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Articles avec #comedie burlesque tag

Malec aéronaute (Balloonatic)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton et Edward F. Cline (1923)

Malec aéronaute (Balloonatic)

Au vu de l'aspect décousu et passablement perché de ce court-métrage on peut légitimement se demander quel genre de substance avait fumé Buster Keaton. Ou plutôt bue, l'eau étant l'élément prédominant du film en dépit de la présence des autres éléments (l'air avec le voyage en ballon, la terre sur laquelle Buster Keaton chute lourdement et le feu qui brûle le fond de son embarcation). Cependant quand on y regarde de plus près, l'histoire fait sens.

La première partie du film se situe en ville, dans une fête foraîne où Keaton essaye vaguement de dragouiller les jupons qui passent à sa portée en profitant notamment des situations d'intimité permises par les attractions (une maison hantée, une promenade en barque sous un tunnel). Comme il ne fait qu'accumuler les rateaux, il s'éloigne un peu pour prendre du recul et se retrouve à la faveur d'un concours de circonstances perché au sommet d'une mongolfière qui l'entraîne au coeur de la montagne. Dans cet environnement sauvage, Keaton se ressource en faisant preuve d'inventivité pour dompter les éléments et se nourrir. Néanmoins le résultat manque d'efficacité car Keaton n'a pas trop l'esprit pratique. Heureusement pour lui, il est sauvé de la noyade par une jeune campeuse (Phyllis Haver, une des "bathing beauty" de Mack Sennett). Après s'être quelque peu frités, les deux adeptes du camping sauvage flashent et finissent dans le même bateau, planant au-dessus de la cascade qui les auraient engloutis si le fameux ballon ne s'y retrouvait pas accroché. Une très belle fin poétique et surréaliste en forme de septième ciel.

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Frigo l'esquimau (The Frozen North)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton et Edward F. Cline (1922)

Frigo l'esquimau (The Frozen North)

"The Frozen North" est un court-métrage qui a perdu une partie de sa saveur de nos jours, sauf si l'on se replonge dans le contexte de sa réalisation. Le personnage de Keaton est une parodie de l'acteur de western William S. Hart qui était à l'époque une célébrité. Keaton l'avait pris pour cible car il avait été un des plus virulents à accuser Roscoe Arbuckle (ami et ancien partenaire de Keaton) de mauvaises mœurs dans l'affaire qui brisa sa carrière alors qu'il ne le connaissait même pas. D'autre part Keaton apparaît un bref instant aux yeux de la belle qu'il convoite déguisé Karamzin, faux comte russe mais vrai Don Juan dans "Folies de femmes" d'Erich Von Stroheim sorti en 1922 et qui avait fait scandale.

Même sans avoir ces références en tête, le film reste très agréable à voir de par son côté surréaliste et ses nombreuses trouvailles (je recommande particulièrement les guitares-raquettes et l'hélice montée à l'envers qui fait partir le véhicule en arrière). Le choix d'un milieu sauvage est un bon moyen de libérer les pulsions refoulées. Le personnage de Keaton est un cow-boy sans foi ni loi (logique au vu de celui qui l'a inspiré), voleur, roublard et assassin. Son comportement avec les femmes est primaire et brutal, il prend celle qui lui plaît après avoir neutralisé le mari et jette celle qui ne lui plaît plus comme une vieille chaussette. 

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Malec chez les indiens (The Paleface)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton et Edward F. Cline (1922)

Malec chez les indiens (The Paleface)

Un western burlesque et politique très réussi. Sur le plan de l'efficacité comique, "Malec chez les indiens" (plus connu aujourd'hui sous le titre "Buster chez les indiens") n'est peut-être pas le meilleur court-métrage de Keaton mais il comporte des scènes de cascades vraiment impressionnantes ainsi que des gags très drôles. Mais surtout il résonne de façon très actuelle sur le plan politique. En effet il s'agit d'un film engagé pro-indien (ce qui contredit au passage l'opinion communément admise selon laquelle ce type de film serait apparu dans les années cinquante). Le film s'ouvre sur une scène pas du tout comique qui analyse les procédés crapuleux par lesquels une compagnie pétrolière s'empare du titre de propriété des terres sur lesquelles vivent les indiens. Preuve que les capitalistes sont insatiables, ce sont aujourd'hui les réserves indiennes qui sont menacées par le passage d'oléoducs géants. On voit bien où mène le processus: à leur disparition pure et simple.

