des chutes de ces mêmes films et des fragments de ce qui aurait pu être le premier long-métrage de Chaplin, Life qui ne vit finalement jamais le jour. Quelques scènes nouvelles sont tournées par Leo White autour d'un savant et d'une formule secrète convoitée puis plaquées sur l'ensemble. Le résultat se laisse regarder sans déplaisir mais est peu homogène et fait penser aux épisodes "best-of" d'anciennes séries animées japonaises qui amalgament des images issues des épisodes précédents pour "rallonger la sauce". Le seul moment qui se détache vraiment dans ce patchwork est une scène de vol dans un asile de nuit probablement issue d'une chute de Charlot cambrioleur. La scène se termine par une bagarre remarquablement bien chorégraphiée.

Chaplin laissera faire Essanay, un procès antérieur lui avait donné tort et il ne désirait pas renouveler l'expérience. Il veillera désormais à obtenir le contrôle intégral de son travail dans ses futurs contrats.

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