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Articles avec #cinema muet tag

Charlot et le chronomètre (Twenty Minutes of Love)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin et Joseph Maddern (1914)

Charlot et le chronomètre (Twenty Minutes of Love)

Après les déboires rencontrés lors de son précédent court-métrage Mabel au volant, Mack Sennett promet à Chaplin qu'il pourra diriger ses propres films. Twenty minutes of love est sa toute première oeuvre. Dans son autobiographie, Chaplin revendique être l'auteur du scénario et de la réalisation alors que la plupart des sources lui attribuent seulement une co-réalisation aux côtés de Joseph Maddern. Mais peu importe car ce film tourné en une après-midi dans un parc public porte déjà la marque de Chaplin. Celui-ci disait d'ailleurs qu'il lui suffisait d'un banc, d'une jolie fille et de deux trouble-fêtes pour faire une bonne comédie. Effectivement son sens du rythme fait mouche et la fin où après avoir éjecté toute la distribution dans le lac il quitte les lieux bras-dessus bras-dessous avec la fille en appellera bientôt d'autres...

A noter le fait que l'année suivante, Chaplin tournera In the park (Charlot dans le parc) pour la Essanay sur les lieux même de Twenty minutes of love.

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Charlot aime la patronne (The Star Boarder)

Publié le par Rosalie210

George Nichols (1914)

Charlot aime la patronne (The Star Boarder)

Un petit garçon malicieux (Gordon Griffith) photographie Charlot et sa logeuse (Minta Durfee) dans des situations compromettantes puis projette les photos lors d'une séance de lanterne magique devant toute la pension. Le mari voit rouge (Edgard Kennedy) ce qui provoque une bataille générale. Quant à l'enfant, il est sévèrement corrigé. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire!

Ce court-métrage de George Nichols pour la Keystone, dispensable, est inégal avec de gros passages à vide (alors qu'il ne dure que 14 minute!), on regrette que la partie de tennis soit à peine esquissée alors que Chaplin brillait dans ce sport et aurait pu en tirer plus de gags. De même la fin est un peu escamotée. Mais le passage où le garnement prend les photos et les projette ainsi que la grosse moustache frétillante du mari restent amusants.

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Mabel au volant (Mabel at the Wheel)

Publié le par Rosalie210

Mabel Normand et Mack Sennett (1914)

Mabel au volant (Mabel at the Wheel)

Si ce film est relativement raté (et était détesté par Chaplin) c'est parce qu'il avait dû remplacer Ford Sterling qui avait quitté le studio Keystone. Par conséquent ce n'est pas le vagabond que l'on peut voir ni aucune des créations de Chaplin mais une imitation de l'immigré allemand "Dutch" personnage créé par Ford Sterling avec haut-de forme, redingote et barbiche. Ce personnage jaloux et mesquin sert de faire-valoir aux héros (Mabel Normand et Harry Mc Coy) ce qui ne pouvait que le contrarier. D'ailleurs le tournage fut houleux et les disputes avec Mabel Normand, fréquentes. Mack Sennett dû promettre à Chaplin de lui confier la réalisation de ses futurs courts-métrages pour calmer le jeu et éviter son renvoi. C'est néanmoins le premier film de Chaplin qui dure deux bobines (soit plus d'une vingtaine de minutes au total) et on y assiste à quelques scènes de slapstick amusantes ainsi qu'une course automobile semée d'embûches assez sympathique.

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Charlot Marquis (Cruel, Cruel Love)

Publié le par Rosalie210

George Nichols (1914)

Charlot Marquis (Cruel, Cruel Love)

Huitième court-métrage de Chaplin pour la Keystone, Charlot marquis est un film charmant et grande nouveauté, doté d'un vrai scénario à rebondissements. Chaplin joue le rôle d'un gentleman très amoureux de sa fiancée. A la suite d'un quiproquo, celle-ci le croit infidèle et rompt ses fiançailles. Déprimé, Charlot boit ce qu'il croit être du poison et s'imagine déjà en proie aux pires tortures de l'enfer (une séquence onirique à la Méliès très amusante où il se fait piquer les fesses par les fourches des démons). Mais lorsque sa fiancée lui écrit une lettre dans laquelle elle avoue qu'elle a compris son erreur et l'aime toujours, sa souffrance se transforme en panique et il appelle les médecins à son secours. S'ensuit une course contre la montre en montage alterné digne de D.W Griffith. Tout cela pour finalement découvrir que le soi-disant poison n'était en fait que de l'eau. Ce que savait son majordome depuis le début mais il était trop occupé à se fendre la poire pour le lui dire. Après une scène slapstick où Charlot envoie valser tout le monde, il tombe dans les bras de sa fiancée.