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Frigo capitaine au long cours (The Boat)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton, Edward F. Cline (1921)

Frigo capitaine au long cours (The Boat)

« The Boat » est l’un des courts-métrages qui exprime le mieux la philosophie de vie de Keaton. Il y a une proximité certaine avec « One Week ». Que ce soit en couple ou en famille, la construction d’un foyer s’avère une succession d’échecs et de pertes. La malchance, la maladresse, l’adversité, les aléas naturels, tout concourt à la destruction du pôle de stabilité que Keaton tente de créer. Comme « One Week », « The Boat » fait référence à l’esprit pionnier et sa contradiction entre la sédentarité et le voyage. Résultat, la maison comme le bateau se transforment en toupies folles. Auparavant, chaque tentative pour « enfoncer le clou » débouche sur une catastrophe de plus. Le bateau sort de son cocon en détruisant la maison, sa mise à l’eau provoque le naufrage de la voiture et du bateau lui-même, la famille ne peut jamais se livrer à ses activités dans la cale sans que celle-ci ne se mette sans dessus dessous ni la décorer sans provoquer une voie d’eau. Même le canot de sauvetage (le dernier vestige de la maison et du bateau) finit au fond de l’eau. La fin est ambivalente. La famille naufragée est saine et sauve mais doit tout recommencer à zéro sur une terre inconnue.

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Burn-E

Publié le par Rosalie210

Angus Mac Lane (2008)

Burn-E

"Burn-E" est un court-métrage produit en même temps que "Wall-E". A l'origine il devait être inséré dans le long-métrage mais il ralentissait trop le rythme général de l'histoire en décentrant le point de vue sur une victime collatérale des agissements de Wall-E. L'idée d'en faire un court-métrage indépendant s'est donc avéré être une bonne idée. Comme le long-métrage, "Burn-E" est un hommage à la science-fiction des années 60 ("2001 l'Odyssée de l'espace"), 70 ("Alien") et 90 ("Stargate") ainsi qu'au cinéma burlesque des origines avec un jeu de variations sur le comique de répétition très efficace et une absence totale de dialogues. Doté d'un rythme qui ne faiblit jamais, "Burn-E" est une extension amusante du film original qui se focalise sur deux robots ouvriers de l'Axiom, le dénommé Burn-E (pour Basic Utility Repair Nano Engineer) qui est un robot soudeur distrait et malchanceux et son comparse, Supply-R (pour Spare Ultra Plottic Pandron ​L. Yorth: Ranger class) qui lui fournit les lampadaires dont il a besoin pour effectuer sa réparation. On aperçoit brièvement Burn-E dans "Wall-E" au moment où il se retrouve coincé à l'extérieur du vaisseau, le sas de sécurité s'étant refermé au passage de Wall-E et d'Eve. Le court-métrage nous explique par quel enchaînement de circonstances il s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment et offre un angle de vue différent sur les péripéties se déroulant à la fin du long-métrage (la lutte entre le capitaine et Auto, le déséquilibrage du vaisseau et son atterrissage notamment).

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Frigo à l'Electric Hôtel (The Electric House)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton et Edward F. Cline (1922)

Frigo à l'Electric Hôtel (The Electric House)

Même si ce court-métrage est un peu anecdotique dans la filmographie de Buster Keaton, il ne manque pas d'intérêt. Cela commence par un mélange des diplômes qui est une source de comique subversif. Car à l'origine, ceux-ci avait été attribués selon les stéréotypes classiques: au lunaire, la botanique, à la fille la manucure et la coiffure et au type "sérieux", l'ingénierie électrique. C'est le lunaire (Buster Keaton) qui hérite donc du fameux diplôme d'ingénieur et qui va électrifier la maison du doyen de façon poétique, ludique et avant-gardiste. Pour l'aspect avant-gardiste il y a l'escalator et le lave-vaisselle, pour l'aspect ludique le petit train qui apporte les plats et le billard électrique ou encore le le balconing (se jeter dans la piscine depuis un balcon même si dans le film ce n'est pas volontaire). Mais comme souvent chez Keaton, la réalité (ou plutôt l'ordre social dominant) reprend ses droits et Keaton finit rejeté dans le réseau d'égouts comme un déchet.

C'est dans ce court-métrage que Keaton se cassa une jambe et dut arrêter tout tournage pendant quatre mois. La scène où il se casse la jambe dans l'escalator est présente dans le film.

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Frigo Fregoli (The Playhouse)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton et Edward F. Cline (1921)

Frigo Fregoli (The Playhouse)

Bien que Buster Keaton ait puisé l'idée de ce court-métrage chez Georges Méliès et son "Homme-orchestre", "The Playhouse" (en VO) est un trésor d'inventivité. Keaton explore les multiples facettes des faux-semblants, différentes façons de dupliquer, de démultiplier, d'imbriquer, de renvoyer en miroir. Il y a le porte-monnaie accordéon par lequel s'ouvre le film, métaphore des miroirs qui se réfléchissent à l'infini. Il y a la séquence où Buster Keaton à l'aide d'un trucage (la double exposition) joue tous les rôles au sein d'un théâtre: musiciens, acteurs, chef d'orchestre, machiniste, public (hommes, femmes, enfants), se démultipliant entre deux et neuf fois sur la même image, n'hésitant pas à se donner la réplique pour parfaire l'illusion. Il y a celle où il semble se réveiller d'un rêve de théâtre… sauf que le lit est encore sur une scène de théâtre. Il y a la scène des jumelles fondée sur la symétrie et le jeu de miroirs. Il y a l'extraordinaire scène où Buster Keaton mime un singe qui singe les hommes. Il y a la scène des zouaves qui jouent aux poupées gigognes avant que l'aquarium de la sirène ne se déverse, inondant le théâtre et parachevant la confusion générale.

