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Articles avec #chaplin (charles) tag

Charlot Marquis (Cruel, Cruel Love)

Publié le par Rosalie210

George Nichols (1914)

Charlot Marquis (Cruel, Cruel Love)

Huitième court-métrage de Chaplin pour la Keystone, Charlot marquis est un film charmant et grande nouveauté, doté d'un vrai scénario à rebondissements. Chaplin joue le rôle d'un gentleman très amoureux de sa fiancée. A la suite d'un quiproquo, celle-ci le croit infidèle et rompt ses fiançailles. Déprimé, Charlot boit ce qu'il croit être du poison et s'imagine déjà en proie aux pires tortures de l'enfer (une séquence onirique à la Méliès très amusante où il se fait piquer les fesses par les fourches des démons). Mais lorsque sa fiancée lui écrit une lettre dans laquelle elle avoue qu'elle a compris son erreur et l'aime toujours, sa souffrance se transforme en panique et il appelle les médecins à son secours. S'ensuit une course contre la montre en montage alterné digne de D.W Griffith. Tout cela pour finalement découvrir que le soi-disant poison n'était en fait que de l'eau. Ce que savait son majordome depuis le début mais il était trop occupé à se fendre la poire pour le lui dire. Après une scène slapstick où Charlot envoie valser tout le monde, il tombe dans les bras de sa fiancée.

Le film fut considéré comme perdu pendant 50 ans jusqu'à la découverte miraculeuse d'une copie en Amérique du sud. Il est d'autant plus précieux qu'il contient une scène que Chaplin reprendra dans l'un de ses derniers films, M. Verdoux. Il s'agit du moment où il boit de l'eau (en croyant boire du poison) puis du lait comme antidote. Dans M. Verdoux, il s'agit de vin.

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Charlot est trop galant (His Favorite Pastime)

Publié le par Rosalie210

George Nichols (1914)

Charlot est trop galant (His Favorite Pastime)

Ce court-métrage de la Keystone sorti en mars 1914 met de nouveau en scène le personnage du vagabond après Tango Tangles où Chaplin incarnait un dandy sans moustache. Mais il y a un point commun entre Charlot est trop galant et son prédécesseur: l'ivresse. Le titre original (His favorite pastime) et le titre alternatif français (Charlot entre le bar et l'amour) annoncent beaucoup mieux la couleur. On y voit le vagabond draguer une jeune femme entre deux cuites de bar en bar. Peggy Pearce est connue pour être la première relation "sérieuse" que Chaplin eut à Hollywood. Un flirt plutôt qu'une vraie liaison, l'actrice vivant encore chez ses parents et ne voulant pas dépasser certaines limites. C'est le seul film où ils apparaissent ensemble.

Ce film en annonce d'autres de la période Essanay, Mutual et First National. On y voit Charlot de nouveau utiliser le comique de transposition en se servant d'une saucisse comme d'un cigare. On le voit également se battre avec des portes battantes récalcitrantes, former un duo comique de poivrots avec Roscoe Arbuckle et se faire expulser manu militari par le mari de la jeune femme de leur maison après une séquence de pur slapstick. Enfin cette comédie nous rappelle qu'à cette époque, les afro-américains n'avaient pas accès à Hollywood et que les noirs étaient joués par des blancs grimés. Sans surprise ceux-ci jouent des rôles d'escla....euh non, de domestiques et le spectateur est censé rire à leurs dépends. Lorsque Chaplin aura le contrôle de ses films il refusera de recourir à l'humour raciste contrairement à ses collègues du burlesque, exprimant ainsi une fibre humaniste qu'il aura l'occasion de manifester souvent par la suite.

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Charlot danseur (Tango Tangles)

Publié le par Rosalie210

Mack Sennett (1914)

Charlot danseur (Tango Tangles)

Sixième ou septième court-métrage de Chaplin pour la Keystone (selon que l'on compte ou non A Thief Catcher où il fait une courte apparition non créditée), Charlot danseur marque la première apparition au cinéma de l'autre rôle récurrent de Chaplin, celui du dandy ivre. En prime, il ne porte pas encore la moustache dans ce rôle ce qui nous permet de voir qu'il est très jeune. D'autre part même si en dépit du titre en VO on ne le voit pas vraiment danser le tango, on sait qu'il était un danseur très doué et on peut également apprécier ses talents d'acrobate. Enfin c'est le premier film ou il joue sous la direction de Mack Sennett qui réunit les acteurs les plus importants de la Keystone: outre Chaplin, on y trouve Ford Sterling, Roscoe Arbuckle et Chester Conklin. Comme souvent, il s'agit d'une improvisation où trois hommes amoureux de la même fille vont mettre la pagaille sur la piste de danse du dancing de Venice. Le délire atteint même une certaine irrévérence. On voit Ford Sterling embrasser fougueusement Chaplin sur la bouche et les deux hommes esquissent même un striptease. Il faut dire que c'est leur dernier film ensemble alors ils se sont lâchés!