Le film fut considéré comme perdu pendant 50 ans jusqu'à la découverte miraculeuse d'une copie en Amérique du sud. Il est d'autant plus précieux qu'il contient une scène que Chaplin reprendra dans l'un de ses derniers films, M. Verdoux. Il s'agit du moment où il boit de l'eau (en croyant boire du poison) puis du lait comme antidote. Dans M. Verdoux, il s'agit de vin.

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Charlot est trop galant (His Favorite Pastime)

Publié le par Rosalie210

George Nichols (1914)

Charlot est trop galant (His Favorite Pastime)

Ce court-métrage de la Keystone sorti en mars 1914 met de nouveau en scène le personnage du vagabond après Tango Tangles où Chaplin incarnait un dandy sans moustache. Mais il y a un point commun entre Charlot est trop galant et son prédécesseur: l'ivresse. Le titre original (His favorite pastime) et le titre alternatif français (Charlot entre le bar et l'amour) annoncent beaucoup mieux la couleur. On y voit le vagabond draguer une jeune femme entre deux cuites de bar en bar. Peggy Pearce est connue pour être la première relation "sérieuse" que Chaplin eut à Hollywood. Un flirt plutôt qu'une vraie liaison, l'actrice vivant encore chez ses parents et ne voulant pas dépasser certaines limites. C'est le seul film où ils apparaissent ensemble.

Ce film en annonce d'autres de la période Essanay, Mutual et First National. On y voit Charlot de nouveau utiliser le comique de transposition en se servant d'une saucisse comme d'un cigare. On le voit également se battre avec des portes battantes récalcitrantes, former un duo comique de poivrots avec Roscoe Arbuckle et se faire expulser manu militari par le mari de la jeune femme de leur maison après une séquence de pur slapstick. Enfin cette comédie nous rappelle qu'à cette époque, les afro-américains n'avaient pas accès à Hollywood et que les noirs étaient joués par des blancs grimés. Sans surprise ceux-ci jouent des rôles d'escla....euh non, de domestiques et le spectateur est censé rire à leurs dépends. Lorsque Chaplin aura le contrôle de ses films il refusera de recourir à l'humour raciste contrairement à ses collègues du burlesque, exprimant ainsi une fibre humaniste qu'il aura l'occasion de manifester souvent par la suite.

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Charlot danseur (Tango Tangles)

Publié le par Rosalie210

Mack Sennett (1914)

Charlot danseur (Tango Tangles)

Sixième ou septième court-métrage de Chaplin pour la Keystone (selon que l'on compte ou non A Thief Catcher où il fait une courte apparition non créditée), Charlot danseur marque la première apparition au cinéma de l'autre rôle récurrent de Chaplin, celui du dandy ivre. En prime, il ne porte pas encore la moustache dans ce rôle ce qui nous permet de voir qu'il est très jeune. D'autre part même si en dépit du titre en VO on ne le voit pas vraiment danser le tango, on sait qu'il était un danseur très doué et on peut également apprécier ses talents d'acrobate. Enfin c'est le premier film ou il joue sous la direction de Mack Sennett qui réunit les acteurs les plus importants de la Keystone: outre Chaplin, on y trouve Ford Sterling, Roscoe Arbuckle et Chester Conklin. Comme souvent, il s'agit d'une improvisation où trois hommes amoureux de la même fille vont mettre la pagaille sur la piste de danse du dancing de Venice. Le délire atteint même une certaine irrévérence. On voit Ford Sterling embrasser fougueusement Chaplin sur la bouche et les deux hommes esquissent même un striptease. Il faut dire que c'est leur dernier film ensemble alors ils se sont lâchés!