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Frigo déménageur (Cops)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton et Edward F. Cline (1922)

Frigo déménageur (Cops)

L'un des courts-métrages les plus célèbres de Buster Keaton. La première partie est fondée sur des quiproquos en cascade, la seconde, sur une course-poursuite spectaculaire entre un homme ("Frigo", le surnom du personnage de Buster Keaton en France) et une meute de policiers lancés à ses trousses, persuadée qu'elle détient l'ennemi numéro 1. Cette débauche d'énergie est sous-tendue par le désir de surmonter la barrière sociale qui sépare Frigo de la jeune fille qu'il convoite dans la première scène du film. Sans taxer Frigo d'anarchisme, on peut aussi l'interpréter comme une lutte pour conserver son individualité face à une masse uniformisée qui veut l'engloutir dans l'indifférenciation (un peu comme Néo face aux Smith dans "Matrix"). Dans ce combat contre l'adversité, Keaton est particulièrement créatif pour détourner les objets qui lui tombent sous la main. Par exemple il invente le cheval relié par téléphone, le gant de boxe doté d'un bras amovible qui assomme ou encore l'échelle balançoire qui finit par se transformer en catapulte. Mais la chute de l'histoire, glaçante, semble nous signifier que la mort gagne toujours à la fin. Elle me fait penser à la fin d'un film d'horreur du type "Chroniques de Tchernobyl" où la dernière survivante finit engloutie par les zombies.

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La Comtesse de Hong-Kong (A Countess from Hong-Kong)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1967)

La Comtesse de Hong-Kong (A Countess from Hong-Kong)

Le dernier film de Chaplin (et le seul en couleurs) fait écho à "L'Opinion publique" son deuxième long-métrage. Dans les deux cas, Chaplin cède la vedette à une femme exilée et vivant (élégamment) de ses charmes dans un milieu mondain. Dans les deux cas également, le film ne rencontra pas le succès, le public rejetant les films de Chaplin sans Chaplin.

Néanmoins le ton de "La Comtesse de Hong-Kong" est différent de celui de "L'Opinion publique". Le film de 1923 était un mélodrame, celui de 1967 est une comédie romantique burlesque. Edna Purviance était juste mélancolique alors que Sophia Loren est "mélancomique" et ultra sexy même si ses vêtements ne lui vont pas (comme pour le Vagabond, ils sont trop grands ou trop petits). La brune pulpeuse s'oppose en tous points à la blonde glacée jouée par Tippi Hedren tout juste sortie des griffes lubriques de Hitchcock.

D'autre part Chaplin a commencé sa carrière au théâtre et il la termine en quelque sorte au théâtre. "La Comtesse de Hong-Kong" est dans sa majeure partie un huis-clos vaudevillesque avec portes qui claquent, amante dans le placard ou dans la salle de bains, allées et venues, entrées et sorties intempestives de personnages. Marlon Brando est assez inattendu dans ce registre et ne s'en sort pas trop mal, physiquement du moins, épaulé par une Sophia impériale et quelques personnages secondaires amusants.

Enfin la "tribu Chaplin" est omniprésente avec Sydney dans le rôle de Harvey, Géraldine dans celui d'une danseuse et deux de ses sœurs dans une courte apparition. Chaplin lui-même vient faire un petit coucou avant de tirer définitivement sa révérence. 

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La Maison démontable (One Week)

Publié le par Rosalie210

Buster Keaton et Edward F. Cline (1920)

La Maison démontable (One Week)

Voici le premier court-métrage co-réalisé, produit et interprété par Buster Keaton à être sorti sur les écrans. Et c'est un coup de maître. En une semaine ("One Week", le titre en VO), une durée qui peut faire penser à la création du monde dans la Genèse, Keaton (Malec en VF) va surtout prouver son incapacité à se fixer avec sa drôle de "Maison démontable" (titre en VF).

Keaton prend pour point de départ l'imaginaire des pionniers qui devaient construire leur maison de toutes pièces souvent en réussissant à vaincre un milieu hostile mais il en détourne tous les codes. A la suite d'une série d'actes manqués, la maison qu'il parvient à édifier est totalement biscornue, elle n'est pas construite au bon emplacement et elle est balayée par les éléments. Ce qui pourrait au premier degré ressembler à un échec devient avec Keaton un manifeste poétique teinté d'absurde et de surréalisme ainsi qu'une ode à la créativité. La maison en kit se fait selon les situations manège, toboggan, trampoline ou encore mobil-home comme un jeu de Kapla. Quant à la jeune épouse qui l'habite (Sybil Seely) elle y apporte une touche d'érotisme en s'y dévoilant dans une séquence de bain qui remet elle aussi en question toute la pesanteur (bien-pensante) liée au "home".

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