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Charlot et le parapluie (Between Showers)

Publié le par Rosalie210

Henri Lehrman (1914)

Charlot et le parapluie (Between Showers)

Le sujet du film Charlot et le parapluie a été inspiré par les pluies torrentielles qui s'abattirent sur Los Angeles en février 1914, formant d'énormes flaques d'eau qui furent judicieusement exploitées dans le court-métrage. Peu importe qu'aujourd'hui les comédies slapstick de la Keystone soient datées et stéréotypées avec des courses-poursuites, des pugilats, des chutes (dont une dans un lac, le film se déroulant en extérieurs et plus précisément dans un parc public de Los Angeles). Voir Chaplin inventer le personnage du Vagabond (Charlot en VF) de film en film est un vrai bonheur. Dans ce cinquième opus, on commence à voir se dessiner la gestuelle du personnage: le haussement d'épaules, le virage négocié en tournant brusquement et dérapant un pied en l'air, la main couvrant la bouche lorsqu'il éclate de rire, le pied de nez aux forces de l'ordre etc.

D'autre part c'est le dernier film de Chaplin réalisé par Henry Lehrman car les deux hommes ne s'entendaient pas. Lehrman était vraisemblablement jaloux de Chaplin (ou bien il était borné et considérait son jeu non conforme au style maison) et sabotait ou supprimait systématiquement ses meilleurs effets comiques. C'est particulièrement évident ici. Lehrman fait la part belle à Ford Sterling, le rival de Chaplin dans le film et star de la Keystone dont le jeu est fondé sur des codes datés et limités (gestes, mimiques de la pantomime) alors que celui de Chaplin est beaucoup plus intérieur et expressif, donc immédiatement compréhensible par tous, sans frontières géographiques ni temporelles. Ceci explique pourquoi les comédies Keystone auraient sombré dans l'oubli si le style Chaplin ne s'y était pas aventuré et pourquoi celui-ci connut un succès quasi instantané et dès 1915, mondial. Un succès tel et si durable qu'il explique que sa filmographie soit parvenue jusqu'à nous en quasi intégralité alors que 90% des films muets ont disparu à jamais.

 

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Charlot fait du cinéma (A Film Johnnie)

Publié le par Rosalie210

George Nichols (1914)

Charlot fait du cinéma (A Film Johnnie)

Sixième court-métrage de Chaplin pour la Keystone, Charlot fait du cinéma est le premier film de Chaplin réalisé par George Nichols. Hélas, celui-ci ne s'avéra pas plus clairvoyant que son prédécesseur Henry Lehrman et fut incapable de saisir le potentiel comique du comédien. Selon Chaplin, il ne disposait que d'un seul gag celui de "prendre un acteur par le cou et de le trimbaler d'une scène à l'autre. J'ai essayé de suggérer des gags plus subtils, mais il ne voulait rien entendre. "Nous n'avons pas le temps, pas le temps!" criait-il. Tout ce qu'il voulait, c'était une imitation de Ford Sterling." Ford Sterling était l'acteur star de la Keystone et son jeu stéréotypé allait de pair avec les slapstick formatés du studio. En s'écartant de ce modèle, Chaplin suscitait l'incompréhension voire l'hostilité des réalisateurs maison car il dérangeait leur canevas.

Malgré ce bémol, le film est intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord on assiste pour la première fois à l'utilisation du comique de transposition: Chaplin détourne un pistolet de son usage habituel pour s'en servir comme cure-dent. Ensuite, il offre un témoignage fascinant, quasi-documentaire sur les conditions de tournage dans les premières années d'Hollywood. On croise les stars du studio de cette époque (Mabel Normand, Ford Sterling, Henry Lehrman, Edgar Kennedy, Roscoe Arbuckle...), on voit les équipes techniques au travail et on découvre comment un événement concomitant pouvait être intégré de façon opportuniste dans le film (un incendie ici mais dans les précédents courts-métrages il s'agissait d'une course de baby-cart et d'inondations).