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Charlot et le parapluie (Between Showers)

Publié le par Rosalie210

Henri Lehrman (1914)

Charlot et le parapluie (Between Showers)

Le sujet du film Charlot et le parapluie a été inspiré par les pluies torrentielles qui s'abattirent sur Los Angeles en février 1914, formant d'énormes flaques d'eau qui furent judicieusement exploitées dans le court-métrage. Peu importe qu'aujourd'hui les comédies slapstick de la Keystone soient datées et stéréotypées avec des courses-poursuites, des pugilats, des chutes (dont une dans un lac, le film se déroulant en extérieurs et plus précisément dans un parc public de Los Angeles). Voir Chaplin inventer le personnage du Vagabond (Charlot en VF) de film en film est un vrai bonheur. Dans ce cinquième opus, on commence à voir se dessiner la gestuelle du personnage: le haussement d'épaules, le virage négocié en tournant brusquement et dérapant un pied en l'air, la main couvrant la bouche lorsqu'il éclate de rire, le pied de nez aux forces de l'ordre etc.

D'autre part c'est le dernier film de Chaplin réalisé par Henry Lehrman car les deux hommes ne s'entendaient pas. Lehrman était vraisemblablement jaloux de Chaplin (ou bien il était borné et considérait son jeu non conforme au style maison) et sabotait ou supprimait systématiquement ses meilleurs effets comiques. C'est particulièrement évident ici. Lehrman fait la part belle à Ford Sterling, le rival de Chaplin dans le film et star de la Keystone dont le jeu est fondé sur des codes datés et limités (gestes, mimiques de la pantomime) alors que celui de Chaplin est beaucoup plus intérieur et expressif, donc immédiatement compréhensible par tous, sans frontières géographiques ni temporelles. Ceci explique pourquoi les comédies Keystone auraient sombré dans l'oubli si le style Chaplin ne s'y était pas aventuré et pourquoi celui-ci connut un succès quasi instantané et dès 1915, mondial. Un succès tel et si durable qu'il explique que sa filmographie soit parvenue jusqu'à nous en quasi intégralité alors que 90% des films muets ont disparu à jamais.

 

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Charlot fait du cinéma (A Film Johnnie)

Publié le par Rosalie210

George Nichols (1914)

Charlot fait du cinéma (A Film Johnnie)

Sixième court-métrage de Chaplin pour la Keystone, Charlot fait du cinéma est le premier film de Chaplin réalisé par George Nichols. Hélas, celui-ci ne s'avéra pas plus clairvoyant que son prédécesseur Henry Lehrman et fut incapable de saisir le potentiel comique du comédien. Selon Chaplin, il ne disposait que d'un seul gag celui de "prendre un acteur par le cou et de le trimbaler d'une scène à l'autre. J'ai essayé de suggérer des gags plus subtils, mais il ne voulait rien entendre. "Nous n'avons pas le temps, pas le temps!" criait-il. Tout ce qu'il voulait, c'était une imitation de Ford Sterling." Ford Sterling était l'acteur star de la Keystone et son jeu stéréotypé allait de pair avec les slapstick formatés du studio. En s'écartant de ce modèle, Chaplin suscitait l'incompréhension voire l'hostilité des réalisateurs maison car il dérangeait leur canevas.

Malgré ce bémol, le film est intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord on assiste pour la première fois à l'utilisation du comique de transposition: Chaplin détourne un pistolet de son usage habituel pour s'en servir comme cure-dent. Ensuite, il offre un témoignage fascinant, quasi-documentaire sur les conditions de tournage dans les premières années d'Hollywood. On croise les stars du studio de cette époque (Mabel Normand, Ford Sterling, Henry Lehrman, Edgar Kennedy, Roscoe Arbuckle...), on voit les équipes techniques au travail et on découvre comment un événement concomitant pouvait être intégré de façon opportuniste dans le film (un incendie ici mais dans les précédents courts-métrages il s'agissait d'une course de baby-cart et d'inondations).