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L'étrange aventure de Mabel (Mabel's Strange Predicament)

Publié le par Rosalie210

Mabel Normand (1914)

L'étrange aventure de Mabel (Mabel's Strange Predicament)

L'étrange aventure de Mabel tourné et sorti entre janvier et février 1914 marque la deuxième apparition de Charlot à l'écran. C'est pour ce film que Chaplin inventa le costume du vagabond. Un costume tout en contrastes: gilet étriqué et pantalon trop large, grandes chaussures et petit chapeau melon, cravate et col sale pour signifier qu'il s'agit d'un clochard qui se donne des airs de gentleman. Là-dessus se rajoute la petite moustache dont l'utilité est de le vieillir (il avait seulement 25 ans). Il teste son personnage pour la première fois en public lors d'une course de mini-voitures qui donnera Charlot content de lui sorti deux jours avant l'étrange aventure de Mabel.

Cependant même si le personnage est né, il n'a pas acquis sa physionomie ni sa personnalité définitive. Dans ses premiers films, il se comporte de façon grossière, antipathique et son visage déjà marqué pour un homme aussi jeune (d'autant qu'il a accentué ses rides d'expression avec du maquillage pour faire plus vieux) est animé par des sourires mauvais du genre canaille. On sent bien que Chaplin sort du caniveau et a pas mal d'heures de vol derrière lui. Par la suite, Chaplin atténuera à l'inverse la dureté de son visage sous une épaisse couche de maquillage qui donnera à Charlot cette aura d'innocence qui ne le quittera plus. En quelque sorte il se refera une virginité à travers son personnage (un trait commun avec d'autres stars du burlesque).

Au départ, Chaplin (rajouté au casting à la dernière minute sur une intuition de Sennett) ne devait faire qu'une courte apparition mais il était déjà si bon avec son jeu précis et ses talents d'acrobate que son rôle fut étendu, notamment la première scène qui dure 1 minute (durée inhabituelle chez Keystone où tout doit aller très vite.) Il faut dire qu'il est déjà très drôle, complètement ivre et draguant tous les jupons qui passent à sa portée, se prenant au final râteau sur râteau (en fait de râteau, c'est sa canne qu'il finit par se prendre dans la figure!) C'est sa prestation survitaminée et irrésistible qui sauve le film de l'oubli. Celui-ci est en effet un vaudeville des plus convenus avec pseudo-maîtresse sous le lit et dispute entre époux et si le pyjama de Mabel pouvait choquer en 1914, il est plus que daté aujourd'hui.

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Charlot est content de lui (Kid Auto Races at Venice)

Publié le par Rosalie210

Henri Lehrman (1914)

Charlot est content de lui (Kid Auto Races at Venice)

"En filmant cet événement, un personnage étrange découvrit que l'on tournait et il devint impossible de le tenir à l'écart." Ce personnage qui tente de voler la vedette à la course de voiturettes pour enfants (la Pushmobile Parade dont la deuxième édition se tint à Venice en Californie le dimanche 11 janvier 1914) ne cesse d'entrer dans le champ de la caméra et de se planter devant l'objectif malgré les tentatives des techniciens pour le chasser, c'est Charlot dont c'est la première apparition à l'écran. Physiquement, il est déjà parfaitement défini de la petite moustache au pantalon trop grand et gilet trop étroit en passant par la canne et le chapeau melon. Le film est improvisé pendant la course et se situe entre le happening et le hold-up cinématographique ce qui le rend savoureux et même d'une certaine façon avant-gardiste (au lieu de faire comme si elle n'existait pas on a un maximum de regards caméra en 7 minutes sous le regard d'un public d'abord interloqué puis amusé). Donc si le court-métrage peut paraître anecdotique, il ne faut pas le louper car "a star is born".

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Pour gagner sa vie (Making a Living)

Publié le par Rosalie210

Henri Lehrman (1914)

Pour gagner sa vie (Making a Living)

Henri Lehrmann, acteur pour D.W Griffith est aujourd'hui un réalisateur tombé dans l'oubli. Si ce court-métrage slapstick Keystone très brouillon a un quelconque intérêt pour le cinéphile aujourd'hui, c'est parce que c'est le premier film où apparaît Charles CHAPLIN. Son énergie phénoménale crève l'écran et efface tous ses partenaires. Il n'est pas encore Charlot mais on le reconnaît déjà à certains gestes, attitudes et gags. Et aussi au fait qu'il joue le rôle d'un imposteur, un clochard qui se déguise en gentleman, séduit la fiancée d'un autre avant de lui piquer son emploi de journaliste en lui volant son reportage.

Chaplin détestait ce film et considérait qu'Henri Lehrmann avait coupé ses meilleures scènes au montage parce qu'il trouvait qu'il lui faisait de l'ombre (non sans blague!) ce qui est amusant quand on pense qu'ils sont justement rivaux dans le film. On sent bien que Chaplin ne supportera pas longtemps d'être dirigé et qu'il voudra prendre le contrôle de la réalisation des films dans lesquels il joue.

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Le Kid/Le Gosse (The Kid)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1921)

Le Kid/Le Gosse (The Kid)

The Kid est considéré comme le premier long-métrage de Chaplin même s'il ne dure que 50 minutes (alors que le Pélerin qui fait 10 minutes de moins est considéré comme un court-métrage). Il fait partie des oeuvres tournées pour la First National qui ne devaient être à l'origine que des courts-métrages. Mais de plus en plus perfectionniste et ambitieux, Chaplin fit durer le tournage du Kid près d'un an, tournant entre-temps Une journée de plaisir avec déjà Jackie Coogan pour faire patienter les distributeurs.

Si le Kid résonne encore si fortement aujourd'hui dans le coeur des cinéphiles, s'il incarne à ce point la quintessence du cinéma qui est de nous faire ressentir des émotions ("un coeur qui bat à 24 images par seconde" comme le disait Godard), s'il marie à la perfection la comédie et la tragédie, le rire et les larmes, s'il capte aussi bien les instantanés de la vie c'est qu'il se nourrit de la substance intime de son auteur. Avec ce film qui raconte une histoire d'amour belle et poignante entre un vagabond et un orphelin, Chaplin exorcise ses propres traumatismes d'enfance. La masure misérable où il vit avec l'enfant reproduit celle où il a vécu et la scène terrible où ils sont séparés de force par les services sociaux et la police, celle où il a été séparé de sa mère quand il était petit pour être placé à l'assistance. On comprend instantanément d'où lui vient sa révolte contre l'autorité et l'injustice. On ressent son besoin énorme d'amour, de tendresse et d'affection. Le miracle est qu'en dépit de toute cette adversité, l'enfant en lui n'est pas mort. Bien au contraire il est retrouvé et adopté par des parents faillibles mais aimants. Le film raconte l'histoire d'une résilience. Il est d'ailleurs probable que le point de départ du film est la mort du premier enfant de Chaplin à l'âge de quelques jours. Dans ses courts-métrages précédents, Chaplin était distant voire hostile aux enfants (dans Charlot Papa, il porte son fils comme un paquet dégoûtant et l'expose à des accidents domestiques par négligence, dans Charlot Policeman il les traite comme des poules, leur envoyant des céréales à la volée, dans Une vie de chien, la place du bébé est occupée par une portée de chiots etc.) Au début du Kid, le vagabond essaye encore sans succès de "refiler le bébé" à d'autres. Mais la nécessité de se reconnecter à son enfance est finalement la plus forte. Et c'est beau.

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Le Pèlerin (The Pilgrim)

Publié le par Rosalie210

Charles Chaplin (1923)

Le Pèlerin (The Pilgrim)

Le Pélerin est le dernier court-métrage de Chaplin. Il n'est pas sans rappeler le dernier film réalisé pour la Mutual, l'Evadé. Mais le Pélerin est plus développé (il dure 40 minutes), moins slapstick et plus mordant dans la critique sociale. Même s'il y a des moments hilarants (les mauvais tours du sale gosse, le sermon sur David et Goliath remarquablement mimé), la bigoterie de l'Amérique profonde est visée. L'usurpation en soi est lourde de sens. Un voleur échappé du bagne se fait passer pour un pasteur et la crédulité des villageois est totale. On pense d'autant plus à Tartuffe que ce film provoqua une levée de boucliers auprès des religieux et fut interdit dans certains comtés. Pire, Chaplin dut faire face par la suite à la haine de tous ceux dont il se moquait qui le couvrirent de calomnies jusqu'à avoir sa peau au temps du Maccarthysme.

Mais le pèlerin comporte aussi un espoir de rédemption qui se heurte à la difficulté de trouver sa place. La fin du film est claire: un pied de chaque côté de la frontière, le Vagabond n'est ni d'ici ni d'ailleurs.

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