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Escamotage d'une dame au théâtre Robert Houdin

Publié le par Rosalie210

Georges Méliès (1896)

Escamotage d'une dame au théâtre Robert Houdin

Ce petit court-métrage de Georges Méliès marque une date importante dans l'histoire du cinéma français. C'est en effet le premier film qui utilise un trucage qui deviendra la spécialité de ce cinéaste issu du milieu de la prestidigitation et de l'illusionnisme. En 1888, il devient le propriétaire et directeur du théâtre Robert Houdin (un illusionniste célèbre du XIX° fondateur du théâtre) grâce à une donation de son père. En 1985, il découvre avec émerveillement les premiers films des frères Lumière mais comme ceux-ci refusent de lui vendre le brevet de leur cinématographe, il se tourne vers un cinéaste britannique Robert W. Paul qui lui fournit une machine équivalente. Escamotage d'une Dame au théâtre Robert Houdin est son deuxième film. La légende voudrait qu'il ait découvert son premier trucage, l'arrêt caméra un jour où il filmait un omnibus. La manivelle s'enraya et lorsqu'il reprit le tournage il découvrit à la projection que l'omnibus était devenu un corbillard. En réalité il est plus probable qu'il ait découvert cette technique en visionnant un film américain de deux collaborateurs d'Edison, l'exécution de Mary, reine des écossais (1895). C'est ce trucage qui est utilisé pour l'escamotage de la dame, numéro d'illusionnisme cinématographique inspiré de celui de Buatier de Kolta sur scène. Pour ce numéro, Méliès utilise l'arrêt caméra trois fois: pour la disparition de la dame, l'apparition du squelette, la réapparition de la dame. A chaque fois, il faut éliminer les images surexposées provoquées par l'arrêt et le redémarrage de la caméra, d'où un effet collage très perceptible au visionnage. Méliès obtint un franc succès en mélangeant spectacle vivant et projection sur grand écran dans son théâtre.

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L'étrange aventure de Mabel (Mabel's Strange Predicament)

Publié le par Rosalie210

Mabel Normand (1914)

L'étrange aventure de Mabel (Mabel's Strange Predicament)

L'étrange aventure de Mabel tourné et sorti entre janvier et février 1914 marque la deuxième apparition de Charlot à l'écran. C'est pour ce film que Chaplin inventa le costume du vagabond. Un costume tout en contrastes: gilet étriqué et pantalon trop large, grandes chaussures et petit chapeau melon, cravate et col sale pour signifier qu'il s'agit d'un clochard qui se donne des airs de gentleman. Là-dessus se rajoute la petite moustache dont l'utilité est de le vieillir (il avait seulement 25 ans). Il teste son personnage pour la première fois en public lors d'une course de mini-voitures qui donnera Charlot content de lui sorti deux jours avant l'étrange aventure de Mabel.

Cependant même si le personnage est né, il n'a pas acquis sa physionomie ni sa personnalité définitive. Dans ses premiers films, il se comporte de façon grossière, antipathique et son visage déjà marqué pour un homme aussi jeune (d'autant qu'il a accentué ses rides d'expression avec du maquillage pour faire plus vieux) est animé par des sourires mauvais du genre canaille. On sent bien que Chaplin sort du caniveau et a pas mal d'heures de vol derrière lui. Par la suite, Chaplin atténuera à l'inverse la dureté de son visage sous une épaisse couche de maquillage qui donnera à Charlot cette aura d'innocence qui ne le quittera plus. En quelque sorte il se refera une virginité à travers son personnage (un trait commun avec d'autres stars du burlesque).

Au départ, Chaplin (rajouté au casting à la dernière minute sur une intuition de Sennett) ne devait faire qu'une courte apparition mais il était déjà si bon avec son jeu précis et ses talents d'acrobate que son rôle fut étendu, notamment la première scène qui dure 1 minute (durée inhabituelle chez Keystone où tout doit aller très vite.) Il faut dire qu'il est déjà très drôle, complètement ivre et draguant tous les jupons qui passent à sa portée, se prenant au final râteau sur râteau (en fait de râteau, c'est sa canne qu'il finit par se prendre dans la figure!) C'est sa prestation survitaminée et irrésistible qui sauve le film de l'oubli. Celui-ci est en effet un vaudeville des plus convenus avec pseudo-maîtresse sous le lit et dispute entre époux et si le pyjama de Mabel pouvait choquer en 1914, il est plus que daté aujourd'hui.

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